Les Terres d'Horse-Wild... A quand remonte la dernière fois où j'ai marché en ces terres? Je ne le sais plus, cela remonte à trop loin pour que je puisses m'en souvenir distinctement. La seule certitude que j'ai, c'est que cela remonte à plusieurs années maintenant.
J'avais quitté ces Terres alors que j'étais un jeune et bel étalon fringant, en quête de nouveauté. Je cherchais de nouveaux paysages a explorer, de nouvelles rencontres, de nouvelles bagarres, et surtout de nouvelles demoiselles à courtiser. Horse-Wild avait été un fabuleux terrain de chasse pour moi, m'apportant de nombreuses délicieuses conquêtes féminines, auxquelles j'avais fait de magnifiques petits rejetons. Mais forcément, avec un grand nombre de juments me présentant comme le père de leur progéniture et avec pleins de petits êtres proclamant que je suis leur père, mon nom revenait souvent aux oreilles des dames auxquelles je n'avais pas encore eu l'occasion de faire la coure.
Et la réputation dont j'étais si fier m'avait finalement fait défaut.
A présent l'heure n'est plus aux courbettes et autres sérénades. Les années étaient passées, avaient fait leur travail et mon corps en portait les marques. Le bel étalon aux muscles roulant sous sa robe avait tiré sa révérence, et avait raccrocher le tablier. Je suis à présent un vieil étalon. Oh je suis encore un beau mâle! Je ne suis pas non plus un déchet, un vieux débris, non! J'ai simplement, perdu un peu de ma fraicheur voilà tout. Mon âge? J'ai arrêté de compter, mais j'ai plus que la quinzaine. Vingt? Peut-être. De toute façon, à quoi bon savoir.
Récemment, j'ai eu cette idée.
Revenir.
Le Renouveau après la nouveauté.
Revenir.
Recommencer, là où tout à commencer.
Alors me voilà, foulant le sol de ces Terres d'Horse-Wild, une fois encore. Je me trouvais donc sur les Terres Secrètes, des Terres dominées si j'ai bonne mémoire. De toute façon peu importe, je n'ai jamais craint aucun dominant, j'en avais même combattu un, voulant lui piquer son trône. Rude combat. De nombreuses cicatrices sur mon corps en témoignent. Enfin, ce n'est pas maintenant que je vais commencer à les craindre!
Je marchais donc d'un pas lent, regardant un peu partout autour de moi, aux aguets, redécouvrant ce territoire et cherchant également mon chemin au milieu de cette épaisse brume. Le bruit de mes sabots raisonnaient un peu au milieu de ces grandes montagnes peu accueillantes. Je tapais souvent dans des cailloux, parfois cela les faisaient rouler devant moi, parfois cela me faisait légèrement trébuché, c'est le risque quand on ne regarde pas où on met les pieds dans un endroit pareil. Mon regard se figea sur une forme qui se dessina au milieu de la brume, elle était haute et fine. Je ne parvenais à distinguer ce que c'était, plus je me rapprochais, et plus je percevais les contour de la forme, qui n'étaient pas nets du tout. Plus je me rapprochais, plus je me demandais ce que cela pouvais bien être. Mon attention était entièrement portée sur cette forme sombre au milieu de la brume si blanche. Ce n'est qu'une fois devant, à une dizaine de mètres d'elle que je pus voir de quoi il s'agissait. C'était une sorte de sculpture sommaire. Un empilement de rochers, qui s'étaient figés ainsi avec le temps. Cela ressemblait à une sorte de totem étrange, à moins que ce ne soit mon imagination qui le perçoive ainsi. Peu importe. Ma curiosité assouvie, je me retourna pour poursuivre mon chemin.
Ce n'est qu'à ce moment que je remarqua que quelqu'un se trouvait là, à quelques mètres de moi. Assez proche pour que je puisses parfaitement distinguer sa silhouette, mais pas assez pour que je puisse distinguer ses traits et le voir distinctement. Tout ce que je voyais, c'est qu'il ou elle, me regardait.
Ecalipse
ÂGE : 25 PUF : Léthé MESSAGES : 258
SEXE DU CHEVAL : Déesse TERRITOIRE : En quête des Terres Secrètes
Ses prunelles bicolores s’accrochèrent au pic le plus haut, qui se perdait dans les nuages. Son sourire quelque peu rêveur resta longuement figé sur ses lèvres. Les pentes étaient raides et dangereuses, les sentiers étroits… Pourtant, l’envie d’y faire une ballade était forte. Alors qu’elle ne parvenait pas à décrocher son regard des montagnes qui caressaient les nuages, deux cailloux dégringolèrent du mont et tombèrent au sol après avoir ricoché contre son poitrail. Elle tressaillit, et se mit en marche. Ses premiers pas lui servirent à simplement s’approcher de la montagne qu’elle s’approchait à gravir. Elle leva la tête et observa la hauteur des pics ; elle aurait aimé en être capable, mais elle ne pourrait certainement pas monter tout en haut. Soupirant, quelque peu déçue, elle se lança.
Les premiers mètres qu’elle gravit furent simples ; Ecalipse était aussi agile que sa mère, et aussi forte que son père. Un parfait mélange. Ses oreilles étaient pointées vers l’arrière, comme toujours. Ses sabots se posaient délicatement sur les roches pour lui permettre de monter un peu plus, et elle ne craignait pas les passages les plus escarpés.
Elle grimpa ainsi pendant de longues minutes, jusqu’à arriver à un endroit un peu plus compliqué à escalader. Les parois lisses et froides qu’elle longea étaient bien trop raides et bien trop glissantes pour qu’elle puisse y monter. Ecalipse marcha donc sur un étroit passage caillouteux, son pied sûr s’accommodant sans peine au terrain. Mais alors qu’elle avançait tranquillement, profitant du calme des lieux, elle perçut bientôt l’odeur d’un étalon. Ses oreilles s’agitèrent avant de se coucher contre son crâne, tandis que son regard se baladait dans les environs ; il n’était pas loin.
Puis elle le vit. Grand, bai, les traits fins d’un cheval arabe. Elle se figea, son regard analysant l’étalon avec minutie. Il ne semblait plus tout jeune, sans doute proche de la vingtaine, mais il semblait toutefois en bonne santé, et en forme. Son corps fin et gracieux était couvert de vieilles cicatrices. Il semblait avoir connu de nombreux conflits. Les dents d’Ecalipse se serrèrent un peu ; elle se méfiait. Elle fit un pas en avant, son sabot butant contre une pierre qui dégringola la montagne. Elle avait fait du bruit. Merde. Son regard se posa un instant sur le vide ; on apercevait à peine le sol, d’ici. Ses yeux se reposèrent à nouveau sur le mâle, qui la regardait. L’une de ses oreilles se pointa vers l’avant, l’autre se couchant contre son crâne.
– Bonjour.
Son ton était froid, comme d’habitude. Depuis son départ d’Horse Wild, Ecalipse avait bien changé. Elle avait découvert les plaisirs de la solitude, et s’était enfermée dans cette vie. Mais désormais, elle était de retour. Elle était devenue lasse de tous les faux-sourires et tous les faux-semblants auxquels on l’avait habituée lorsqu’elle était petite.
– Qui es-tu ?
T'es planqué, un de ces quatre tu seras démasqué T'es visqueux, t'es pisté, ces violences que t'as posté
J'avais le vent dans le dos, ce qui m'empêchait de savoir s'il s'agissait d'une dame ou d'un mâle, ou encore de savoir si je connaissais ou pas cet individu, par contre lui, avait droit à toutes les infos me concernant. Il s'approcha doucement de moi, et me permis de le voir très distinctement. Il s'agissait donc d'une demoiselle, une inconnue. Elle était jeune, bien bâtie et même musclée, plutôt joli à regarder également. Dans ma jeunesse, c'était bien le genre de jument à qui j'aurais fait la coure, devant laquelle j'aurais dévoilé mes charmes. Certes je le faisais à quasiment toutes les dames que je croisait, mais elle aurait fait partie de celles où je me prenais au jeu de la séduction, de celles où la réussite m'importait vraiment. Non pas que désormais, je sois incapable de charmer une dame ou que je sois dénoué de charme, là n'est pas la question. Simplement que je ne tiens pas à ajouter "pédophile" à la liste des mots pouvant être utilisés pour me décrire. Elle me sortit de mes songes en me saluant, d'un ton froid. Je n'arrivais pas à déterminer comment elle se sentais, son attitude était un peu contradictoire. C'était elle qui était venue vers moi, me dérangeant dans l'admiration du totem rocheux que je venais de trouver, et pourtant elle semblait se méfier de moi, tout en me parlant froidement, comme si ma présence même la dérangeait. Pourquoi était-elle venue vers moi si elle ne souhaitait pas avoir affaire à moi?
" -Bonjour mademoiselle."
Je lui fis un sourire pour accompagner mes paroles, un petit sourire, juste par politesse, le tout avec un léger hochement de tête de salutation, presque imperceptible. Je détailla son visage, ses traits, ses yeux, son expression, ses oreilles... Elle semblait curieuse, comme une enfant, mais surtout méfiante, comme quelqu'un qui s'attend qu'à chaque instant, la situation peut dérailler. Avait-elle des raisons, un passé par exemple, qui justifiait cette crainte, ou était-ce simplement dans sa nature? Peut-être devrais-je la rassurée, ou peut-être pas.
" -Je me nomme Starfighter. Un nom qui t'es surement inconnu, peu importe."
Je marqua une petite pause, hésitant sur ce que je devais ou ne devais sûrement pas dire. Dans le doute, je pris l'option de la sincérité.
"- Si ma présence te déplait, je ne te retiens pas."
Mon ton était neutre, je n'avais pas envie de la faire fuir, mais je n'avais pas non plus envie de l’amadouer. Je détourna mon regard, arrêtant de la harceler visuellement, pour me consacrer à l'exploration de l'endroit par où elle était passée, me demandant si elle ferait demi-tour.
Ecalipse
ÂGE : 25 PUF : Léthé MESSAGES : 258
SEXE DU CHEVAL : Déesse TERRITOIRE : En quête des Terres Secrètes
Starfighter. Sur ce terres, ce nom n’était inconnu de personne. Ni Ecalipse ni sa mère n’avaient eu affaire à lui, mais toutes deux savaient qu’il était le père de Crazy Love. Mais à mesure qu’elle l’observait, Ecalipse comprit qu’il n’était pas réellement un danger pour elle –il ne semblait pas malintentionné et semblait de toute manière trop vieux pour la battre ; du moins elle l’espérait. Elle fit un pas, plus assurée, dans sa direction.
– Je connais ton nom, dit-elle simplement. L'une des plus grandes lignées d'Horse Wild, tout comme mon père. Elle sourit amèrement. Je suis Ecalipse.
Son regard cessa un instant de détailler l’étalon, se posant sur l’horizon. Pouvait-elle voir les Orphelines, d’ici ? Ses yeux bicolores s’accrochèrent au nuages, à peine plus hauts qu’eux –ils effleuraient le ciel, d’ici. Elle ramena son regard sur lui d’un mouvement lent, et admira l’étrange totem qui se trouvait à quelques mètres, derrière lui. Son corps, à la fois mince et musclé, se glissa entre la paroi de roche et le corps du mâle avec aisance.
Elle s’avançait avec lenteur vers le totem, qui se trouvait un peu plus haut, et s’arrêta non loin de lui pour l’admirer. Un totem fait de rochers ; étrange. Elle l’examina et y chercha un quelconque intérêt. Mais elle n’aimait pas philosopher, ni perdre son temps. Et cette étrange sculpture était une perte de temps.
– Tu ne me déranges pas, répondit-elle, ailleurs.
Se retournant vers lui, elle le regarda de haut en bas, ne se gênant pas pour le détailler toujours plus. L’ombre d’un sourire apparut un instant sur son visage, avant de s’évaporer. Elle n’était pas très souriante.
– Je ne m’attendais juste pas à trouver quelqu’un ici. Je pensais être la seule imprudente par ici, mais visiblement non. Tu comptes monter plus haut ? Je veux toucher les nuages.
Ses oreilles se pointèrent vers l’avant avant que l’une d’entre elles ne se pointe à nouveau vers l’arrière ; fidèle à elle-même, Ecalipse n’était jamais très joyeuse et ne transpirait pas la bonne humeur.
T'es planqué, un de ces quatre tu seras démasqué T'es visqueux, t'es pisté, ces violences que t'as posté
La demoiselle connaissait on nom, elle semblait pourtant bien jeune, je n'étais surement déjà plus sur les Terres d'Horse-Wild lorsqu'elle est née. Ma réputation a semble t-il perduré malgré mon absence. Je dois bien avouer que je me réjouis de cette nouvelle, je suis fier de cette réputation même si elle n'est pas valorisante en tous points. La demoiselle s'approcha de moi, moins méfiante qu’auparavant. Effectivement, elle semblait bien me connaitre, car je n'ai jamais été une menace pour aucune jument. Je ne suis pas comme un de mes fils, qui prend plaisir à violer, blesser et même mutiler les juments qu'il croise. Non, j'ai toujours été un gentleman, et tout ce que je fais aux dames, c'est assouvir leurs désirs. L'une des plus grandes lignées d'Horse-Wild... Je ne pus m'empêcher de sourire à ces mots.
"- A ma connaissance, il n'y a qu'une lignée sur Horse-Wild qui puisse faire concurrence à la mienne. Ton père serait-il ce cher Cœur Noir?"
Je regarda le corps de la jument en détail maintenant qu'elle était proche de moi, les traits de ses muscles étaient bien dessinés, saillant. Plus que pour une jument disons classique. Alors soit cette demoiselle est une grande sportive, soit, elle a effectivement des gènes lui donnant ce gabarit un peu imposant.
"- Enchanté Ecalipse."
Ma première fille avait presque le même nom, Eclipse. La demoiselle se glissa dans l'espace qu'il y avait à côté de moi avec aisance. Ce qui m'étonna quelque peu, maintenant c'était certain, elle n'avait plus aucune méfiance à mon égard, elle semblait même plutôt en confiance pour se mettre dans une telle posture sans prêter attention à mes gestes. Je la regardai sans bouger et sans un mot pendant tout le temps où elle regardait ce qui nous entourait. Puis je la vis me détailler sans gêne, en souriant. Soit malgré mon âge assez avancé, mon corps plaisait encore beaucoup à la gent féminine, soit, cette petite avait décidé de se jouer de moi.
Je me retourna avec lenteur, faisant exprès de bander légèrement mes muscles, sans pour autant abuser, et regarda vers le sommet de ces monts rocheux. La brume épaisse empêchait de voir le sommet distinctement, mais on pouvait l'apercevoir en regardant avec attention.
"- Toucher les nuages? ... Il faudrait d'abord passer par dessus cette brume."
Je fis un pas en avant et tourna ma tête vers elle, l'invitant à me suivre.
"- Tu me connais, mais je ne connais rien de toi, mis à part ton nom et celui de ton géniteur. Dis m'en plus sur toi."
Ecalipse
ÂGE : 25 PUF : Léthé MESSAGES : 258
SEXE DU CHEVAL : Déesse TERRITOIRE : En quête des Terres Secrètes
– A ma connaissance, il n’y a qu’une lignée sur Horse Wild qui puisse faire concurrence à la mienne. Ton père serait-il ce cher Cœur Noir ?
Un éclair de fierté passa dans le regard d’Ecalipse, et ses lèvres se parèrent un instant d’un sourire orgueilleux. Elle était bien fière de ses origines. Elle était fière d’être la digne fille de Cœur Noir et d’Isba. Elle hocha simplement la tête. Il n’y avait pas besoin de mots pour répondre, cela semblait évident. Elle avait clairement des gênes de frison ; bien que son jumeau, Fantôme, soit plus marqué qu’elle à ce niveau là, son gabarit n’était pas celui d’une simple jument arabe.
– Enchantée aussi, répondit-elle d’un ton quelque peu narquois.
Lorsqu’Ecalipse se permit de le dévisager avec un léger sourire, elle remarqua qu’il banda ses muscles, et elle haussa brièvement les sourcils. Quelle idée. Tentait-il de la charmer, elle ? Un sourire moqueur vint barrer ses lèvres durant une dizaines de secondes, avant de disparaître pour qu’elle retrouve son sempiternel air hautain, désinvolte et aux semblants taciturnes.
Tandis que Starfighter commençait son ascension, l’invitant d’un mouvement de la tête à le suivre, elle lui emboîta le pas sans un mot, l’écoutant tandis qu’il lui demandait de lui en dire plus sur elle. Un soupir passa le barrage de ses lèvres ; que dire ?
– Je suis la dernière fille de Cœur Noir, mon frère jumeau et tous mes autres frères, sœurs et autres ont disparu aux dernières nouvelles. Ma mère, Isba, est morte. Assassinée, grinça-t-elle. Ses prunelles bicolores s’embrasèrent à ce mot. Je ne suis pas ici par hasard.
Disant cela, elle balaya du regard les terres secrètes. Un sourire sombre prit place au coin de ses lèvres. Elle jeta un œil à l’étalon bai.
– Ces terres seront miennes, bientôt, dit-elle avec assurance. J’ai des comptes à régler par ici. Un besoin de vengeance à assouvir. Et toi, pourquoi es-tu revenu après tant d’années ?
T'es planqué, un de ces quatre tu seras démasqué T'es visqueux, t'es pisté, ces violences que t'as posté
Les nuages qui pesaient sur la montagne sacrée s'écartèrent pour révéler la silhouette du cheval gris qui les avaient balayés d'un mouvement de son trident. Ce n'était pas n'importe quel cheval, mais bien le dieu auquel ces terres appartenaient qui se dévoilait à présent, tâche grise sortie de la brume qu'il contrôlait à la perfection. Les yeux sombres et pensifs de Poséidon s'étaient arrêtés sur Ecalipse. Elle ne manquait pas d'assurance et d'originalité. Il fallait être sûr de soi pour régner sur les secrets des terres du dieu des mers...
Il fit un pas.
« Je suis Poséidon, gardien de ces terres et le seul qui puisse un jour te les confier. Je sais qu'un désir de vengeance envers l'ancien dominant, Perjury, t'anime. Mais pourras-tu gouverner les terres de celui qui t'a faite souffrir ? »
La question était rhétorique. Les dieux savent tout, mais il faut bien qu'ils questionnent parfois leurs sujets. Poséidon ne prêta pas attention au compagnon de sa potentielle dominante. Il ne partageait ses secrets qu'avec ceux qui étaient concernés.
La brume retombait peu à peu sur la montagne sacrée. Il attendait une réponse.
Ecalipse
ÂGE : 25 PUF : Léthé MESSAGES : 258
SEXE DU CHEVAL : Déesse TERRITOIRE : En quête des Terres Secrètes
Alors qu’Ecalipse attendait une réponse de Starfighter, les nuages amoncelés au dessus du mont s’écartèrent pour laisser place à un cheval gris. Ses yeux sombres se posèrent sur elle, semblant la sonder, tandis qu’il la questionnait. Serait-elle apte à gouverner ces terres ? C’était une bonne question ; elle en détenait la réponse. Son regard bicolore détailla le Dieu, jamais elle n’en avait vu avant, elle avait même un temps douté de leur existence. Elle le regarda longuement avant d’inspirer longuement.
– Je défends ce qui est mien, protège ceux qui me sont chers, et extermine ceux qui se dressent face à moi. Voilà ce que seront les terres Secrètes, si vous me les confiez ; une terre de sérénité, sans peur ni danger, car je veillerai. Les secrets de ces terres resteront des secrets, soyez-en sûr.
Une sorte de demi-sourire vint percer son air pour le moins solennel ; elle n’avait pas peur, elle se refusait de céder à la peur. Mais elle priait, dans le plus grand des secrets, pour que Poséidon la croie. Elle saurait défendre et gouverner ces terres, elle le savait.
T'es planqué, un de ces quatre tu seras démasqué T'es visqueux, t'es pisté, ces violences que t'as posté
La jument lui répondit. Il l'écouta avec attention.
Au loin les vagues de la plage dévastée murmuraient plus fort, rappelant à elles leur créateur. Le dieu fixa la prétendante aux Terres Secrètes alors que la brume enveloppait à nouveau la montagne sans étouffer ses mots :
« Prouve tes dires. Je reviendrai te voir lorsque ce sera le cas. »
Le dieu des mers adressa un dernier regard aux deux équidés avant de frapper le sol de son trident et de disparaître, englouti par la brume. Seuls bruissaient les secrets qu'il laissait derrière lui.
(A Starfighter, Poséidon a simplement posté pour que ce topic soit fait.)
Ecalipse approuva du chef, me confirmant l'identité de son paternel. Sa confirmation n'était pas tellement utile, cela se voyait qu'elle avait du sang de frison et la grande majorité des représentants de cette race ici est issue de la lignée de Cœur Noir. Néanmoins, je fus quelque peu surpris par son attitude, elle semblait pleine de fierté, comme si pour elle, être une fille de cet étalon était un honneur en quelques sorte. Je ne comprenais pas vraiment ce qui pouvais lui donner ce sentiment de fierté, comment pouvais t-on être fier de nos parents? Les respecter d'accord, les apprécier pourquoi pas, mais en être fier... étrange. Ce sentait-elle supérieure à la masse collective parce que son père était célèbre? Il lui en fallait bien peu pour se sentir supérieure dans ce cas.
Elle se mit à marcher, me suivant dans l'entreprise de l'ascension de ce mont, dont on ne voyait pas le sommet.
Je ne pus me retenir de sourire, l'air un peu moqueur lorsqu'elle m'exposa ses envies de vengeance et de domination. Je jeta un œil vers l'horizon, là où elle contemplait les terres qui selon ses dires seraient bientôt siennes, puis je la regarda elle, et mon sourire s'élargit encore un peu. J'ouvris la bouche pour répondre à sa question quand les nuages au dessus de nous s'écartèrent pour laisser apparaitre un cheval gris, se présentant comme étant un Dieu. Décidément cette journée était vraiment particulière...
J'écoutai le gris, puis la dame, puis le gris disparu aussi vite qu'il était apparu.
Hum...
"- Tu as des fréquentations très... spéciales. Tu devrais être un peu plus sélective dans le choix de tes compagnons, surtout quand ils te laissent aussi peu d'intimité."
De mon temps quand on voulait devenir dominant, on se faisait un bon combat bien violent comme on les aimes contre le dominant des terres convoitées et l'issu du combat déterminait lequel des deux repartait avec le titre. On se faisait pas traquer par une sculpture en nuage se disant être un dieu en devant répondre à ses quizz surprises! Enfin, c'est peut-être mieux ainsi pour la demoiselle.
"- Alors comme ça tu veux te venger de Perjury? Que t'as t'il fait?"
Ecalipse
ÂGE : 25 PUF : Léthé MESSAGES : 258
SEXE DU CHEVAL : Déesse TERRITOIRE : En quête des Terres Secrètes
– Prouve tes dires. Je reviendrai te voir lorsque ce sera le cas.
Le trident rencontra le sol, et Poséidon fut enveloppé par les brumes. Ecalipse plissa brièvement les yeux, entendant vaguement les murmures qu’il laissa derrière lui. Mais un sourire prit vite place au coin de ses lèvres ; il savait donc qu’elle était en course pour la dominance de ces terres. Les dieux avaient donc réellement repris le contrôle des terres de son enfance. Elle reposa un regard neutre sur Starfighter, ignorant sa remarque sur ses fréquentations. A vrai dire, elle se fichait bien des dieux et ne les croyait pas plus puissants que les mortels. Ils n’étaient qu’un symbole, une autorité, que quiconque pourrait bien contourner d’une certaine façon. Toutefois, si l’aval du dieu des mers était nécessaire pour qu’elle obtienne ces terres, alors elle le satisferait pour enfin entamer sa vengeance.
– Alors comme ça tu veux te venger de Perjury ? Que t’a-t-il fait ?
Elle regarda l’horizon. Les souvenirs qu’avait Ecalipse de la mort de sa mère refirent surface, et son visage s’assombrit. Toutefois, la simple évocation de sa vengeance lui fit garder le sourire ; un sourire bien sombre, presque sadique lorsqu’elle s’imaginait enfin tuer l’ancien dominant des Secrètes, ourla ses lèvres.
– Il a tué ma mère, répondit-elle. Il l’a conduite à la folie, et ça l’a tuée. Puis il a tué ce poulain, au ruisseau sans fond. Il est temps pour lui de payer pour tout ce qu’il a fait.
La bicolore se retourna à peine pour reposer son regard sur l’étalon. Elle haussa légèrement les sourcils, son sourire se faisant moins diabolique, pour devenir presque serein.
– Et toi, qu’est-ce qui te ramène par ici ?
Posant simplement la question, elle reprit l’ascension, encourageant Starfighter à la suivre d’un simple mouvement de la tête.
♠ T'es planqué, un de ces quatre tu seras démasqué T'es visqueux, t'es pisté, ces violences que t'as posté
Je regardai Ecalipse, avec son regard sombre, regardant loin devant elle, et son sourire légèrement sadique, elle avait l'air très déterminée. Je penses d'ailleurs qu'elle serait prête à faire un peu tout et n'importe quoi pour que ces paroles se transforment en actes, que ses pensées et espoirs deviennent réalité. Je ne connaissais pas ce Perjury, ou en tout cas il n'avait pas marqué mon esprit, mais il devait se méfier de cette jument. Au final, je ne sais même pas ce qu'il doit redouter! Se venger c'est bien joli mais il existe milles et une façon de le faire! C'est bien cela toute la beauté de la chose, il existe une myriade de possibilités quand on cherche à faire souffrir quelqu'un, que ce soit physiquement ou psychologiquement.
"- Que comptes tu faire pour te venger de lui? Devenir dominante et lui tirer la langue depuis le haut de ton piédestal? Lui faire subir ce qu'il a fait à ta mère? Lui enlever un être qui lui est cher? ... Le tuer?"
Je lui souris gentiment, s'il devait y avoir un combat entre elle et cet étalon, je voulais voir cela! Je voulais voir cette demoiselle à l’œuvre. C'est si rare les dames qui savent se défendre ou se battre... Qu'est-ce que je faisais ici? Bonne question... Je pris le pas, suivant la jument, j'avançai à la même vitesse qu'elle, en réfléchissant à la réponse que j'allais bien pouvoir lui fournir.
"- Je suis né, j'ai grandi et j'ai passé une bonne partie de ma vie ici. Je suis parti car je me lassais de ces Terres, je voulais voir ce qu'il y avait au-delà de tout cela. Et puis j'ai eu envie de revenir. Pourquoi? Je n'en sais trop rien. J'avais envie de revenir là où tout avait commencé pour moi."
Je me rendis compte qu'en disant cela, j'avais eu les yeux dans le vide, perdu dans mes pensées et mes paroles. Je regarda la jument un sourire en coin aux lèvres.
Ecalipse
ÂGE : 25 PUF : Léthé MESSAGES : 258
SEXE DU CHEVAL : Déesse TERRITOIRE : En quête des Terres Secrètes
– Que comptes-tu faire pour te venger de lui ? Devenir dominante et lui tirer la langue depuis le haut de ton piédestal ? Lui faire subir ce qu’il a fait à ta mère ? Lui enlever un être qui lui est cher ? ...Le tuer ?
Un vague sourire vint se poser sur les lèvres d’Ecalipse. Elle s’imaginait très bien la scène, bien qu’elle ignorait à quoi il ressemblait exactement. Un grand gris, voilà ce qu’elle savait. Mais elle savait aussi qu’elle le reconnaîtrait au premier regard ; la folie était, d’après sa mère, incrustée dans ses yeux noirs.
– Au moins tout ça, répondit-elle finalement, un sourire malsain aux lèvres.
Elle prendrait ses terres, lui arracherait ce à quoi il tient encore, le rendrait fou, avant de l’achever de la pire des façons. Il souffrirait de ce qu’il lui avait fait ; à elle, à Isba.
Tandis que les deux montaient, Starfighter lui expliqua vaguement le pourquoi de son retour ; il n’avait pas de réelle raison, à vrai dire. Un sourire goguenard vint barrer les lèvres de la bicolore. Elle posa son regard coloré sur l’étalon, une étincelle effrontée au fond des yeux.
– Vu ton âge, je pense que c’est pour finir là où tout a commencé, se moqua-t-elle gentiment, avant de continuer son ascension avec prudence. Elle ne regarda pas l’étalon lorsqu’elle continua, toujours sur le ton de la blague. Méfie-toi des petits jeunes et de leur soif de pouvoir, ils pourraient te pousser du haut d’un mont sans raison concrète.
Disant cela, son sourire s’élargit –elle regarda le mont qui les surplombait, et reposa son regard vers le mâle bai. Elle lui adressa un clin d’œil moqueur, et pressa l’allure.
♠ T'es planqué, un de ces quatre tu seras démasqué T'es visqueux, t'es pisté, ces violences que t'as posté
Au moins tout cela. C'était la réponse que la jument avait donné, je ne m'étais pas attendu à une telle réponse. J'aurais dû pourtant, voyant la détermination qui l'animait, le regard qu'elle avait lorsqu'elle parlait de sa vengeance et l'air un peu sadique qu'elle prenait lorsqu'elle expliquait ses prévisions, ses intentions n'auraient pu être plus clémentes. Mais néanmoins, cela me surprenait quand même de savoir qu'une jument éprouvais de telles envies. Dans mon esprit, surement un peu macho ou bien vieux jeu, les juments étaient de petits êtres sensibles, peu enclines à éprouver des sentiments tels que l'envie de se battre et encore moins l'envie de meurtre. Mais apparemment, je devais reconsidérer sérieusement la chose. En réalité, la jument ressemblait parfois à une folle, avec son sourire qui ne se montrait que quand elle parlait de la mort.
Je suivais la jument, nous progressions doucement dans notre ascension, la brume épaisse nous empêchait de voir à quelle distance nous nous trouvions du sommet, il m'était donc impossible de savoir si nous serions bientôt au dessus des nuages, tel que l'a demandé la pie au début de cette rencontre. Elle se moqua de moi, pour une fois le sourire qu'elle afficha n'était pas dû à un élan de sadisme, mais bien parce qu'elle était amusée. Bon il était question de ma mort, mais il y avait du progrès déjà. Et au final, elle n'avait surement pas tord, il n'y a rien en ces Terres que j'avais voulu retrouver, pas d'amour, pas de descendants, pas d'amis... Il y avait bien Pearl, mais j'ignorais qu'elle était encore en vie lors de mon retour. Non, rien ne justifiait le fait que je sois revenu ici, sauf ça.
"- Tu as très probablement raison, mais je n'en suis pas conscient. Peut-être parce que j'ai du mal à imaginer que ma fin est proche. Ou en tout cas plus proche qu'elle ne l'a jamais été."
Décidément, j'allais commencer à croire que cette petite me voulait du mal. Ou alors que son humour tournait essentiellement autour du décès d'autrui. Je souris, amusé par sa remarque.
"- Je ne penses pas devoir me méfier de toi. Surtout si c'est le pouvoir que tu cherches à acquérir, je n'en ai aucun. Tu gagnerai surement en réputation en me tuant, mais bien moins que si tu ne l'avais fait lorsque j'étais jeune."
La jument accéléra le pas, je fis de même, essayant de réduire la distance qui nous séparait.
Ecalipse
ÂGE : 25 PUF : Léthé MESSAGES : 258
SEXE DU CHEVAL : Déesse TERRITOIRE : En quête des Terres Secrètes
Il ne parvenait pas à imaginer sa fin. Cela fit sourire Ecalipe. Elle-même, si jeune du haut de ces cinq ans, se demandait parfois comment elle mourrait. Elle était revenue sur les terres de son enfance en ayant déjà un ennemi, ennemi auquel elle ne laisserait pas l’occasion de vivre paisiblement ses derniers jours. Perjury était vieux, et elle savait combien il pouvait sembler lâche de s’attaquer à si vieux. Mais elle devait assouvir sa soif de vengeance, cela lui semblait vital. Ses yeux s’accrochaient au mont perdu dans les brumes, et elle voyait celles-ci dans son ascension comme elle voyait Perjury ; un but, un objectif à atteindre avant de mourir. Avant de mourir, elle souhaitait caresser les nuages.
Mais comment mourrait-elle ? Avec son sale caractère, elle se doutait qu’un jour elle trouverait un adversaire trop fort, bien trop fort, pour elle. Mais jamais elle ne lâcherait, elle combattrait, se défendrait jusqu’à ce qu’il ne parvienne à la tuer –sa nuque se briserait-elle dans une chute ? la mordrait-il à la jugulaire ou à quelque autre point vital ? Souffrirait-elle lors de sa mort ? Oui, elle trouverait sans doute cet adversaire capable de la battre, celui qui l’abattrait d’une manière ou d’une autre –mais par pure fierté, elle refusait de l’admettre. Ou peut-être était-elle juste folle ou inconsciente, qui saurait le dire ?
– On meurt tous un jour, de toute façon, lâcha-t-elle d’un ton étrangement serein –elle savait qu’elle n’était pas immortelle, et que chaque combat la marquerait à vie de cicatrices. Mais elle ne craignait pas ce jour.
Du coin de l’œil, elle vit Starfighter sourire, amusé par ses moqueries. Il ne pensait pas avoir à se méfier d’elle, et il voyait juste –lui ne lui avait rien fait. Quant au pouvoir… Bien sûr, elle cherchait du pouvoir, pour prouver à ceux qui pensaient une jument incapable de gouverner que c’était bel et bien possible –ou peut-être cherchait-elle à se prouver quelque chose à elle-même. Un mince sourire glissa sur ses lèvres tandis que ses souvenirs la replongeaient vers sa mère ; la belle blanche lui avait longuement parlé de la dominante qu’avait été Ocëan Pearl, son amie. Une grande dominante, comme elle souhaitait l’être. Comme elle le serait.
– Le pouvoir n’est pas ma principale motivation. Quant à la réputation… J’aurais dû naître quelques années plus tôt !, lança-t-elle ironiquement. J’aurais pu me targuer d’avoir tué le célèbre Starfighter, grand séducteur de ces dames, et père de bien des poulains !
Un sourire amusé coula sur ses lèvres. Si elle était née des années plus tôt, elle aurait été sûre de retrouver Perjury –mais depuis son arrivée, elle n’avait même pas entendu parler de lui. Elle continua l’ascension d’une marche active ; elle n’avait pas hérité de la rapidité de sa mère, mais l’endurance ne lui faisait, par chance, pas défaut. Pointant ses oreilles vers l’avant, elle leva la tête pour observer le sommet d’un air un peu rêveur –peut-être même enfantin. Un sourire toujours moqueur ourla ses lèvres grises.
– Et tu n’as plus de famille ici ?, osa-t-elle. Des frères, des sœurs, ou même beaucoup d’enfants ?
♠ T'es planqué, un de ces quatre tu seras démasqué T'es visqueux, t'es pisté, ces violences que t'as posté
La réflexion de la jument me surpris, elle était vraie certes, on meurs tous un jour, mais c'était surprenant d'entendre cela sortir de la bouche d'une jument, si jeune qui plus est, comme si pour elle, la mort n'était pas à craindre, qu'il n'était pas utile d'essayer de l'éviter. La réalité était assez complexe de mon point de vue. Je voulais continuer à vivre aussi longtemps que possible, mais je ne savais pas pourquoi. Je n'avais personne avec qui je voulais passer du temps, personne dont je voulais profiter de la présence aussi longtemps qu'il me seras donner de le faire, personne non plus pour qui je comptais vraiment et pour qui ma mort serait un évènement tragique. Et je n'avais rien non plus à réaliser, ma vie était derrière moi, j'avais rencontré de nombreuses personnes, réalisé de nombreux beaux combats, j'avais passé de bons moments avec nombre de juments et engendré une foule de descendants, j'avais prétendu à la dominance d'un territoire en me battant avec l'ancien dominant de celles-ci. Tout cela, je ne le ferais très probablement plus à mon âge, tout ce qu'il m'était encore donné de faire, c'était de rencontrer vainement de nouvelles personnes. Alors pourquoi s'accrocher à la vie? L'instinct, était la seule réponse valable qui me venait en tête à ce moment là. D'autre part, je ne voyais pas la mort comme un évènement soudain et terrible, mais plus comme la suite logique à tout ce que nous avons vécu, je voyais la mort comme une étape de la vie, la dernière étape de la vie. En ce moment même, je me meurs. Mon corps s'abime, se désagrège ne fonctionne plus tout à fait correctement, et viendra le moment où il sera tellement abimé qu'il ne pourra plus fonctionner du tout, et à ce moment là je mourrais. Exactement comme une pile qui se vide jusqu'à ne plus avoir aucune énergie à donner.
La seconde réflexion de la jument me sortit de mes songes et me fis sourire. Pensait-elle réellement qu'il lui suffisait de naître quelques années plus tôt pour pouvoir me tuer et gagner une belle réputation dans tout Horse-Wild? Parce que si c'était le cas, je penses sincèrement qu'elle se trompait, ou qu'elle avait oublier un élément essentiel: dans ma jeunesse, j'ai combattu des adversaires bien plus imposants, impressionnants et expérimentés qu'elle. Même avec toute la motivation du monde, je ne penses pas qu'elle aurait été capable de me tuer, de me blesser oui, peut-être gravement, mais me tuer, certainement pas.
"- Tu aurais fais de nombreuses veuves, et aucune n'aurait été chagrinée à mon avis. Plus sérieusement, tu n'aurais jamais pu me battre, j'ai mené bien des combats contre des adversaires bien plus coriaces que toi. Tu aurais juste pu t'estimer heureuse d'être une demoiselle et d'ainsi bénéficier de ma clémence." Je lui fis un petit clin d’œil et pouffa de rire en réaction à ce geste.
Je continuais de marcher, poursuivant aux côtés d'Ecalipse notre ascension, allait-on vraiment pouvoir passer par dessus les nuages? Jamais je n'avais réalisé de pareille entreprise, et j'avoue que je n'avais donc pas la réponse à cette question. Je m'imaginais être avec elle au sommet du mont, la surface des nuages au niveau des sabots. Que pouvait-il y avoir au-dessus? Quel panorama aurions nous dans une pareille situation? De quoi serait constituer l'horizon? Ces questions sans réponses étaient très intrigantes, et je ne parvenais pas à imaginer quelque chose de vraisemblable.
"- Et bien, mes parents sont morts tu t'en doutes. Les nombreuses juments auxquelles j'ai fais l'honneur de donner à porter ma sublime descendance ont toutes disparues sans laisser de traces, pareil pour mes descendants directs. Il y a bien au moins une descendante éloignée, une arrière-petite-fille, qui vit encore sur ces Terres mais je ne l'ai jamais rencontrée. Comme quoi, avoir une grande famille n'apporte pas grand chose..." Je marqua un temps d'arrêt, pris dans une réflexion, avant de reprendre. "- En réalité, tout ce que j'ai ici, c'est un très bonne amie. Une jument que je connais depuis de longues années, et qui n'a jamais cessé de m'apprécier, malgré tout le mal que j'ai pu lui faire indirectement."
Ecalipse
ÂGE : 25 PUF : Léthé MESSAGES : 258
SEXE DU CHEVAL : Déesse TERRITOIRE : En quête des Terres Secrètes
Ainsi donc, elle n’aurait jamais su le battre – c’était ce qu’il avançait. Elle encaissa sans ciller, se plongea dans quelques réflexions. Il était un vieillard et elle une fougueuse jument ayant hérité de la force de son père, elle ne s’en prendrait pas à lui, même si elle aurait aimé lui prouver qu’elle était forte. Le sang qui coulait dans ses veines n’était pas celui de n’importe qui, elle était la digne fille de Cœur Noir, et rien ni personne ne saurait lui faire changer d’avis : personne n’avait jamais réellement su battre le célèbre frison, et il en serait de même pour elle – victorieuse jusqu’à son dernier souffle, elle se l’était promis.
Un sourire moqueur, un regard fier et le visage fermé par sa ténacité – elle n’en démordrait pas, si Starfighter et elle se battaient à armes égales – entendez par là que l’étalon ait quelques années de moins – elle l’aurait battu sans soucis. Elle s’arrêta, redressa fièrement la tête, et sa queue fouetta l’air dans un claquement sec qui fit, plus loin, s’envoler un oiseau.
– Mon père était Cœur Noir et j’ai tout hérité de lui, de la force au caractère. Personne, je dis bien personne ne saurait me battre. Je n’ai pas besoin de ta clémence, et si tu avais mon âge je t’aurais volontiers prouvé mes dires – mais je ne frappe pas les vieux. Peut-être bats-tu encore les autres à la maison de retraite, mais je n’en fais pas partie, lança-t-elle avec le sourire.
Elle reprit sa marche calmement, refusant de se laisser marcher sur les sabots – elle ne permettait pas le doute quant à sa force. Il n’était pas rare qu’on la confonde avec un étalon, et nombreux étaient ceux à qui elle rappelait son père – elle lui ressemblait totalement, à quelques tâches près.
Starfighter lui parla de ceux qui lui restaient ici – plus de parents, tout comme elle, bien que ce fut moins étonnant venant de lui, et presque tous ses descendants avaient disparu. Il ne lui restait qu’une arrière-petite-fille dont il ne savait rien – et une amie. Ecalipse leva la tête, intéressée – le grand méchant loup d’Horse Wild avait donc une amie ?
– Et tu l’as revue, depuis ton grand retour ?, demanda-t-elle.
Une question sans grand intérêt – bien qu’Ecalipse aurait aimé savoir qui était assez fou pour être ami avec celui qui l’avait bercée dans l’effroi dans son enfance – elle qui imaginait, par les histoires qu’on lui contait, un monstre sanguinaire, se retrouvait finalement face à un vieillard qui avait perdu sa canne et la direction de sa maison de retraite.
♠ T'es planqué, un de ces quatre tu seras démasqué T'es visqueux, t'es pisté, ces violences que t'as posté
La jument ne lâchait pas le morceau et semblait même déterminée à me convaincre que rien ni personne ne pourra jamais la vaincre, pas même mon moi jeune et fort. Je souris en remuant la tête, je n'allais pas m'éterniser dans ce vain débat avec elle, elle ne semblait pas prête à entendre raison de toute façon. J'espérais seulement pour elle qu'elle n'aurais jamais à se battre contre un adversaire plus fort qu'elle, parce que vu la confiance et la fierté qu'elle avait envers sa force et sa combativité, cela lui serait vraiment très douloureux, autant physique que moralement. Son égo en prendrait un sacré coup.
"- Crois donc ce que tu veux si cela peut te faire plaisir. Sache seulement que j'ai livré un très beau combat contre ton adoré paternel, et il n'est pas parvenu à me battre. "
Alors elle qui n'avait que la moitié du patrimoine de l'étalon et qui n'avait pas d'expérience de combat... Enfin peu importe, de toute les manières, au vue de notre différence d'âge, aucun de nous deux ne pouvait prouver ses dires, et cette conversation ne mènerait nul part.
Je tenta de me remémorer la dernière fois où je l'avais vu, avant mon départ, mais je n'y parvins pas. Cela remontait à des années maintenant, c'était bien trop loin pour que je puisse m'en souvenir avec précision. Je pris continua de marcher, toujours dans la même direction, nous étions en train de traverser une brume particulièrement épaisse, nous étions surement plus très loin du sommet, du moins c'est ce que je pensais.
"- Non je n'ai pas encore eu le temps de le faire. J'espère que j'en aurais l'occasion."
Elle était elle aussi très âgée, surement tout autant que moi, et je ne savais pas si elle était encore en vie, surtout après les nombreux combats qu'elle avait dû livrer par son rôle de dominante.
Ecalipse
ÂGE : 25 PUF : Léthé MESSAGES : 258
SEXE DU CHEVAL : Déesse TERRITOIRE : En quête des Terres Secrètes
Starfighter ne faisait que lui livrer un ramassis de mensonges – son père n’avait pas été battu – pas par lui – ni par quiconque. Elle ronfla comme simple réponse, agacée, et pressa simplement le pas. Elle n’aimait pas les menteurs – elle, ne mentait qu’aux enfants, pour leur présenter une réalité plus belle, pour leur épargner l’horreur du monde. Mais elle n’était plus une enfant – il n’avait pas à lui mentir – il n’en avait pas le droit. Il devrait plutôt craindre sa fureur.
Ses pas vifs sur le semblant de sentier envoyaient quelques pierres derrière elle – peut-être s’en prendrait-il une par erreur en plein visage – il n’aurait ainsi ni force ni beauté – que deviendrait-il alors, vieux, faible et défiguré ? Rien. Rien de plus que le fantôme d’une vieille légende.
Elle continuait d’avancer à vive allure, sans pour autant tenter de le semer – la compagnie du vieillard n’était pas des plus désagréables – elle avait connu pire. Elle écouta ses paroles, et un élan de bienveillance la fit répondre d’un ton calme, presque sympathique.
– Et qui est-elle ? Elle s’arrêta un instant, un renfoncement dans la pierre lui permettant de se reposer en sûreté – là où elle ne craindrait pas la chute. Elle avait besoin de souffler un peu. J’ai voyagé un peu partout sur les terres depuis mon retour, si j’ai croisé ton amie, je pourrai peut-être t’indiquer dans quel coin elle se trouve.
Disant cela, elle se cala contre la pierre froide, prenant appui sur son épaule – et inspira un grand coup – soufflant tout aussi fort. Elle leva la tête pour observer la demeure des dieux. Elle pourrait peut-être y retrouver Poséidon – elle priait pour qu’il lui offre un verre de nectar et un plat d’ambroisie – c’est la moindre des choses vu l’effort physique.
♠ T'es planqué, un de ces quatre tu seras démasqué T'es visqueux, t'es pisté, ces violences que t'as posté
La jument pie semblait avoir très mal pris mes dernières paroles, je ne comprenais réellement pas cette réaction, ce comportement. Coeur Noir devait probablement n'être qu'un géniteur pour elle, comme il l'a été pour le reste de ses descendants, alors pourquoi lui accorde t-elle tant d'importance, tant de respect, pourquoi ressent-elle une telle fierté alors que son statut de descendante de l'étalon est loin d'être unique ou rare. Et ce dernier n'a, pour autant que je le saches, rien accompli de particulier au cours de son existence. Alors pourquoi était-elle si fière d'être fille de Coeur Noir? Partageait-il la même fierté à son encontre? Etait-il fier qu'Ecalipse soit sa fille, ou était-elle juste une parmi tant d'autres? Au fond cela avait peu d'importance, si elle tenait tant à montrer qu'elle était une digne héritière du frison, il n'y avait aucun mal à cela, et j'avais passé l'âge de me préoccuper du sort de tous ceux que je croise. Peut-être ouvrira t-elle les yeux un jour sur ce que son père était réellement.
Je ne pressa pas le pas pour autant lorsqu'elle accéléra, la montée était déjà bien assez fatigante comme cela, je n'allais pas m'épuiser inutilement. Les roches qui tombaient après son passage descendaient toutes vers moi, au niveau du bas de mes membres et je faisais particulièrement attention à ne pas marcher sur l'une d'elle, pour ne pas faire une chute des plus mortelle. Elle s'arrêta finalement me permettant de réduire progressivement la distance qui nous séparait. Voilà pourquoi elle s'était arrêtée, elle était fatiguée et elle était curieuse de savoir qu'elle jument pouvait bien être mon amie. Je m'arrêta face à elle et profita de sa pause pour en faire une moi-même, je repris mon souffle quelques secondes avant de prendre la parole.
"- Tu la connais très probablement... il s'agit d'Ocean Pearl."
De part son titre d'ancienne dominante et le temps passé sur Horse-Wild, la jument devait surement être connue de tous ou presque. Enfin, c'était le cas au moment où j'avais quitté Horse-Wild, et j'ignore si elle est encore en vie aujourd'hui...
Event
ÂGE : 18 PUF : HW MESSAGES : 183
SEXE DU CHEVAL : //
Sujet: Re: Renouveau Dim 13 Mai 2018 - 11:28
ALEAS CLIMATIQUES
les caprices de la météo
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Quand ce n'est pas Aléas qui vient vous déranger c'est le climat ! Vous êtes victimes de la météo, de sombres nuages commencent à s'accumuler au-dessus de vous... C'est un orage, vite, cherchez un abri !
Ecalipse
ÂGE : 25 PUF : Léthé MESSAGES : 258
SEXE DU CHEVAL : Déesse TERRITOIRE : En quête des Terres Secrètes
– Tu la connais très probablement… Il s’agit d’Ocëan Pearl.
Un sourire fleurit sur les lèvres d’Ecalipse – Ocëan Pearl, évidemment. Tous les anciens de ces terres la connaissaient. Grande dominante, connue pour avoir été du genre intransigeante et ayant gagné de nombreux combats. Il ne semblait pas à la jeune pie qu’elle ait un jour combattu son père – puis elle était amie avec sa mère. Ecalipse l’avait brièvement vue au cimetière, lorsqu’Isba était partie, puis elle l’avait revue plus récemment. Elle tourna vers Starfighter un regard serein.
– Bonne nouvelle pour toi – elle est encore en vie, et toujours sur ces terres. Quand je l’ai vue, il y a quelques jours, elle était sur la plage dévastée. Il me semble qu’elle passe beaucoup de temps entre les secrètes et les orphelines, si ça peut t’aider.
Un sourire plus tard, et elle repartait, escaladant sans grande peine les roches. Son souffle retrouvé, l’ascension devenait bien plus aisée. Mais cela ne dura pas bien longtemps – à mesure qu’Ecalipse grimpait, sans même faire attention à l’étalon – qu’il la suive ou non importait peu –, le ciel s’assombrissait. Elle leva à peine les yeux pour constater que les nuages couleur charbon s’amoncelaient au-dessus de sa tête – elle fronça les sourcils, grommela – inspira un grand coup l’air chargé d’électricité. L’odeur de l’air indiquait l’orage qui ne tarderait plus – c’était évidemment un problème.
– Il va y avoir un orage, lança-t-elle par-dessus son épaule.
Elle jeta un coup d’œil vers le mont, regrettant de ne pouvoir s’y aventurer sans prendre de risques. Ecalipse avait beau avoir le pied sûr, elle n’était pas immunisée contre la foudre. Et mieux valait éviter de caresser les nuages lorsque l’orage menaçait.
Ses oreilles se couchèrent lentement contre son crâne, s’enfonçant dans ses épais crins – un ronflement de plus, et elle fit demi-tour, rasant de près la paroi sur son côté, espérant trouver une brèche ou une grotte quelconque dans laquelle se cacher. Mieux valait être prudent.
♠ T'es planqué, un de ces quatre tu seras démasqué T'es visqueux, t'es pisté, ces violences que t'as posté
J'écoutais les paroles d'Ecalipse attentivement, en apprenant plus sur la situation d'Ocean Pearl. Je savais vers où aller pour avoir une chance de croiser sa route et de la revoir après toutes ces années. Je me contenta de sourire e hochant doucement la tête à l'affirmative pour montrer à la jument pie que je l'avais écoutée et que je l'en remercier pour toutes ces informations, qui j’espère me seront utiles. Elle reprit sa marche, continuant son ascension. Je restais pour ma part immobile, la fatigue était présente et la pause que l'on venait de prendre m'avait fait beaucoup de bien, mais la conséquence était qu'à présent, la motivation pour reprendre la montée me faisait défaut. Je pris finalement le pas, ne souhaitant pas trop me faire distancer pour la jument, mais cet effort fut vint, car après seulement quelques foulées, le ciel se couvrit rapidement, de nombreux nuages noirs avait prit la place des nuages blancs que nous voulions dépasser et l'orage se mit à gronder. La jument fit alors demi-tour sans demander son reste et commença à descendre le mont. Nous avions fait tout ces efforts pour finalement être mis en défaite par la foudre, tout cela n'avait servit à rien. Cela me servira de leçon, voilà ce qui arrivait quand on suit une jument qui n'a pas les pieds sur terre, je devrais mieux choisir les personnes avec lesquelles je m'embarque dans une grande entreprise à l'avenir. Je fis moi aussi demi-tour, je n'avais pas envie de mourir maintenant, frappé par la foudre. Une fois que j'eus rattraper la pie, la descente étant bien plus simple et rapide que la montée, je resta à sa hauteur.
"- J'espère que tes projets ne se finissent pas tous de la même façon."
Je regarda Ecalipse du coin de l’œil. J'avais beau essayer de toutes mes forces, je ne la voyais pas dominante. Pas à cause du fait que ce soit une jument, mais simplement à cause de sa vision erronée du monde qui l'entoure, de son orgueil et de ses motivations. Je descendais le mont sans chercher d'abris, mon objectif étant de quitter ce territoire rapidement pour poursuivre ma redécouverte d'Horse-Wild.
Starfighter la rejoignit bientôt dans la descente, semblant pressé de fuir les intempéries. Ecalipse grimaça en regardant le ciel, soudain morose – fouillant sa mémoire, elle ne se souvenait pas des caprices de la météo, autrefois. D’abord les dieux, puis la météo – Horse-Wild revivait, paisible petit coin de paradis guidé par quelques forces mystiques. La jument s’en désintéressa bien vite – elle était d’une obstination sans nom mais, depuis l’enfance, elle était du genre à rapidement passer l’éponge sur des détails futiles. Il était bien rare qu’elle passe des heures à contempler les Secrètes pour leur simple beauté – son œil fier était bien plus guidé par l’orgueil que par l’admiration.
— J’espère que tes projets ne se finissent pas tous de la même façon.
Elle arqua un sourcil désabusé, lasse de cette remarque qu’elle considérait hautaine et mal placée venant d’un vieillard qui osait insulter Cœur Noir.
— Tu le sauras lorsque tu trouveras, par hasard sur ta route, la tombe du parjure.
Un crachat lancé par-dessus son épaule, bien loin de la sympathie qu’il lui arrivait d’afficher. Elle retrouvait de son mauvais caractère, celui qui la qualifiait depuis des mois et des années. Songeant à ce mauvais caractère qui lui vaudrait sans doute un jour un réputation peut-être aussi noire que celle de son père, elle réalisa qu’elle avait cessé de compter les années qui la séparaient de la naissance – préférant compter celles qui la séparaient de sa mère. Peut-être son âge n’était-il plus une excuse suffisante à son semblant de bêtise.
Elle continua la descente dans le silence. Finalement, ses prunelles habitées par quelque folie se posèrent sur le mâle bai, et elle le regarda de haut – ce n’était pas dur. La jument était trop grande.
— Nos chemins se séparent ici, fit-elle simplement remarquer ; où qu’il aille, elle ne le suivrait pas. Elle voulait seulement s’éloigner de cet ancêtre qui parlait trop – et pour trop peu. Comme seul au revoir, elle hocha à peine la tête avant de s’éloigner de sa démarche lourde.
♠ T'es planqué, un de ces quatre tu seras démasqué T'es visqueux, t'es pisté, ces violences que t'as posté
