Yuku Lele

YUKU LELE

FT. CYRIUS

« Hallelujah où es-tu ma chérie ? »
Elle m’énerve, mais elle m’énerve ! Je peux pas galoper tranquille ?! Maintenant que je sais me servir de ces longs trucs me servant de jambes, elle peut bien me laisser tranquille, non ?! Elle me colle partout, me suit partout et surtout m’engueule dés que je vais trop loin. Je suis pas censée pouvoir vivre ma vie tranquille ? Pouvoir jouir du bonheur d’être sur cette planète? Elle me l’a dit dés le départ pourtant, que dés que je pourrais marcher convenablement, je pourrais aller où je veux. Mais elle m’a menti, elle m’a dit que des bêtises. T’es méchante maman, t’aurais pu me dire qu’on avait un contrat à temps plein. Que je devais te coller comme ton ombre, que je devais te suivre comme ton petit chien, mais c’est pas drôle, en fait ! Tu m’as dit que j’étais une princesse, que je devais suivre les règles de la royauté, mais je ne veux pas être une princesse, moi ! Je veux pouvoir galoper tranquille, je veux pouvoir me rouler dans la boue sans me poser de question, je veux pouvoir suivre les papillons sans qu’on me suive partout. Ouais, je veux vivre, quoi !
Oh mais ! Mais il y a un chemin là bas, trop bien ! Mince, elle est derrière moi, vite courons ! Alors rapidement, je prend le trot et je m’engouffre dans ce chemin sans même me poser de questions. Woaw … C’est magnifique. Il y a du sable, des pierres rouges et des fleurs. Oh ! Monsieur Papillon est là ! Suivons-le ! Attends-moi Mr Papillon ! Je galope derrière lui, rigolant à plein poumon et ne regardant pas où je vais. Aïe, mais c’est quoi ça ?! C’est quoi ce truc accroché dans ma queue, qui pique les fesses. Je me retourne, pour tenter de l’enlever, mais non, il ne part pas ! Je me jette au sol, me roule, mais OH MON DIEU ! Il y en a partout dans ma crinière maintenant. Je hurle, me met à galoper mais reste alors accroché à ces espèce de trucs qui piquent.
« MAMAN !!! » hurlai-je alors que je continue de galoper.
Je ne l’entend pas s’approcher, mais je me met à pleurer en me sentant accrocher par ces arbres qui piquent. Mais pourquoi ne me lâchent-ils pas ? Pourquoi ne veulent-ils pas que je revois ma maman ? Pourquoi n’acceptent-ils pas que je puisse vivre tranquille ? Je me couche alors, en pleurant, me cachant dans les ronces sans même le savoir. Maman me cherche partout, elle remue tout, hennit mais je ne l’entend pas, trop occupé à pleurer.

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Cyrius traine dans la vallée des Ronces, il reviens de Gorges de Galamus et rien ne pourra gâcher son humeur en ce début de journée. Il avait passé la nuit ici, dans un endroit confortable que lui seul connaissait. S'approprier chaque parcelle des Terres Trompeuses était devenu son loisir quotidien. Il errait d'un pas tranquille, lorsqu'il entendit un cris perçant un peu plus loin. Un cri aigüe qui, finalement, ressemblait bien à un appel à l'aide d'une pouliche à destination de sa mère... L'alezan se décrocha un sourire en coin, sachant déjà à qui appartenait cette voix stridente. Sa progéniture avait visiblement échappée à la vigilance de Nazz'ariah, et décidé de visiter l'une des terres les moins hospitalière des Trompeuses...

En prenant tout son temps, Cyrius brava les ronces pour rejoindre, à l'aide des gémissements qu'il percevait, sa fille. Sa fille qui avait été particulièrement désagréable envers Commedia, sa fille adoptive, lors de leur première rencontre. Un comportement qui avait peiné l'étalon. Cependant il ne pouvait pas lui en tenir rigueur, Hallelujah était si jeune et son éducation est entièrement à faire.

Enfin, il la vit. Un petit tas de couleur isabelle enchevêtré dans les ronces, dont les yeux cernés de noir pleuraient toutes les larmes de son petit corps. Cyrius la regarda d'un air faussement affligé avant de lever les yeux au ciel.

- Mais que font les parents?? C'est honteux...

Avec un sourire taquin, Cyrius trancha quelque ronces de ses dents pour permettre à sa fille de se relever toute seule, prenant le parti de le pas l'aider plus que nécessaire.

- Allez ne fais pas ta chochotte et relève toi.

Cyrius attendit patiemment qu'elle se relève, tout en guettant innocemment les alentours. Il se doutait que Nazz'ariah n'était pas loin et qu'elle devait chercher sa fille. Il envoya une long hennissement à sa destination pour lui signifier qu'il avait trouvé la pouliche et qu'il prenait le relais. Un peu de tranquillité ferait du bien à sa compagne.

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FT. CYRIUS

Maman m’a toujours dit que les fleurs étaient gentilles, qu’elles étaient douces et qu’elles n’attendaient qu’une chose : qu’on les aime. Alors pourquoi elles sont si méchantes avec moi aujourd’hui ? Pourquoi elles me font si mal ? Pourquoi elles veulent absolument me griffer, m’accrocher et me faire pleurer ? Je ne comprends pas. J’ai rien fait pour ça, pourtant. Je n’ai fait que galoper, explorer et chercher un moyen de découvrir des endroits que je ne connaissais pas. Et puis maman ne vient même pas, en plus ! Elle vient même pas m’aider, elle me laisse dans ce piège sans même me chercher. Je la déteste ! Je vais mourir ici et personne ne vient me chercher. Des larmes ne cessent de rouler sur mes ganaches, tandis que je cherche toujours un moyen de m’en sortir. J’essaie de me lever, une fois, deux fois, mais rien n’y fait, je reste couchée. La douleur est présente, je sens un peu de sang couler sur mon corps. Ouais, je vais mourir ici et personne ne vient me chercher ! Je suis trop jeune pour mourir, venez m’aider s’il vous plaît !
Au moment où je fermais les yeux, me laissant aller au désespoir, j’entends un bruit. Là, j’ouvre de nouveau les yeux et ils se posent sur Papa. Oui, il est là ! Il vient m’aider, trop bien ! Alors, je pousse un profond soupir tout en me laissant faire. Je ne fais pas réellement attention à ce que dit papa mais je me laisse faire. Là, je le sens mordre les ronces, les briser d’un coup de dent tandis que je sens l’étreinte des fleurs se desserrer progressivement autour de moi. Mon papa, c’est un héros, il a enfin tué ces méchantes fleurs ! Il les a anéanti ! C’est mon héros. Mais sa remarque me pique brutalement. Moi, une chochotte ? Mais il est sérieux, lui ? Il ne me connaît pas ! Enfin quoique … Alors, vexée, je secoue la tête et me lève rapidement. Peut-être un peu trop puisque je tombe la tête dans la boue. Encore plus vexée, je me relève et met la tête en l’air, comme une princesse.
« Je suis pas une chochotte, moi ! » criai-je tout en marchant, fièrement. « C’est toi qu’était trop lent pour m’aider ! »
Là, je fais un pas en avant, pose un regard sur Maman qui s’est mise à brouter, rassurée que papa soit là. Finalement, je me tourne de nouveau vers lui. Il m’a sauvé, alors maintenant je lui prouve que je ne suis pas une chochotte. Je lui touche le flanc de mes naseaux en criant un « chat » tout joyeux. Puis brusquement, je tourne les talons et pars au galop, la queue en l’air, les oreilles en avant, et prenant le chemin que papa a fait avec ses gros sabots.

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Cyrius sourit malicieusement. Piquée au vif, sa fille retrouve au plus vite une allure princière, remontant sa dignité au maximum. Chochotte ? Non, juste son père qui est trop lent évidement. Hallelujah est donc capable de mauvaise foie. Intéressant. Cyrius se demande de quel parent sa fille à hérité ce trait de caractère. Il fait glisser un regard aimant vers sa belle Nazz'ariah qui profite de se moment de calme pour se restaurer un peu. Plongé dans sa contemplation, il se fait surprendre par Hall' qui bondit sur lui en criant "Chat" de sa voix aiguë avant de s'en aller au grand galop dans les ronces.

L'étalon rit. Il lui laisse un peu d'avance, même si il est persuadé que la fierté de sa fille lui fera faire plus attention que tout à l'heure et qu'elle ne se vautrera pas une seconde fois dans la ronces.

- Chat ? Attention j'arrive !!

Cyrius s'élance à la poursuite de sa fille, tous crins panachés à travers la végétation, elle semblait avoir de la vitesse la petite !

YUKU LELE

FT. CYRIUS

Mes petits sabots noirs s’enfoncent petit à petit dans les traces que papa a fait sur le sol. J’observe rapidement. C’est dingue comme papa fait d’énormes traces ! Il est pourtant tellement fin … Comment un cheval si fin peut-il faire des traces aussi grosses ? Je comprend pas. J’espère que je n’en ferai pas des aussi grosses, sinon niveau discrétion on fera mieux. Maman m’a toujours dit qu’il fallait que je me cache des inconnu(e)s, car ils/elles me voudront du mal, mais en faisant d’aussi grosses traces j’aurais pas l’air fine sérieux. Mais au pire, je me les casserai, ou limerai, je sais pas ! Mais je ferai en sorte qu’on ne me remarque pas.
J’entends la voix de papa : il arrive. Puis un bruit de galop, et des ronces se brisant, alors poussée par l’adrénaline et la peur de me faire rattraper, je fonce encore plus. Je ne remarque même pas le copain papillon qui vint me rejoindre et continue de galoper comme une folle. Les ronces m’accrochent les crins, mais je m’en fiche totalement : il faut que je m’enfuis. Puis OH miracle ! Un rocher se fit voir. Alors, une idée me vint en tête.
Je fonce, plonge vers le sol et me laisse glisser sur le ventre. Là, je me tasse complètement, cachant ma tête dans mes jambes pour éviter qu’on m’entende rire et reste cachée derrière le rocher. Papa ne me trouvera jamais !

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Cyrius galope derrière sa fille mais perd petit à petit de la vitesse pour lui laisser un peu d'avance. Il saute par dessus les ronces avec facilité, évite les obstacles, les oreilles pointées vers l'avant, guettant les sons que pouvait produire Hall' en essayant de fuir.

Quelques minute plus tard, il perd sa trace. Tout du moins, il ne l'entend plus. Cyrius s'arrêta. Plus aucun sons que ceux produits par la forêt. Sa fille avait trouvé une cachette, elle était futée. Cependant, l'étalon savait qu'elle n'était pas loin, il percevait son odeur.

L'alezan prit un pas lent et discret, et se laissa guider par les petits traces laissées par sa fille sur le sol humide. Il parvint bientôt devant un imposant rocher dont il était certain qu'il abritait Hallelujah.
Cyrius en fit tranquillement le tour, sans trop faire d'effort pour débusquer sa fille. Au bout de quelques minutes, il s'arrêta.

- Il semble que ma fille se soit enfuit... dommage je l'aimait bien. Heureusement, j'ai une autre fille...

Cyrius sourit diaboliquement et repart en sens inverse au petit trot. Il compte à rebours jusqu'à l'instant ou Hall' sortira de sa cachette.

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Je me sentais presque pousser des ailes, comme si j’étais réellement maîtresse de la situation. J’avais trouvé une cachette tellement simple pourtant, mais pourtant tellement difficile à découvrir. Enfin pour moi, je trouve. En effet, ne dit-on pas que c’est en cherchant les choses qu’on ne les trouve pas ? Que souvent les choses les plus simples sont les plus compliquées à résoudre. Oh! Voilà papa qui arrive, soyons silencieux ! Alors, je me mord l’intérieur de la joue pour ne pas rire, malgré que je sente mes yeux s’humidifier tellement le rire est incontrôlé. Il me cherche, tourne en ronde mais ne me trouve pas. J’ai tellement envie de rire … Mais non, il ne faut pas ! Il faut que je reste discrète à tout prix. Soudain une parole. Une unique parole et mes yeux s’embuèrent et mes oreilles se plaquèrent presque instantanément. Je me redressai brutalement et sortit de ma cachette.
Mais Papa était déjà parti au trot bien loin. Je secouai la tête pour pouvoir évacuer toute cette tristesse, mais surtout sécher mes larmes. Papa n’aime pas que je pleure. Je le rejoins au galop, et mordille tendrement sa cuisse.
« Tu m’aimes plus qu’elle, hein, papa ? Je suis la première à tes yeux, hein dis ? » demandai-je la voix rauque et les yeux embués.
Je ne veux pas qu’elle me remplace dans le coeur de papa, elle n’a pas le droit. Elle est trop grosse de toute façon, elle risquerait de lui faire mal et d’écraser son corps. Je renifle tandis que je fixe papa dans les yeux avec une pointe de tristesse et de fierté touchée. Il n’a pas le droit de me faire ça.

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Cyrius sourit malicieusement sans le montrer lorsque sa fille le rejoint, effrayée par ce qu'il venait de dire. Elle pleure, il le sent à sa voix. Hallulujah ne supporte pas d'avoir une demi-soeur, ça, l'étalon l'a compris dès le premier jour de sa naissance. Mais Cyrius a bien l'intention que sa fille comprenne qu'elle n'est pas seule, qu'elle a une demi-soeur, que peut être un jour, la fraterie s'agrandira, et que ce n'est pas une raison de penser qu'elle n'est pas aimée.

L'étalon s'arrête et attend que sa fille se mette face à lui, ce qui ne tarde pas. Elle a les yeux embués, elle est émotive. Cyrius lui parle calmement, mais son ton est intransigeant.

- Hallelujah. Tu n'aime pas Commedia car tu ne la connais pas. Elle ne t'aime pas car tu as été odieuse avec elle. J'ai rencontré Commedia lorsqu'elle était petite, à la Dune du Pied. Elle était toute seule, sans parents, elle avait besoin de quelqu'un pour la protéger et lui permettre de devenir adulte. Imagine si toi, tu arrivais dans un endroit inconnu, sans parent, sans personne, je pense que tu te sentirait désemparée. J'ai adopté Commedia et je l'ai élevé comme ma fille, comme je le fais avec toi. Aujourd'hui elle est adulte, mais c'est toujours ma fille, je l'aime autant que je t'aime toi, il n'y a aucune différence. Tu n'a aucune raison d'être jalouse d'elle, et elle de toi. Vous n'êtes pas obligé de vous apprécier, mais ne remet pas en question l'affection que j'ai pour toi. Est-ce que tu comprends ce que je veux te dire ?

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Alors comme ça, Papa a rencontré la Grosse Blonde sur la Dune du Pied ? Je ne sais même pas ce que c’est, ni même où ça se trouve. Oh … Elle n’avait pas de parents ? La pauvre … ! Ca doit être affreux de ne pas avoir de parents. Comment elle a fait ? On ne peut pas vivre sans parents, pourtant, je ne comprends pas. Comment elle a fait pour grandir avant de rencontrer Papa ? Comment elle a fait pour ne pas mourir ? Elle est trop forte, en vrai ! Elle devrait m’apprendre … Quoique vu comment je lui ai parlé, ça m’étonnerait qu’elle accepte. Je finis par hocher la tête.
« Oui je comprends, papa. Mais .. » j’hésite un petit moment. « Je croyais que j’étais pourtant la prunelle de tes yeux, que je serais seule dans ton coeur, comme me dit si souvent Maman. »
Je me suis sans doute trompée. Je me trompe tout le temps de toute façon, que ce soit dans ce genre de conversation ou même dans de banales jeux. La preuve … Maman me fait souvent des jeux avec des devinettes et elle gagne toujours. Ou même quand elle fait des blagues, je ne comprend jamais réellement leur but. Soudain, une question me vint en tête. Importante selon moi.
« Mais … C’est elle qui aura le trône ou moi ? » murmurai-je.
Pas que ça m’intéresse absolument, mais je ne voudrai pas être à l’écart, je ne voudrai pas qu’on me renie pour cela. J’étais la princesse, j’en étais convaincue : Maman me l’a toujours dit.

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Cyrius fixe sa fille impassiblement tandis qu'elle lui répond. Il est attentif, à la fois à ses paroles, mais aussi à ses postures, il analyse, comme toujours, tout ce qu'il voit. Sa fille est une exclusive, il le voit bien, et une ambitieuse. Fille unique, choyée et promise à règner, telle serait son idéal. L'alezan est presque surpris de voir tant d'ambition à son âge, il se souvient que Commedia n'avait que faire de ses projets de devenir dominant lorsqu'elle était petite. Il se rend compte alors que ses deux filles sont à l'opposée l'une de l'autre, rien ne les rapproche, leurs caractère sont totalement différents.

- Ne sois pas jalouse Hallelujah. Répéta t-il pour toute réponse. Car elle l'étais. Elle l'étais car Commedia était là avant elle, qu'elle n'a pas la même mère, elle à peur pour sa place.

Lorsqu'elle parle de trône, Cyrius ne montre aucune émotion, et pourtant cette question est intéressante même si l'étalon aurait préféré qu'Hallelujah grandisse un peu pour se la poser. A cette question, Cyrius n'avait pas de réponse. L'heure n'était pas venu de désigner un successeur, pas encore.

- Le trône sera libre lorsque je serait mort. Et il ira à la personne que je désignerai, quand je la désignerai. La question ne se pose pas aujourd'hui.

L'étalon fit un tour d'horizon du regard, Nazz'ariah était-elle dans les parages ?

- Si on allait retrouver ta mère?

YUKU LELE

FT. CYRIUS

En fait, dans le fond, je ne savais même pas pourquoi je détestais Commedia comme je le faisais. Peut-être car elle était arrivée la première dans le coeur de Papa. Peut-être car elle avait connu la vie d’avant de Papa. Peut-être parce qu’elle avait été là avant moi, mais aussi avant Maman dans le fond. Alors oui, c’est mon Papa et pas celui d’une autre. Oui, il m’appartient et ne devrait appartenir à personne d’autre. Je réagis comme une gamine capricieuse ? Une princesse capricieuse ? Mais n’en suis-je pas une au final ? A la phrase de Papa, je secouai la tête. Je devrais éviter d’être jalouse, mais c’est malgré moi. Je ne veux pas être jalouse, mais ça vient tout seul, comme si je contrôlais plus rien. Puis au second discours de Papa, j’ouvrai de grands yeux pour ensuite secouer vigoureusement la tête. Non, jamais.
« Tu n’as pas le droit de mourir, Papa. Tu es immortel, c’est Maman qui me l’a dit. Elle m’a dit que tu vivras toujours avec moi, où que j’aille. Alors si pour être reine, il faut que tu meurs, je préfère rester là … Rester loin du trône. » dis-je avec tristesse.
Maman m’aurait-elle menti ? Papa n’était donc pas immortel ? J’espère qu’elle avait tord, car Papa vivra toujours auprès de moi. Enfin, c’est ce que je veux en tout cas. A sa dernière question, j’hochai la tête. Là, sans hésiter une seule seconde, je lui tourna le dos et parti pleine balle, le ventre gargouillant. Je poussai un petit hennissement, auquel Maman répondit avec joie en relevant la tête de derrière les ronces. Elle avait toujours été là. Avait-elle entendu notre conversation ?

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Face à sa fille, Cyrius écoutait patiemment ses paroles. Hallelujah était encore très jeune, inexpérimenté et ne pouvait se fier qu'à se que lui racontait ses parents. L'étalon n'était pas tout à fait d'accord avec ce qu'avait dit Nazz'ariah à leur fille, enjoliver la réalité ne mènerait à rien de plus que de la déception.

- Tout le monde meurt Hallelujah, personne n'est immortel, surtout pas moi.

Après ces paroles réconfortantes, il se rendit compte de la présence de Nazz'ariah plus loin. Il lui envoya un discret clin d'oeil, il gérait la situation et ce petit tête à tête avec sa fille lui faisait du bien, sa compagne pouvait encore profiter de quelques instants de tranquillité.
Cyrius se remit en marche, invitant sa fille à marcher à ses côtés, il était curieux d'en savoir plus sur les expériences qu'elle avait faite récemment.

- Alors, as tu fais des rencontres ? Tu t'es fait quelques amis ?

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Alors Papa n’était pas immortelle ? Mais Maman m’a menti ? Pourquoi m’a-t-elle menti ? Je ne comprend pas. Elle m’a raconté tellement de choses, m’a parlé de tellement de choses. Elle m’aurait menti sur toute la ligne ? Maman, je te déteste ! Tu es quelqu’un de méchant, tu me mens sans même te poser de questions. Mes oreilles pivotent, elles se bloquent dans ma crinière tandis que je tape le sabot sur le sol.
« Maman m’a menti, je la déteste ! Tu es immortel papa, comprit ?! Tu n’as pas le droit de mourir ! Je ferais quoi sans toi, moi ? » dis-je avec des larmes aux yeux.
Les larmes étaient à deux doigts de couler. Je ne comprends pas, comment Maman a-t-elle pu si facilement me mentir ? Comment a-t-elle pu être ainsi ? Mais alors … Pourquoi Papa ne me ment-il pas ? M’aime-t-il plus que Maman ? Je pose un regard sur Maman, qui me fixe, puis lève la tête bien haut. Je refuse de lui parler. Je ne veux plus lui parler, alors je l’ignore, me remettant en marche à côté de papa. Une question, deux. Il me demande si j’ai des amis, si j’ai rencontré des gens … Si il savait. Je hoche alors la tête sans même hésiter.
« Oui, j’ai rencontré Hoyka et Rose Madder. » dis-je avec joie. « Hoyka est trop méchante papa, tu devrais la virer du troupeau. Elle est folle. » dis-je avec encore plus de conviction. « Rose, elle, elle est géniale ! »
Rose, elle était top vraiment. J’espère la garder comme amie. Enfin, maman m’a toujours dit de ne pas m’attacher trop vite, mais c’est tellement facile de s’attacher à quelqu’un ...

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Cyrius, à ce moment précis, se retrouve complètement déstabilisé et perdu devant sa fille qui traite sa mère de menteuse, qui le pose lui même sur un pied d'estale en Dieu vivant immortel, et qui pleure devant l'éventualité de se retrouver seule. La pauvre Hallelujah était émotionellement instable, et Cyrius, qui avait pourtant une patience légendaire avec les poulains, hésitait sur l'attitude à adopter. D'un côté il avait envie de la réconforter, de l'autre il avait envie de lui remettre les idées en place, d'en faire une pouliche plus mûre et moins émotive. Mais là n'était pas la solution.

-Hall', arrête de t'angoisser pour un rien, tu as deux parents qui t'aiment et une demi-coeur qui d'adoptera si on meurt ! Non, non, éviter les blagues, pas maintenant. Cyrius se reprend immédiatement. Ca va je plaisante ! Allez arrête de pleurer ça ne sert à rien, et ta mère ne t'as jamais dis que j'étais immortel, elle a simplement voulu dire que je ne t'abandonnerait jamais, c'est... une image...tu comprends? Cyrius n'était pas certain qu'elle comprenne, mais il espérait avoir sauvé l'honneur de Nazz'ariah dans l'esprit de sa fille, pas question qu'elle ne la rejette pour un malentendu.

Changement de sujet, mais pas certain que celui-ci soit plus joyeux, les interactions sociales d'hall' avec son entourage... un vaste problème semblait-il.

Hoyka et Rose Madder... Cyrius n'avait pas la moindre idée de qui était Rose Madder, mais étant donné qu'elle n'avait pas été traitée de folle il considéra qu'elle avait réussi à s'entendre plus ou moins avec. oh, elle fut même qualifiée de géniale, un exploit. Surement quelqu'un de peu caractériel...

- Hoykä, commença Cyrius d'un voix forte, n'est ni méchante, ni folle. Elle a sa personnalité, et tu as la tienne, mais lorsqu'on se montre insupportable, et que par dessus le marché on se réjouit de la mort de quelqu'un, on récolte la monnaie de sa pièce Hall ! Je sais ce qui c'est passé, et la vie c'est comme ça, quand on cherche on trouve, il va falloir que tu apprenne à ne pas détester tous ceux qui ne se jettent pas à tes pieds lorsque tu apparais !

Cyrius avait petit à petit monté le ton, un peu trop peut être, mais il était important pour lui que sa fille apprenne qu'il ne cautionnait pas son comportement. Il était dominant, et n'avait pas besoin que tout le monde lui rapporte le caractère désastreux de sa fille.

- Hoykä ne sera pas virée du troupeau, que ça te plaise ou non !

L'étalon essaya de s'apaiser un peu, la fatigue lui faisait perdre ses nerfs un peu vite. Il conclu sur une note plus positive.

- Mais je suis content que tu te soit faite une amie, c'est très important d'avoir de bonnes relations, j'espère que tu vas continuer sur cette voie.

YUKU LELE

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Je ne comprends plus rien. Maman m’a dit des choses, puis ensuite papa. Sincèrement, comment dois-je le prendre ? Comment dois-je l’interpréter ? Je suis jeune, encore un bébé, mais je commence doucement à comprendre que la vie ne peut être celle que je voudrais. Elle n’est pas comme je voudrais qu’elle soit. Je voudrais que mes parents soient éternels, qu’ils vivent toute leur vie, mais ce n’est pas possible malheureusement. Un soupir passe mes lèvres.
« Oui, je comprends papa. Excuse-moi. Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça … » j’hésite. « Je suis encore un bébé, moi. Du coup, j’ai du mal avec vous … Avec tout le monde. » Je renifle et finis par me ressaisir.
Je pense que Papa ne me comprend pas, comme Maman. Ils ne comprennent pas pourquoi je réagis aussi facilement, aussi rapidement. Mais soyons honnêtes, même moi je ne comprend pas. Soudain, mes jambes se mettent à trembler, les mots se bloquent dans ma gorge tandis que j’écoute papa qui m’engueule. Il me fait comprendre que j’ai eu tord d’agir comme ça. Il me fait comprendre que j’ai été mauvaise, réellement.
« Mais Papa ! C’est elle qui a cherché. Elle gueulé comme une folle, à réveiller les oiseaux et ensuite elle m’a dit que je ne serai pas capable de régner ! En qu’ensuite vous serez déçus, toi et Maman, toute votre vie ! Elle me connaît alors elle a pas le droit ! » Je détourne la tête, en boudant. « Toute façon j’ai toujours tord, avec toi. » Marmonnai-je.
Puis Papa parle de Rose, il est heureux que j’ai une amie. Je lève encore plus la tête, toujours boudeuse.
« Ouais beh heureusement qu’elle est là, hein … C’est pas toi qui m’aurait dit de courir dans la grotte, sans doute. » Soupirai-je de désagrément. Il m’avait vexé.

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Cyrius se radoucie devant la défense de sa fille. Elle met en avant sa jeunesse et son incompréhension du monde. Son père acquiesce, car sur ce point, elle à raison. L'alezan se dit qu'il doit faire preuve de plus de patience avec elle, ne pas s'énerver trop vite, freiner son impulsivité. Il n'a pas non plus envie qu'Hall' se sente rejetée, il veut lui montrer le droit chemin et l'amener à devenir quelqu'un de bien.

Avant qu'il n'ai le temps d'illustrer ses pensées, Hall' s'emporte à nouveau au sujet de Hoyka. Hoyka qui avait cherché, qui avait commencé... Cyrius connaissait Hoyka, il ne savait pas si cette version était la bonne, mais elle n'était pas impossible. Mais pour le dominant, peut importait, Hall' était sa fille et elle doit faire preuve de self contrôle. Cyrius donna un petit coup de naseaux affectueux à Hall pour la calmer et capter son attention pour ce qu'il s'apprêtait à lui dire.

- Hall', je ne dis pas que tu as toujours tort, mais tu dois comprendre une chose. Tu es la fille des dominants de ces terres, et donc l'héritière désignée. Les personnes qui t'entoure seront, pour cette raison, plus dures avec toi. Certaines te jalouseront, d'autres essaieront de se servir de toi, et Hoyka ne sera pas la dernière à te faire sortir de tes gonds. Mais tu dois apprendre à contrôler tes émotions, et à te montrer plus forte, peu importe ce que peuvent dire les autres, tu comprends ?

Mais était-elle en âge de comprendre et d'appliquer cela ? Certainement pas, l'inconscience et le manque de contrôle sur sois-même est la définition même de l'enfance. Ainsi, Cyrius savait qu'Hall, avec son caractère impulsif, se ferait d'autres mauvaises expérience, mais il espérait qu'un jour elle se souviendrait de ces paroles.

Cyrius lui adresse un sourire tandis qu'Hall se montre boudeuse.Il ne comprit pas cette histoire de grotte, mais il alla lui mordiller la joue pour l'embêter avant de prendre un petit trot parmi les ronces.

- Allez vient, on va retrouver ta mère !

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Papa il est parfois brutal, criard, en colère, méchant, mais il reste mon papa quand même. Il reste le plus gentil du monde, le plus beau et surtout le meilleur roi que je connaisse. En fait, même si il m’engueule, je ne lui en voudrais jamais. Tout simplement car je l’aime en fait. Je ne peux pas mentir, je l’aime. Il a beau me dire des choses que je déteste, me dire des choses que je ne comprend pas, il reste l’unique personne que je n’aimerai jamais au monde. Si vous le touchez ? Je vous bouffe, c’est simple. Si vous lui faîtes du mal ? Je vous tue. En fait, je suis sûre qu’il ne le sait même pas, je suis son véritable garde du corps. Je le surveille de près mon papa. Je suis sa bonne fée … Ou pas. Mais arrêtez de rire nom de dieu ! Je déconne pas, hein ! J’en ai marre qu’on se moque de moi à chaque fois ! Croyez-moi un peu. Si Maman lui fait du mal ? Beh je la tue, tout simplement. Ou pas. Mais je lui ferais sans doute encore plus de mal qu’elle ne lui a fait. Personne n’a le droit de lui faire du mal, mise à part moi.
Un petit coup de naseau et je reviens bien vite à la réalité. Délicatement, je pose mes yeux sur le visage de papa, qui se fait plus tendre et plus calme. Il a raison papa. Il faut que j’apprenne à maîtriser mes émotions, que j’apprenne à avoir un véritable self-control. Il a réellement raison. En même temps, qui suivrait une reine qui ne se contrôle pas ? Qui croirait une reine qui ne croit pas en ses convictions ? Mais surtout, qui accomplirait les volontés d’une reine qui pète un câble pour rien ? Personne, réellement. Alors, on souffle un bon coup, on ferme les yeux et … Prout. Oups, j’ai lâché un gaz. En espérant que papa n’ait ni entendu, ni vu. Faut que ça reste discret. Une princesse se doit d’être subtile.
« Tu as raison Papa. Et puis je me suis promis de suivre vos traces à Maman et toi, alors je ferai tout pour être digne de devenir réellement reine. » dis-je en souriant, innocemment. « J’ai du temps, j’en suis consciente, mais je veux ce trône et je l’aurais, promis. »
Bon d’accord, j’ai encore pas mal de temps devant moi, faut le concevoir. Mais ce trône est à moi et personne d’autre. Je suis tout de même l’unique fille d’un couple royal, alors forcément ce trône m’appartient. Moi de l’ambition ? Mais non, jamais ! Vous imaginez n’importe quoi, là ! C’est comme si vous me disiez que les licornes existent, ou alors qu’un éléphant naît avec un tuba à la place d’une trompe. Je suis gamine, certes, mais pas débile ! D’ailleurs je me posais une question : vous pensez, vous, que papa il est roux car il est né dans la terre des trompeuses et qu’il s’est roulé tellement fort que sa robe en est imprégnée ? Je suis sûre que ouais. Mais attendez … Moi je suis limite jaune pipi en fait ! Donc ça veut dire que … Oh non ! Non, ma théorie doit être fausse, c’est sûr !
« Oui allons-y, j’ai faim, en plus ! » dis-je en prenant rapidement le trot.
Bon d’accord, j’ai grandit. D’accord, je connais le goût de l’herbe, mais un peu de lait par ci par là ça fait de mal à personne, non ? Finalement, j’accélère et hurle un « TAYO » en direction de maman, qui relève la tête et part en furie, dans le sens inverse comme si elle fuyait, en rigolant.

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Sujet: Re: Yuku Lele Lun 17 Sep 2018 - 9:50

Cyrius sourit devant la réponse de sa fille qui avait fait l'effort de se tempérer un peu. Elle y tienait, à son trône et à sa place. L'étalon se dit qu'au moins, si il lui arrivait malheur à lui et Nazz'ariah, le territoire resterait forcement dans la famille, la petite semblait déterminée même si, pour le moment, il ne pouvait pas encore saisir tous les enjeux.

Hallelujah lâcha un petit gaz que Cyrius fit semblant de ne pas entendre. La princesse avait encore du boulot avant d'arriver à ses fins. Elle était encore si jeune... d'ailleurs, elle avait faim, et approuva l'idée de rejoindre sa mère. Elle partit comme une furie à travers les ronces et Cyrius la suivit au petit trot pour rejoindre sa bien-aimée. Tous trois quittèrent la Vallées des Ronces.

FIN