L'aventure c'est extra! [Libre]

Naëlle avait terminé d'explorer les terres de la Montagne Sacrée, elle en avait fait le tour en essayant d'emprunter un maximum de chemins possibles, essayant ainsi de cartographier le territoire dans son esprit. Elle pensait y être parvenue après de très longues heures à tourner parmi les chemins rocailleux, elle craignait néanmoins que certains repères qu'elle avait pris ne s'effondrent ou bougent ce qui compliquerait les choses. Elle venait donc de quitter ce territoire mais prévoyait déjà d'y retourner, afin de mettre à l'épreuve les souvenirs qu'elle allait en garder, et pour conforter sa connaissance du terrain. En attendant, elle entreprit de visiter un autre territoire des Terres Secrètes. Elle venait de poser le sabot sur celui de l'Usine Abandonnée. Décidément, les territoires des Terres Secrètes n'avaient pas l'air d'être les plus accueillants d'Horse-Wild, entre la Montagne Sacrée où à presque chacun de ces pas elle avait dû faire très attention à où elle mettait ses pieds pour ne pas risquer une chute mortelle, et celui-ci qui faisait froid dans le dos...

L'énorme bâtiment qui se dressait devant elle était sordide. Il était imposant, entièrement fait de ferrailles, et était fortement délabré. Le tout rendait l'ensemble froid, sombre et franchement glauque. Le vent qui soufflait et faisait grincer et claquer certaines pièces n'arrangeait rien. Naëlle fut alors parcourue d'un doute, peut-être devait-elle rebrousser chemin, aller visiter un autre territoire des Terres Secrètes et revenir voir celui-ci un peu plus tard, lorsqu'elle aura prit plus d'assurance, lorsqu'elle sera plus grande, plus dégourdie, plus forte, plus en capacité de se défendre. Parce que oui, peut-être qu'elle allait avoir besoin de se défendre, qui sait ce qu'elle allait trouver à l'intérieur de cette immense battisse? Peut-être n'allait-elle trouver que du métal, des objets étranges laissés là par les humains qui y travaillaient, mais peut-être qu'elle allait y trouver des chevaux mal attentionnés, peu fréquentable, un genre de squat à junkies. A moins que ce ne soit le repère de prédateurs. Une meute de loup ou un puma auraient bien pu se servir de cette usine comme d'un abris où les proies viennent se jeter dans la gueule du loup. Allait-elle droit dans la gueule du loup?

D'un coup, elle repensa à sa rencontre avec Collapsing. Peut-être s'était-elle déjà jetée dans la gueule du loup, mais que ce dernier préférait jouer un peu avec elle avant de la dévorer... Mais avec cette pensée, vint celle sur les raisons pour laquelle elle avait acceptée cet espèce de pacte avec le diable. Elle voulait devenir une grande dominante, une reine, une guerrière. Est-ce que ce genre de jument, le genre de jument qu'elle voulait devenir, ont peur d'un tas de métal branlant? Est-ce qu'elles ont peur d'affronter des congénères malveillants? Est-ce qu'elles ont peur de combattre des prédateurs affamés? Non. Alors même si elle n'avait pas encore la carrure ou la musculature d'une adulte, elle n'aurait pas peur de se retrouver dans une telle situation. Et puis il y avait surtout le fait qu'elle voulait arrêter de fuir. Elle voulait arrêter d'avoir peur, arrêter de fuir chaque situation compliquée, chaque problème, chaque opposant... elle ne voulait plus avoir à fuir et ne plus avoir peur. Cela ne se ferait pas du jour au lendemain, ni en restant les bras balants, elle allait devoir faire un travail sur elle-même, affronter ses peurs, elle devait y faire face, les affronter. Elle devait commencer maintenant, avec cette usine.

Elle prit alors le pas, et se dirigea vers l'entrée de l'usine. Une fois devant la porte, elle jeta un œil à l'intérieur, afin de s'assurer que rien d'hostile ne l'y attendait. Les lieux semblaient totalement déserts, elle fit quelques pas, lentement, s'enfonçant un peu dans l'enceinte du bâtiment. Une fois au milieu de la pièce qui constituait l'entrée, elle jeta un coup d’œil circulaire autour d'elle, encore une fois elle n'y perçu aucun signe de vie.

"-HÉ HOOOO! .... IL Y A QUELQU'UN?!!!"

... Rien. Aucune réponse, aucun bruit suspect, juste des grincements métalliques. Cet endroit semblait bien mériter son titre d'abandonnée. Naëlle se détendit légèrement, elle était pour le moment seule ici apparemment, et n'avait donc rien à craindre. Elle entreprit alors sa visite de l'usine, parcourant les salles et couloirs en marchant lentement. Elle avait beau ne plus avoir la même peur qu'en arrivant, elle n'était pas sereine pour autant, elle progressait lentement et prenait garde de ne pas faire trop de bruit pour ne pas attirer l'attention, quand elle cognait dans quelque chose elle s'immobilisait telle une statue pendant une minute, restant parfaitement silencieuse, afin de voir si ce bruit avait eu une conséquence ou non, si quelqu'un ou quelque chose avait pu l'entendre et avait décider d'en trouver la source. Au fur et à mesure de sa progression, elle continuait à regarder régulièrement autour d'elle, afin de s'assurer que rien ne l'ai suivi en se faisant plus discret qu'elle. Après près d'une heure d'exploration sans voir ni entendre quoique ce soit de suspect, elle se détendit un peu plus encore, baissa un peu sa garde et laissa échapper un soupir de soulagement.

Cyrius était ici pour combler ses lacunes. Les Territoires étaient à ce jour dépourvus de dominants, mais ce temps allait probablement bien être révolu. Il était donc largement temps de se familiariser avec les Terres qu'il ne connaissait pas avant que la tâche ne deviennent plus compliquée. Les Terres Secrètes demeuraient encore aux yeux de l'alezan un véritable mystère. Il connaissait la plage dévastée, ainsi que la plaine aux trois primaires, mais aujourd'hui c'est un tout autre endroit qu'il abordait : l'Usine Abandonnée.

Arrêté devant l'Usine, Cyrius en observait l'obscure entrée avec un air indécis. Sa amour de la nature et des grands espaces ne lui donnait pas l'envie folle d'entrer dans cette ruine humaine sombre et dégoutante. Cependant la perspective d'une excitante virée dans l'inconnu le décida finalement à s'engager dans cet endroit puant.

Bien vite, son odorat lui indiqua qu'un autre cheval l'avait précédé. Une jument d'après l'odeur. Mais PAS une odeur de jument en chaleur. Pourtant, la saison des chaleurs battait son plein. Peut être qu'il allait tomber sur une vieille peau ménopausée. C'est en toute discrétion que Cyrius fit son entrée dans l'Usine, et aussi en tout bien tout honneur car il était à présent père de famille et qu'il devait essayer de se montrer un peu digne de son statut, n'oublions pas que Nazz'ariah l'avait clairement menacé de partir avec leur fille si jamais il faisait le moindre faux pas. Grosse épée de damoclès au dessus de la tête, autant dire que sa dulcinée le tenait pas la peau des poires...

A peine 5 minutes qu'il était entré, il faisait sombre et il marchait d'un pas tranquille sur le sol terreux. Avec sa discrétion de chat et sa parfaite maîtrise du déplacement en milieu hostile, Cyrius était absolument certain que, qui que soit la jument qui s'était aventurée dans l'Usine, il n'était pas encore repéré.

Pour le moment, l'étalon dont la vue s'était habituée à la semi-obscurité, s'attardait sur les détails de son environnement. Beaucoup d'objets métalliques, des chaînes, des poutres, une vitre exposée (comme si quelqu'un était passé à travers), de la poussière, et de nombreuses pièce à visiter. Justement, Cyrius repéré une poste entre-ouverte à sa droite.

Doucement, il la poussa du bout des naseaux. La porte grinça un peu, et lorsqu'elle fut assez ouverte, l'étalon pénétra dans la pièce. Son regard fut immédiatement attiré par une silhouette humaine debout et sans tête. Il s'agissait en fait d'un mannequin, Cyrius s'en approcha le sourire aux lèvre, un tas d'idée lui venait en tête, mais brusquement, ce fut le drame :

Le sol sur lequel il marcha n'était plus terreux mais métallique, et ses sabots à son contact, firent un grand bruit qui raisonna et fit sursauter Cyrius. Dans son sursaut, il pivota d'un quart de tour et se retrouva face à un miroir qui lui renvoyait son propre reflet. Dans la panique, le cerveau de Cyrius ne fit pas la connexion (le pauvre n'a pas encore la fibre optique...) et la vue de son clone à un mètre de lui lui flanqua la trouille de sa vie.

- AAAAAAAHHHHHAAAAAAAAA!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Naëlle entreprit alors de visiter une autre partie de l'Usine, continuant ainsi son exploration détaillée du lieu. La pièce dans laquelle elle entra lui sembla particulièrement glauque. Le sol en métal émettait des claquements chaque fois qu'elle faisait un pas, et cela l'empêchait d'entendre clairement les bruits extérieurs, elle craignait de se faire surprendre par quelqu'un ou par un prédateur qu'elle n'aurait pas pu entendre approcher et devint alors plus méfiante, se retournant régulièrement et marquant des pauses dans sa progression afin de tendre l'oreille et d'essayer de percevoir le moindre son suspect. De plus, les vitres ici étaient complètement explosées et des morceaux de verres jonchaient le sol. Une tempête avait dû faire céder les vitres déjà fragilisées. Elle devait alors non seulement faire attention à où elle posait les pieds pour ne pas marcher sur un morceau de verre mal placé ou trop pointu histoire de ne pas se le planter dans la sole de ses sabots, mais les courant d'airs qui traversaient la pièce faisaient bouger certains objets de manière assez aléatoire, et la pouliche craignait de confondre le mouvement d'un étranger avec celui d'un objet, et ainsi de ne pas se rendre compte qu'elle était surveillée, voire traquée. Elle devait donc avoir les yeux partout à la fois, au sol, autour d'elle, derrière elle, et cette situation commençait sérieusement à l'inquiéter, surtout que le vent n'allait bien entendu pas dans la bonne direction. Non seulement elle ne pouvait pas sentir si quelqu'un approchait, mais en plus son odeur à elle était diffusée de partout.

Soudain, un hurlement se fit entendre, tétanisant la pauvre Naëlle qui manqua de peu l'arrêt cardiaque. Le cri puissant lui avait glacé le sang en une fraction de seconde. Elle n'osait plus bouger, et surtout elle ne savait plus quoi faire. Le cri avait été poussé par un autre cheval, surement par un mâle mais elle n'en était pas sûre, la virilité n'ayant pas été flagrante dans ce cri de terreur. Elle essaya d'énumérer toutes les raisons qui auraient pu faire hurler ainsi un de ses congénères, afin de savoir qu'elle réaction était la plus appropriée. Si la cause était un prédateur, elle ferait mieux de se cacher, pendant qu'ils étaient occupés avec cet individu, elle ne serait pas inquiété. Soit il triompherait et ferait fuir son ou ses assaillants et elle n'avait aucune raison de s'inquiéter, soit il perdrait et une fois rassasiés les prédateurs s'en iraient comme ils étaient venus et elle pourrait s'en aller sans trop risquer de servir de dessert. Elle avait donc tout intérêt à rester ici sans faire de bruit et attendre tranquillement que les choses s'arrangent par elle-même... En même temps, suite au cri elle n'avait pas entendu de bruits trahissant un combat ou de résistance, ni même des cris d'agonie ou d'appel à l'aide. Peut-être que l'individu, moins intelligent et prudent qu'elle, s'était blessé durant son parcours. Dans ce cas, ne devrait-elle pas aller voir si elle pouvait l'aider? Mais qu'est-ce que ça allait lui rapporter de l'aider? Naëlle n'était pas du genre à se faire du mouron pour les autres, à se sentir concernée par ce qui leur arrive ou à avoir mauvaise conscience. Mais elle était très curieuse, et elle avait envie de savoir ce qui était vraiment arrivé à l'individu pour qu'il pousse un pareil cri d'effroi. S'était-il fait attaquer? Par quoi? Était-il mort? Avait-il été surpris par quelqu'un d'autre? S'était-il blessé seul? Comment? Était-ce grave? Elle devait obtenir des réponses.

Elle pris alors le pas, progressant doucement en direction de l'endroit où le cri était venu selon ce qu'elle avait entendu. Elle fit attention à ne pas faire de bruit, au cas où il s'agirait d'une attaque de prédateurs ou de la venue de quelqu'un de mal intentionné. Après quelques minutes de progression discrète, elle arriva finalement sur les lieux du crime. En passant uniquement ce qu'il fallait de son visage pour voir l'intérieur de la pièce, elle vit un étalon alezan, très probablement l'auteur du hurlement. Mais quelque chose n'allait pas. Il était seul et semblait aller parfaitement bien. Aucun prédateur, aucun autre cheval, aucun animal quelconque, aucune trace de sang, aucun signe de souffrance de sa part... Naëlle ne comprenait pas. Était-il simplement fou? Ou complètement idiot? Elle s'avança un peu plus, juste histoire que l'intégralité de son corps soit dans le cadre de la porte, pas plus, après tout elle avait surement affaire à un dégénéré.

"- C'est quoi votre problème?"

Cyrius avait repris son souffle et ses esprits. Par la même, il avait intégré le fait qu'il n'avait vu que son reflet dans un miroir. Ainsi, il s'était fait peur tout seul, chose qui aurait put être extrêmement risible, voir complètement humiliante s'il s'était trouvé en public. Heureusement pour lui, il était seul au moment des faits. L'étalon s'arracha même un rire à lui-même devant sa propre bêtise. Il s'écarta quelque peu du miroir avant de s'immobiliser à nouveau, percevant des pas lointains.
La jument dont il lavait senti l'odeur en entrant avait certainement été alerté par son indiscret hurlement. Et finalement, il allait être découvert, l'opération de pistage silencieux était complètement compromise...

L'alezan attendit donc, encore une petite minute et la jument pointerait le bout de son nez. Qu'avait-il déduit déjà ? Une vieille peau ménopausée. Il patienta en attendant que la vieille rapplique. Peut être que cette dernière avait confondu l'usine avec une maison de retraite.
Finalement, les pas se rapprochèrent et Cyrius vit une tête passer discrètement la porte. Une jument à l'air méfiant, qui vu son expression s'attendait à tomber sur un taré.

Cyrius pris un air assuré et impassible. Il offrit un sourire à la nouvelle venue qui finalement, pénétra entièrement dans la pièce en lui demandant, sans autre entrée en matière, quel était son problème.

Avant de répondre, Cyrius put constater que la jument était beaucoup plus proche du berceau que de la maison de retraite. Elle n'avait même pas encore sa taille adulte, et loin d'être ménopausée... elle était simplement pas encore mâture... Les erreurs de jugement s'enchainaient décidément...

- Aucun problème. Je voulais simplement attirer votre attention et savoir qui était dans l'usine. Et ça à marcher. Peut être que je devrait plutôt te tutoyer...tu as l'air bien jeune, plus jeune que ma fille adoptive...mais moins que ma fille naturelle... croissance loin d'être achevée, je dirait..moins d'un an...
Cyrius plissa les yeux
- Peut être même que tu n'ai pas encore sevrée...c'est tout à fait envisageable..

Un sourire malicieux sur les lèvres, Cyrius cessa ses hypothèses, préférant laisser la pauvre pouliche répondre par elle-même, ou fuir. L'étalon avait peut être été légèrement intrusif...

Naëlle observait l'étalon avec attention, essayant de soutirer autant d'information qu'elle le pourrait grâce à son physique, cela avait plutôt bien fonctionner la dernière fois qu'elle l'avait fait, et elle espérait que ce soit aussi concluant cette fois-ci. Mais l'étalon ne présentait pas franchement de signes particuliers. Il était mince, typé arabe, un peu vieux, alezan, son corps ne portait pas de signe distinctif, pas de grosse cicatrice, rien de probant. Enfin si. Après avoir passé le corps de l'étalon au peigne fin, quelque chose l'avait un peu perturbée, la proéminence de ses bijoux de famille, qui pendouillaient allègrement sous l'effet de leur poids. Bien sur elle avait essayé d'être aussi discrète que possible en faisant cette découverte, il ne faudrait pas que le mâle s'imagine n'importe quoi. Elle était encore très jeune et n'avait pas eu l'occasion d'être souvent confrontée à des étalons et d'avoir le loisir d'étudier l'anatomie masculine. Mais tout de même, lorsqu'elle avait rencontré Collapsing, cette partie de son corps n'avait pas ainsi attirer son regard. Il avait donc finalement une particularité, mais Naëlle ne savait pas quoi en tirer comme information... Elle secoua brièvement sa tête, chassant ces pensées. Il était grand temps de changer de sujet de réflexion, elle ne tenait pas particulièrement à s'attarder plus que cela sur ce sujet. Elle regarda alors l'étalon dans son ensemble, il avait l'air plutôt gentil et son sourire n'avait pas du tout l'air forcé. Peut-être pouvait-elle arrêter de se méfier autant de lui.

Naëlle écouta attentivement ce que l'étalon lui dit et ses paroles l'intriguèrent. Il n'avait fait cela que pour attirer son attention et la faire venir à lui? Est-ce que c'était vrai? Si c'était le cas, il était bien plus intelligent qu'elle ne l'avait cru au premier abord. Il enchaina directement en lui fournissant son livret de famille et en détaillant la pouliche, ce qui ne plu pas du tout à l'intéressée. Certes elle l'avait détaillé sans vergogne quelques instants plus tôt et il ne faisait que lui rendre la pareille, mais non seulement elle avait eu la délicatesse d'être plus discrète que lui et en plus, elle, elle en avait le droit, pas lui. Elle s'en était octroyée le droit et refusait qu'il en fasse de même. Et en plus, elle n'aimait pas qu'il la compare à ces deux filles, elle n'aimait pas être comparée, on ne compare pas l'incomparable. Elle fronça les sourcils témoignant de son agacement.

"- Vous vous prenez pour qui à me toiser et me juger de la sorte? Sherlock Holmes?! Et pour votre information je suis sevrée, depuis un certain temps maintenant!"

Elle fouetta l'air de sa queue encore assez courte et détourna le regard, boudant le mâle. Pour qui se prenait-il celui-là? Personne ne lui manquait de respect de la sorte! Et puis bien sûr qu'elle était sevrée, Naëlle n'est pas le genre de poulains à être dépendant des autres, pas même de sa mère.

Un silence. Celui pendant lequel Cyrius se fit déshabiller minutieusement par le regard curieux de la pouliche. Il patienta, se contentant de la fixer en retour en attendant qu'elle ne termine... Il lui sembla la voir s'attarder sur un détail particulier de son anatomie qui arracha un sourire innocent et presque choquée à l'étalon. Une découverte pour la jeune jument que l'anatomie masculine peut être... Le mâle garda un sourire poli, attendant qu'elle ne détache enfin les yeux de son corps...

Les paroles précédemment prononcées par Cyrius furent suffisante pour la distraire et avoir l'effet escompté. Elle n'appréciât pas du tout de se faire traiter de petite pouliche buvant encore son lait et s'emporta. La fougue de la jeunesse, un caractère volcanique, voila qui arracha un nouveau sourire, amusé cette fois, à l'étalon.

- Et bien c'est parfait, nous pourrons donc partager l'herbe de l'amitié à l'occasion alors...

Cyrius passa à côté de la jeune jument en colère sans répondre plus à ses courroux. Il sortit de la pièce, bien décidé à en visiter une autre. Na sachant pas vraiment si elle allait repartir de son côté ou le suivre, il poursuivit la conversation tout en progressant, sa voix raisonnant contre les murs...

- J'ai interrompu votre visite - il prit le parti de la vouvoyer à nouveau - il y a des choses intéressantes à voir ici ? Ou seulement des débris et des pouliches égarées ?

Il cherchait à la provoquer, par plaisir sans doute.

L'étalon n'arrêtait pas de sourire, il changeait de faciès régulièrement, mais toujours pour troquer un sourire contre un autre. Qu'est-ce qui l'amusait tant? Elle? Surement. Les adultes passaient leur temps à sourire ainsi lorsqu'ils lui parlaient, il n'était pas le seul, Fifa avait fait la même chose. Sourire à tout ce qu'elle faisait, tout ce qu'elle disait, même durant ses petits accès de colère, comme si le fait qu'elle ne soit encore qu'une pouliche rendait ses moindres faits et gestes drôles, mignons et sans aucune crédibilité. Elle avait hâte de grandir. Pas forcément pour montrer à tous ses ignares qu'ils avaient tord de la considérer comme une pouliche quelconque, comme une petite naïve et immature, presque inconsciente. Elle voulait simplement être enfin crédible, elle voulait être prise au sérieux. Elle voulait que sa colère effraie les autres, ou leur fasse au moins éprouver de la gêne et de la culpabilité. Elle voulait que l'expression de son désir de dominance ne passe plus pour des rêveries innocentes. Elle voulait beaucoup de choses, et elle ne pouvait qu'attendre.

La voix de l'étalon lui parvint de nouveau, il se moquait ouvertement d'elle. Que pouvait-elle y faire de toute façon? Son corps frêle de pouliche ne lui donnait aucune crédibilité, il ne pouvait que se moquer de sa petite crise de colère. Elle ne lui en voulait pas, et au lieu de s'énerver contre lui de nouveau, et de paraitre puérile, elle allait lui montrer que malgré son apparence immature, elle est déjà presque une adulte. Alors elle soupira un grand coup, extériorisant l'exaspération qu'elle ressentait et se détendit par la même occasion. Elle fixa du regard l'étalon qui s'approcha d'elle pour continuer son chemin comme si de rien n'était. Il n'était pas comme Fifa, il ne la maternait pas, et c'était déjà cela de gagner pour elle. Elle prit le pas et entra dans la même salle que lui, et continua de l'observer.

Elle sourit et se retint de pouffer aux nouvelles paroles de l'étalon. Non pas qu'il ai dit quelque chose de drôle. En fait, elle se faisait rire elle-même. Complètement autonome la petite. Si le lieu ne comportait effectivement que débris et pouliche égarée, alors le vieux mâle faisait assurément partit de la première catégorie, et elle, de la seconde. Une sorte de la Belle et le Clochard revisité. Elle fit alors mine de réfléchir, comme si la réponse à la question du mâle ne tenait pas de l'évidence.

"- Pour ce que j'ai pu voir jusqu'à présent, non."

Elle reprit sa marche et continua sa visite du lieu, en prenant soin de ne pas trop s'approcher du mâle. Elle n'avait pas peur de lui, il n'avait assurément pas l'air menaçant, mais elle se méfiait tout de même de lui, elle restait quand même convaincue qu'il avait un pet au casque et préférait ne pas être trop proche de lui si une nouvelle crise le frappait. Elle tourna la tête en sa direction pour l'interpellé:

"- D'ailleurs, vous êtes qui vous?"

Des débris et des pouliches égarées, c'est donc ce que cet endroit pouvait leur offrir jusqu'à présent. Cyrius pourtant, était persuadé que cette vieille usine n'était pas uniquement là pour faire tâche dans le paysage, elle recelait surement quelques secrets, contenait probablement des recoins distrayants ou effrayants, elle avait forcément un petit côté attractif, il était inconcevable que cette ignoble ruine humaine n'est été épargnée des Dieux par hasard...

L'étalon ouvrait la marche, et il entendait la jeune jument - ou la vieille pouliche - ou l'adolescente en pleine crise - marcher derrière lui à une distance plus que raisonnable.
Une porte fermée se présenta sur sa droite et il s'arrêta pour l'ouvrir d'un coup de naseaux. Il fallut finalement un coup d'épaule pour que la porte cède et révèle une vaste pièce éclairée par une grande verrière à plusieurs mètres au dessus de leur tête. Cyrius passa la porte et pénétra dans la salle en répondant à la question de sa comparse du jour.

- Je suis Cyrius. Un jour je serait peut être Cyrius, dominant des Terres Trompeuses. Mais en attendant je n'ai pas de quoi me vanter. Et toi ? Tu es qui et désir quoi ?

Vu son caractère, Cette pouliche rêvait surement de dominer le monde. Une ambitions à la fois utopique et réalisable suivant la taille de son propre monde.
L'immense hangar dans lequel ils entraient était presque vide. Des colonnes métalliques plantées régulièrement au sol soutenait le haut plafond. Quelques cadavres de ce qui semblait être des voitures s'entassaient à certains endroits. Le sol était lisse et bétonné, une énorme flaque s'étalait sur le sol au centre du hangar. De l'eau ? Cyrius inspecta le plafond mais constata que la verrière était intacte.

L'étalon s'énerva contre une porte et celle-ci fini par céder. Cette action, pourtant anodine perturba légèrement la pouliche. Sans le mâle, elle n'aurait sans doute pas réussi à ouvrir cette porte, il avait du utiliser sa force et tout son poids pour pouvoir avoir accès à cette nouvelle pièce, la pouliche, moins forte et bien moins lourde, n'aurait jamais pu le faire. Était-elle encore trop jeune pour pouvoir explorer convenablement l'ensemble des territoires d'Horse-Wild aussi complètement qu'elle le souhaiterait? Peut-être que certains éléments lui échappaient du fait de sa petite taille, que d'autres, comme cette salle, lui restaient inaccessibles, d'autres choses encore, pouvaient lui échapper simplement à cause de son inexpérience. Elle s'était peut-être lancée dans une entreprise qu'elle ne pouvait encore pas totalement accomplir, qu'elle ne pourrait réaliser correctement qu'une fois adulte et expérimentée. Elle sortit de ses pensées et regarda l'étalon s'engouffrer dans cette nouvelle salle, il allait surement lui être très utile, finalement.

Cyrius, prétendant aux Terres Trompeuses. Alors comme cela, il s'était lui aussi embraqué dans la course à la dominance. Il avait parlé de deux filles précédemment, il avait donc déjà une jument comme dominante et une héritière. Il avait déjà tout ce qui lui fallait au cas où il monterait sur le trône des terres trompeuses, il semblerait qu'il ne soit moins bête qu'il n'en a l'air. Naëlle se demanda alors comment était, communément, les relations entre dominants de terres voisines. Étaient-ils associés, coopérant dans la lutte contre les solitaires envahisseurs, ou plutôt rivaux, à moins qu'ils n'aient une simple relation de respect mutuel... Elle avait encore tant de choses à apprendre, mais elle comptait bien sur son mentor pour lui apprendre toutes les ficelles du métier.

"- Je suis Naëlle et j'espère être la future héritière des Terres Secrètes."

Elle entra dans la salle à la suite du mâle, elle avait réduit la distance qui les séparaient. Elle regarda autour d'elle, de nombreuses voitures y reposaient, elle en avait déjà vu dans son élevage, mais jamais des comme celles-ci et jamais dans cet état. Elle regarda Cyrius, et remarqua son intérêt pour la flaque qui se trouvait au sol. Elle s'en approcha, trop curieuse de savoir ce que cela pouvait être. Au vue de la couleur, ce n'était ni de l'eau, ni du sang. Elle baissa la tête pour humer l'odeur que dégageait cette flaque et releva la tête brutalement en faisant un pas en arrière. L'odeur était forte et lui piquait les naseaux, jamais elle n'avait sentie pareille odeur auparavant. Elle s'ébroua, essayant de chasser cette odeur de ses narines. Que pouvait être ce mystérieux liquide? L'étalon en saurait peut-être plus qu'elle, mais elle n'avait pas envie de le lui demander, elle n'était pas encore prête à avouer qu'elle voulait son aide et ses connaissances. Alors elle s'écarta doucement, laissant le champ libre au mâle s'il voulait mener quelques investigations, et elle entreprit de faire le tour de la salle, elle voulait y trouver quelque chose d'intéressant.

Cyrius se rapprochait tranquillement de la fameuse flaque lorsque la pouliche se présenta. Naëlle. Un nom qu'il entendait pour la première fois. L'étalon marqua un temps d'arrêt à l'écoute de la suite de sa phrase. Future héritière des Terres Secrètes ? Voila une information intéressante... L'alezan oublie momentanément la flaque et se retourne vers la pouliche qui, elle aussi s'avance. Il la dévisage un moment. Héritière ? Cyrius connaissaient deux prétendants aux Terres Secrètes. Ecalipse et Collapsing. Il connaissait assez mal Ecalipse, il savait seulement qu'elle était la fille de Coeur Noir et Isba. Mais il ignorait totalement si elle avait des enfants. Se pouvait-il que Naëlle soit sa fille ? La robe pie concordait avec cette théorie en tout cas.
Cyrius ne pouvait croire que Naëlle fut une fille de Collapsing. Déja parce que cette brute sans cervelle ne s'était pas vraiment vanté d'avoir une famille lors de leurs rencontres, et d'autre part parce que... ça ne collait pas, aucune jument au monde ne voudrait de Collapsing. Aucune jument consentante saine d'esprit. Si ?

- Héritière vraiment ? Tu as donc de la famille ici ... ?

En attendant qu'elle réponde, Cyrius arriva au niveau de la flaque mais releva assez vite la tête pour éloigner ses naseaux du liquide puant. L'odeur qui agressait ses naseaux depuis qu'il avait franchis le seuil de cette pièce avait trouvé sa source. L'étalon vit Naëlle avoir exactement la même réaction que lui et s'éloigner finalement pour explorer le reste de l'endroit.
Le Pure-sang s'éloigna à son tour, hors de question que ce liquide mortel ne bouche la moindre particule de son corps.
Il s'intéressa plutôt à un cadavre de voiture qui gisait sous une couche de poussière, un peu plus loin contre un mur. Elle était sans doute jaune par le passé, mais les années avaient fait tourné la couleur et écaillé la peinture. Cyrius passa la tête par une fenêtre dont la vitre était brisée et observa l'intérieur de l'habitacle...

L'étalon alezan semblait perturbé par la réponse de la jeune pouliche, il sembla réfléchir un instant puis sa voix retentit de nouveaux entre les murs de cette affreuse usine. Une question? Une question sérieuse. Naëlle tourna la tête et fixa Cyrius du regard. Il la prenait au sérieux. Elle eut un peu de mal à le croire, à se faire à cette idée, mais enfin, quelqu'un la prenait au sérieux lorsqu'elle exposait ses plans, ses désirs, la vision qu'elle avait de son futur. Pas de moqueries, pas de remarque sur l'imagination débordante des enfants et leur inconscience... Un sourire lui échappa, elle avait réussi à montrer à l'étalon qu'elle était mature et il la traitait comme tel désormais. Cela fit beaucoup de bien à la petite Naëlle.

"- Non je n'ai aucune famille ici." Elle marqua un temps d'arrêt, pour piquer la curiosité de l'étalon, faisant mine d'être absorbée par sa fouille d'un mont de pneus. "- Un étalon du nom de Collapsing, prétendant à la dominance des Terres Secrètes, m'a nommée comme héritière et m'a promis de m'apprendre à devenir une dominante noble et respectée."

Elle fit fi du passage selon lequel il lui apprendrait également à devenir une guerrière redoutable et redoutée, cela n'avait pas sa place ici. Elle ignorait si Cyrius avait déjà rencontré Collapsing ou pas, elle ignorait tout des autres dominants potentiels et des relations qu'entretenait l'étalon noir avec eux. Elle allait surement bientôt le découvrir. En attendant, elle fut déçue de voir que l'alezan se détourna de la flaque malodorante sans y porter plus attention que cela, elle ignorerait à tout jamais de quoi était composé cette fichue flaque. Peut-être qu'il l'ignorait tout autant. Elle le vit passer sa tête dans une des voitures pour en fouiller l'habitacle, elle voulu faire de même, mais la voiture la plus proche d'elle avait les vitres fermées, et ces dernières étaient recouvertes d'une épaisse couche de poussière, l'empêchant de distinguer quoique ce soit. Elle regarda autour d'elle et découvrit un épais morceau de tissus qui couvrait quelque chose, après s'être assurée qu'il n'était pas recouvert de la même substance nauséabonde et surement dangereuse qui constituait la fameuse flaque, elle attrapa le morceau de tissu entre ces dents et tira dessus d'un coup sec. L'immense morceau de tissu brun, un peu plus lourd que ce qu'elle avait imaginé, tomba brutalement au sol. Elle contracta ses petits muscles, prête à réagir au cas où un truc horrible lui sautait dessus. Mais finalement elle n'avait découvert qu'une machine, un genre de gros robot dont elle ignorait totalement la fonction.

"- C'est quoi ça?"

Cette fois-ci elle fit appel à l'étalon, non pas qu'elle avait besoin de lui, elle voulait juste voir si cette fois, il pourrait lui apporter des réponses.

Cyrius se cogne la tête contre l'habitacle de la voiture en voulant ressortir sa tête. La réponse de Naëlle, amplifiée par les échos de la vaste salle, le surprend grandement. De toutes les possibilités qu'il avait imaginé, celle d'une adoption, ou du moins d'une alliance de Collapsing avec une pouliche ne lui avait même pas effleuré l'esprit.
L'étalon alezan quitta sa voiture et retourne vers la flaque, plus pour se rapprocher de Naëlle qui explore un peu plus loin, que par simple intérêt. Collapsing, ce sacré Collapsing qu'il avait déjà rencontré deux...trois fois..il ne savait plus exactement. L'étalon noir était d'une ambition extrême, et son impulsivité congénital le poussait plus souvent à l'agression d'autrui qu'à la réflexion, causant dans la foulée sa destruction progressive. D'ailleurs, la dernière fois que Cyrius l'avait vu, ce dernier était dans un état physique si lamentable qu'il n'avait pas donné cher de sa survie. Mais apparemment l'opportuniste avait depuis agité ses méninges et avait eu l'idée brillante de s'entourer quelque peu pour mieux parvenir à ses fins... Cyrius visa Naëlle et se demanda si une pouliche pouvait réellement lui être d'un quelconque secours. Il ravisa cette pensée, songeant à sa propre relation avec Commedia qu'il avait adopté et qui lui avait donné une force supplémentaire.

Cyrius, qui fixait toujours Naëlle, tâcha de choisir ses mots avec précision.

- Donc tu as rencontré Collapsing. Et il a noué une relation avec toi. Ce qui signifie donc qu'il est toujours en vie... j'en déduis qu'il a du retrouver un aspect physique à peu près convenable, sinon une pouliche de ton âge aurait été traumatisée à la fois visuellement et olfactivement... Cyrius se rappelait de l'odeur pestilentielle qui se dégageait de l'étalon noir en raison de ses blessures infectées... et donc il t'a nommée Héritière des terres qu'il aura conquis... Intéressant.

L'alezan aurait pu dire à Naëlle de se méfier un peu, d'essayer de ne pas être trop naïve, que Collapsing n'obéit à aucune loi morale et qu'il la roulerait surement dans la farine à la première occasion, cependant il misa tout sur le bon sens que semblait posséder la pouliche et se dit qu'il n'avait rien a dire sur la question. Après tout, c'était loin d'être son problème.

- Et bien je te souhaite de parvenir à ton but. Comment va-t-il d'ailleurs?

Il lui offrit un sourire amical, se gardant bien de dire ce qu'il pensait de tous ça. L'histoire était distrayante, et Cyrius ne connaissait pas encore bien cette pouliche mais il était à peu près persuadée que même à son âge, elle ferait une dominante plus noble et respectée que Collapsing.

La flaque ne lui apporta pas d'autres indices sur sa composition. Naëlle en revanche, fit tomber un large morceaux de tissu qui mit au jour une machine de grande taille. Cyrius s'approcha tranquillement de Naëlle et sa trouvaille. La pouliche l'interrogea sur la nature de l'objet et Cyrius observa le robot avec minutie. Le robot semblait posséder un bras articulé, mais l'étalon, qui n'avait jamais fréquenté le monde des humain, ne vit là qu'une chose inutile et ennuyeuse.

- Ca, c'est un bidule inventé par les humains, probablement en rapport avec les autres bidules présents dans cette pièce, répondit l'étalon avec humour et cynisme pour combler son ignorance.

- Il y a quand même cette espèce de machin orange là, attend...

L'étalon, en se levant légèrement sur ses postérieurs, passa les lèvres sur le fameux truc orange qui s'enfonça brutalement. Le truc orange s'alluma instantanément, la machine se mit en mouvement avec des sons étranges et inquiétant. Cyrius récupéra vite son appuis sur ses quatre pieds et fit un bond en arrière.

- Eloigne toi ! ordonna t-il à Naëlle.

Mais trop tard, le bras de la machine s'agita dans leur direction de manière anarchique et projeta sur eux de la peinture bleu, normalement destinée à la carrosserie. Cyrius s'élança pour s'éloigner, mais lui et la pouliche était déjà bien touchés.

Naëlle fut un peu troublée par la réponse que l'étalon alezan à sa déclaration concernant son mentorat par Collapsing. Celui-ci repris chacune des informations qu'il avait pu en tirer et les énuméras à voix haute, comme s'il avait besoin de les dire et entendre clairement pour en prendre conscience, pour comprendre ce que tout cela signifiait. Il connaissait pourtant l'étalon noir, était-il surpris car cela ne ressemblait pas au comportement habituel de ce dernier? Peut-être bien, car l'étalon noir n'avait pas l'air d'être du genre à se faire beaucoup d'amis et à aimer la compagnie alors qu'il sympathise et se lie à une pouliche devait être surprenant. A moins que ce ne soit quelque chose d'autre qui ne perturbe ainsi Cyrius, mais elle ne voyait pas ce que cela pouvait être.

"- Effectivement il est bien en vie. Bon c'est sûr qu'avec toutes ses cicatrices et son œil manquant il n'est pas des plus attirants, mais pas de quoi m'effrayer."

De toute façon, rien ne l'effrayait. Plus maintenant. Elle travaillait au quotidien pour ne plus fuir, elle prenait sur elle pour ne plus craindre quoique ce soit et le fait qu'elle se trouvait présentement dans cette vieille usine délabrée était la preuve que ce travail personnel commençait à porter ses fruits. Malgré la façade sombre et glauque de l'usine elle y était entré, malgré le silence coupé par des bruits et grincements étranges, malgré tous ces objets dont elle ignorait tout, rien de tout cela ne l'avait fait rebroussé chemin. Même lorsqu'elle avait entendu le cri déchirant de Cyrius, elle avait été voir ce qu'il se passait plutôt que de trouver un échappatoire ou une cachette. Chaque jour qui passait elle devenait plus forte et courageuse. Elle essaya de se remémorer l'odeur de l'étalon ténébreux, second élément qu'avait mentionné l'alezan, mais elle n'y parvins pas vraiment, en tout cas, elle ne se souvint pas d'une odeur immonde ni même désagréable. Collapsing avait dû faire un brin de toilette juste avant de venir à sa rencontre.

"- Merci. Il va bien je crois, en tout cas il en à l'air et il est plutôt en forme." Elle rendit le sourire à Cyrius par politesse.

La machine devant laquelle elle se trouvait était des plus mystérieuse. Elle observa Cyrius pendant qu'il tentait d'identifier la machine, ou du moins d'en connaitre son rôle. Naëlle tentait de suivre le regard du mâle, voulant voir, elle aussi, ce que le mâle observait, quels éléments retenaient son attention, lesquels étaient important pour pouvoir percer ce mystère. Elle voulait apprendre à observer, pour que lors de ses prochaines expéditions dans les divers territoires d'Horse-Wild, elle puisse les observer convenablement, trouver les secrets qu'ils cachaient. Finalement le verdict de l'étalon tomba... il n'en savait rien. La pouliche fut déçue par la conclusion de cette analyse, tout cela pour ça? Elle aurait pu parvenir à le même conclusion sans lui, et sans y passer autant de temps. Elle retrouva néanmoins un peu d'espoir lorsque l'étalon décida d'appuyer sur un truc orange qui actionna le mécanisme. Elle observa les mouvements du robot, elle n'avait jamais vu une chose pareille au paravent. Elle tenta de se reculer lorsque l'étalon alezan le lui ordonna mais c'était trop tard. Le bras de la machine pointa en leur direction et se mit à souffler sur eux une peinture bleu vive. Naëlle ferma les yeux et retint sa respiration pour éviter d'en respirer et recula rapidement pour s'éloigner du bras maléfique. Ne voyant rien de se qui se passait et marchant à reculons, elle marcha sur la fameuse flaque tant étudiée précédemment et son postérieur partit sur le côté brusquement, ne lui laissant pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait, elle tomba sur les fesses, celles-ci baignant dans la flaque malodorante. Surprise par le choc elle avait ouvert les yeux et se rendis compte que la machine s'était mise à cracher sa peinture bleu sur les objets l'entourant. Naëlle en profita pour se relever rapidement et rejoindre Cyrius bien loin de cette machine des enfers. Ils étaient tous deux couverts d'une épaisse couche de peinture bleue vive, leur donnant une apparence très particulière. L'étalon s'en était mieux sortit que la pouliche, lui n'avait pas les fesses mouillées, recouvertes d'un liquide non-identifié et malodorant. Néanmoins elle fixa le visage de Cyrius et après quelques secondes, elle éclata de rire. Elle ne s'était pas amusée de la sorte depuis bien longtemps, peut-être même depuis toujours.

"- Maintenant je sais que pour notre sécurité, il est préférable que je ne demande pas votre avis sur ma prochaine découverte."

Elle sourit à l'étalon, un air moqueur dans les yeux.

Cyrius s'était assez rarement mit dans une situation aussi inédite, provoquée par sa propre bêtise et en ayant entraînée avec lui une pouliche presque inconnu qui se disait être protégée de son meilleur ennemis...

Réfugié au fond de la salle, hors de portée de la machine folle qui continuait de projeter son stock de peinture bleu, l'étalon constata les dégâts. Il était lui-même couvert de peinture presque de la tête aux pieds. Il était bleu, et malgré plusieurs tentatives pour s'ébrouer de cette substance, la chose semblait coller à sa robe comme du miel...
Il passa un regard perdu entre la gène et l'amusement sur la pouliche. Autrefois pie, elle était maintenant à dominante bleu elle aussi, et pour couronner le tout, elle était tombée dans le liquide puant...
Si Collapsing était bien en vie et "en forme", il risquait de réitérer encore une fois ses menaces de meurtres lorsqu'il apprendrait dans quel état Cyrius avait mit son héritière potentielle.

Ayant garder un certain silence pendant cette contemplation du désastre, Cyrius avala lentement sa salive et suivit finalement Naëlle dans son fou-rire. Non, vraiment, tout ça était super drôle, on se marre bien avec Cyrius, il était vraiment fait pour côtoyer les poulains, un vrai bout-en-train jamais à court de surprises.

La pouliche était moqueuse, visiblement elle ne lui en voulait pas. Cyrius admira son sens de l'humour et sa légèreté, bien d'autres se serait mis à pleurer après avoir changé de couleur de la sorte. L'étalon cessa de rire lui aussi et se promis de cesser toute connerie superflue pour le reste de la journée.

- Je ferait de mon mieux. Sourire étincelant, l'étalon s'amusait comme un gosse aujourd'hui et il était soulagé que Naëlle prenne la situation avec légèreté, au diable les responsabilités !

Cependant, à force de fixer la pouliche, Cyrius fut forcer de réfléchir à une chose qui allait probablement poser quelques problèmes...

- Ce qui serait bien quand même, c'est qu'on arrive à se débarrasser de cette... peinture... vu l'odeur je ne suis pas certain que ce soit très conseillé pour la peau...sans parler de la flaque dans laquelle tu t'es lamentablement vautrée et qui a probablement quelques propriétés toxiques et corrosives...

Sans rire, Cyrius commençait à se demander si ils allait vraiment réussir a se nettoyer de si tôt. La peinture lui collait déjà tous les poils de son corps et il doutait d'arriver à s'en nettoyer complètement d'un simple bain. Il se demandait même, concernant la pouliche si le liquide de la flaque n'allait pas lui infliger des brulures. L'étalon décréta qu'il y avait urgence à aller se nettoyer au plus vite, il pria pour que la peinture parte facilement à l'eau, ils n'auraient pas l'air cons tout les deux s'ils se retrouvaient à ressembler à des schtroomphes pour le reste de leur vie.

- Je propose de trouver rapidement un point d'eau pour retrouver une couleur normale, qu'en dis tu ? As-tu remarqué un étang ou une rivière en venant à l'usine tout à l'heure ?

Cyrius jeta un nouveau coup d'oeil à la flaque d'essence, espérant que la petite ne se retrouve pas brulée de l'arrière train. Il l'imagina brièvement chauve d'une partie de son corps, la peau brulée. Elle aurait trouvé là sa ressemble avec son père spirituel...

Après un moment d'hésitation et de gêne, l'étalon alezan finit par se mettre à rire lui aussi. D'aussi loin qu'elle s'en souvenait, c'était la première fois que Naëlle s'amusait vraiment, la première fois qu'elle riait de bon cœur, la première fois qu'elle passait un bon moment avec un congénère sans en redouter les conséquences et sans être méfiante. Elle avait déjà passé un bon moment avec Fifa qui est une jument très sympathique, mais le comportement de cette dernière avait quelque fois agacé la pouliche et surtout, cela n'avait rien à voir avec ce qu'elle vivait en ce moment, avec la joie qu'elle ressentait présentement. Le rire lui faisait vraiment un bien fou. Elle était contente que l'étalon prenne bien cette situation ainsi que sa petite moquerie. Après l'avoir considéré comme demeuré puis comme un incapable, elle le percevait maintenant comme quelqu'un de très bonne compagnie et très drôle, comme une sorte de bouffon. Bien que ce titre ne soit pas des plus glorieux, cela plaçait l'étalon assez haut dans l'estime de la pouliche.

Elle cessa de rire à peu près au même moment que le mâle et continua à sourire. Cependant, la remarque de ce dernier lui fit perdre bien vite ce sourire, effacé par une mine inquiète et préoccupée. Ce bougre avait raison. La pouliche se regarda, faisant le bilan de la situation et effectivement, ce n'était pas joli à voir. Ses poils ainsi que sa peau à certains endroits étaient entièrement couverts de la peinture bleu dont l'odeur n'inspirait pas confiance, de plus, elle commençait à sécher, collant ses poils entre eux par petits paquets qui durcissaient. Le reste, qui était encore à un stade à peu près liquide, formait une substance gluante et collante, là encore rien de très rassurant. La flaque, dans laquelle elle avait trempé, dégageait elle aussi une forte odeur désagréable, tous ces indicateurs olfactifs devait surement leur indiquer qu'il valait mieux pour eux qu'ils s'en tiennent éloignés, seulement voilà, ils en étaient recouverts. Et le fait que toutes ces substances soient liées à cette machine articulée démoniaque ne jouait pas non plus en leur faveur.

Si Cyrius avait raison à propos des potentielles propriétés toxiques et corrosives des deux liquides, Naëlle avait tout intérêt à vite s'en débarrasser si elle ne voulait pas risquer de rester partiellement bleue à vie, ou de perdre ses poils, ou d'avoir la peau brulée et d'avoir de vilaines cicatrices ou encore de tomber gravement malade. Elle avait encore toute la vie devant elle, une vie prometteuse qui plus est et elle était jolie et élégante, hors de question de gâcher tout cela à cause de cette stupide peinture! La vision d'elle qui lui vint en tête acheva son semblant de confiance qu'elle était parvenue à garder, ce qui lui fit perdre son calme par la même occasion.

"- Oh non! Hors de question que je devienne toute moche et malade!"

Elle hocha la tête à l'affirmative en réponse aux questions de l'étalon et fila à l'anglaise sans demander son reste. Elle traversa les mêmes pièces que précédemment, sortit de l'usine comme une balle et se mit désespérément à la recherche du petit lac ou de l'étang qu'elle avait repéré peu avant d'arriver devant l'usine. Elle le retrouva après quelques minutes d'investigation et se jeta littéralement dedans, ne voulant pas passer une seconde de plus avec ces deux substances ignobles sur elle. C'est seulement une fois complètement immergée dans l'eau, pendant qu'elle trempait comme un linge sale qu'elle pensa à Cyrius qu'elle avait laissé derrière elle sans se préoccuper de lui, elle espérait qu'il l'avait suivi et qu'il allait la rejoindre pour se purifier lui aussi de ces atrocités humaines.

La pouliche bleu réagit au quart de tour aux paroles de l'étalon et quitte l'usine à la vitesse de l'éclair, laissant Cyrius en plan. L'étalon devina que la réponse à sa question était oui : oui elle connaissait un point d'eau, et c'est là cas qu'elle se rendait. Une fois seul, l'alezan leva les yeux au ciel avec un sourire amusé et sorti tranquillement de la pièce infernale, par là où il était entré. Une fois dans les dédales de l'usine, il n'eut qu'a utiliser son flair pour suivre la piste de la pouliche qui puait l'essence à trois bornes. Sans se presser, il arriver enfin dehors et inspira à plein poumons le grand air avant de balayer les environs du regard. Il remarqua les traces laissées par Naëlle, et suivit à nouveau sa piste jusqu'à enfin la retrouver au milieu d'un étang.

- Si tu essayais de me semer c'est raté...

Cyrius ne perdit pas sa bonne humeur, il s'apprêta à entrer dans l'étang lorsqu'il remarqua que l'eau avait pris une teinte bleuté elle aussi... Ils allaient à eux deux polluer ce pauvre étang qui n'avait rien demandé. L'étalon s'immergea, il nagea jusqu'au niveau de la pouliche pour ne plus avoir pied, et passa même la tête sous l'eau dans l'espoir d'enlever un maximum de bleu de sa robe alezane si parfaite habituellement.

Après quelques longueurs, il sorti de l'eau avant la pouliche et s'ébroua vigoureusement, impatient de connaitre le résultat de cette désinfection improvisée. Il tenta de se regarder, le plus gros de la peinture paraissait être parti, mais il lui semblait que sa robe avait toujours une nuance bleuté peu naturelle... Il demanda son avis à la pouliche.

- Alors, comment tu me trouve ?

Sourire moqueur. Combien de jours allaient-ils garder cette teinte bleutée ?

Naëlle cherchait du regard l'étalon, elle s'en voulait un peu de l'avoir ainsi abandonné alors que c'était lui qui avait eu la présence d'esprit de suggérer un bain. Elle espérait alors sincèrement qu'il la retrouve rapidement et vienne se baigner avec elle pour enlever cette vilaine peinture bleue de leur pelage. D'ailleurs, il semblait qu'il n'était pas trop tard pour réparer les dégâts causés par cette mésaventure, après avoir tremper dans l'eau seulement quelques secondes et s'être un peu frottée, la peinture semblait déjà être presque complètement partie, rendant l'eau de l'étang toute bleue, mais pas version eau turquoise... La voix de Cyrius se fit entendre, elle releva la tête, le visage illuminé d'un grand sourire, elle était soulagée de le voir entrer dans l'eau. Elle aurait aimé s'excuser de l'avoir ainsi laissé en plan dans l'usine, mais cela ne faisait pas partie du genre de chose qu'elle faisait.

Elle continua de se laver, s'immergeant totalement sous l'eau, frottant sa tête à son corps pour se débarrasser au maximum de cette peinture. L'étalon sortit de l'eau avant elle, elle en profita pour le regarder et voir ce qu'il en était de cette séance de nettoyage. Cyrius s'était débarrasser du plus gros de la peinture qui le recouvrait, mais ses poils alezan avaient conservés une certaine teinte de bleue, lui donnant un look très particulier. Le mélange de marron et de bleu n'était pas horrible, cela aurait pu être bien pire si la peinture avait été d'une autre couleur, comme verte. Elle sourit et réprima un pouffement en observant l'étalon, elle espérait pour lui qu'il n'allait pas croiser quelqu'un d'important comme sa compagne ou un ennemi tant qu'il serait ainsi teint.

"- Bleuté, mais cela te va plutôt bien, étrangement."

Elle sortie à son tour de l'eau, craignant le pire concernant l'état de sa robe. A son grand soulagement le liquide puant s'était totalement dilué dans l'eau, ses fesses ne puaient plus, ses poils étaient toujours là et sa peau ne semblait pas trop irritée. Par contre pour ce qui était de la peinture, c'était une tout autre histoire. Les parties de son corps où ses poils sont noirs étaient de la même couleur qu'habituellement, la couleur foncée de ses poils avaient pris le dessus et ne permettaient pas de voir la couleur de la peinture. Par contre, partout où ses poils sont habituellement blancs, c'était une véritable catastrophe. Elle était désormais pie noire sur une fond bleu pastel, une horreur. Elle releva la tête et regarda Cyrius avec un air profondément déçu.

"- C'est une véritable catastrophe!"

Elle allait devoir se cacher et se laver avec minutie chaque jours, jusqu'à ce que cette teinte bleue disparaisse définitivement. Il était hors de question que quelqu'un la voit dans cet état!

Le changement de teinte de Cyrius était étrange mais passable. Naëlle en revanche, que l'étalon put observer lorsqu'elle sorti de l'eau, était bien plus originale que lui. Toutes les parties blanches de son corps étaient maintenant bleutées. Un look incroyable qui arracha un rire moqueur à l'étalon.

- Ma chérie tou es ma-ni-faïque ! s'exclama t-il en prenant une voix de styliste efféminé. Tou es complètement dans le thème de la saison printemps/été, ce bleu c'est total fashion !

Cyrius se marre, il savait qu'on se moquerait un peu de lui dans les jours à venir, mais Naëlle allait s'en prendre de belles, son look était totalement improbable.
L'étalon s'ébroua une nouvelle fois sur la berge et laissa le soleil s'occuper du séchage de sa nouvelle couleur. Il allait être temps pour lui de partir, la journée touchait bientôt à sa fin.

- Très sympa cette usine, on ne s'ennui pas la dedans il faudra que j'y revienne un jour !

La situation était catastrophique et qu'est-ce qu'il avait trouvé de mieux à faire? Se moquer! Naëlle resta un moment dépitée par son état, mais l'accent et la voix que prenait l'étalon, ainsi que son rire, arrivèrent à lui faire décrocher un sourire amusé. Elle reporta de nouveau son regard sur sa propre robe. Était-elle total fashion? Le bleu pastel n'était pas moche en soit, mais l'effet avec ses tâches n'était vraiment pas à son goût, peut-être que si elle avait été toute blanche, en se retrouvant toute bleue... Non. Dans tous les cas la situation aurait était désespérée. Les poils de Naëlle commençaient à bien sécher, ils ne formaient plus de gros paquets, ne puaient plus et ne semblaient plus être tout rêches, la situation aurait pu être bien pire. La pouliche tourna la tête à la remarque du mâle. Elle avait beau ne pas être d'accord avec son avis de styliste, elle ne pouvait nier ce deuxième point. Elle s'était véritablement amusée comme une folle cette après-midi en sa compagnie.

"- Je suis bien d'accord! Par contre j'espère que la prochaine fois que l'on se reverra, ce sera moins mouvementé et périlleux."

Elle ne savait pas vraiment s'il y aurait une prochaine fois ou non, mais c'était tout de même probable qu'ils se recroisent. Le soleil se couchait et la nuit ne tarderait pas à arriver, elle ne tenait pas à passer la nuit proche de cette usine bruyante et lugubre. Elle devait se mettre en route pour trouver un endroit plus agréable ou passer la nuit.

"- Maintenant il me faut trouver un endroit où me cacher en attendant que cette teinte bleue ne disparaisse."

Elle tourna les talons et pris le pas, direction la forêt voisine.

L'étalon ria de bon coeur à ce que Naëlle venait de dire. Trop d'émotions pour elle ? Cyrius n'y croyait pas une seconde

- Allez arrête ton cirque, c'est quand même bien plus drôle quand c'est mouvementé et périlleux, avoue qu'on s'est bien amusé !

Cyrius jeta un nouveau coup d'oeil sur cette pouliche pie bleu qui semblait sur le départ. Oui, ils s'étaient bien amusés, mais leurs chemins allaient se séparer maintenant, la journée de récréation touchait à sa fin.

- Va donc rejoindre Collapsing, et passe lui le bonjour du Dominant des Terres Trompeuses de ma part. A bientôt !

Il lui envoya un clin d'oeil, et sans demander son reste, il tourna lui aussi les talons et quitta le territoire de l'Usine abandonnée.

Naëlle sourit aux paroles de l'étalon alezan, il était vrai que bien qu'elle aurait pu se faire tuer par la machine de l'usine si la fonction de celle-ci aurait été autre chose que de peindre des voitures et bien qu'elle en sortait bleutée, elle s'était beaucoup amusée et n'avais pas vu le temps passé. Elle fit un petit signe de tête, montrant au mâle qu'elle lui concédait cela. Elle avait passé une excellente après-midi avec Cyrius et elle espérait le revoir un jour, peut-être quand elle sera adulte, si ces histoires de dominance et du trio qu'ils forment avec Collapsing le lui permettent.

Elle partit de son côté chercher un abri pour passer la nuit, en réfléchissant aux dernières paroles du mâle, qu'il avait prononcé alors qu'elle commençait à s'éloigner de lui. La prochaine fois qu'elle verrait l'étalon noir, elle lui parlerait de l'alezan, juste pour comprendre la relation qu’entretiennent les deux étalons et en apprendre plus sur les relations inter-dominants.

[END]

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