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 Toutes ces plaies

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Commedia Dell'Arte

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MessageSujet: Toutes ces plaies    Toutes ces plaies  EmptySam 2 Juin 2018 - 12:02

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y a-t-il encore des larmes à verser ?

Le Choeur : Le soleil s'égare parmi les nuages filandreux, peine à réchauffer le ciel pâle qui pèse au-dessus d'elle. Commedia est couronnée d'ambre et de flammes, brûle la Plage Dévastée de sa robe dorée. Les braises rutilent dans ses crins, ornent sa crinière blonde et la succèdent comme une traîne. La brise ne fait qu'affoler le feu qu'elle amène sur les Terres Secrètes et elle se tient immobile sur le sable, fixe l'horizon tandis qu'au loin, elle entend Baba Yaga explorer une carcasse vide. Le roulis des vagues étouffe son souffle qui se perd dans le fracas de la houle.

Commedia : C'est ici que je suis arrivée. Et là-bas, d'où je viens. (son intonation est salée.) Je me demande bien où je vais.

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Dernière édition par Commedia Dell'Arte le Mer 25 Juil 2018 - 22:41, édité 2 fois
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Iliade

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MessageSujet: Re: Toutes ces plaies    Toutes ces plaies  EmptyMar 5 Juin 2018 - 16:25



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« J’en aime un autre. Laisse-moi tranquille. » Sa voix vint se fracasser dans les méandres de ton esprit tandis que tu ronflais des naseaux en secouant la tête. Comment avait-elle pu ? Comment avait-elle pu te faire autant de mal sans même avoir une once de remord ? La douleur était-elle que tu n’arrivais à l’oublier. Même en dormant, même en galopant, même en explorant les environs, tu ne cessais de penser à elle. De penser à sa magnifique robe dorée qui se miroitait dans l’océan, à ses prunelles brunes qui te faisait penser au fossé entre vous. Tu avais mal, tellement mal. Mais tu ne pouvais rien dire, tu ne pouvais le prononcer, tout simplement car tu l’avais cherché. Tu avais cherché tout ce que tu t’arrivais. Tu étais si mauvais, si mal, si moche, si puant … Le hasard ne faisait pas les choses, c’était le Destin qui les écrivait. Mais Harmonie était différente. C’était la Bonne, c’était l’Elue, c’était l’Unique, malheureusement tu ne pouvais l’obtenir. Tu ne pouvais l’atteindre. Tu avais l’impression qu’elle était cette main tendue vers toi que tu ne pouvais que frôler en sombrant dans le Noir.
Un soupir, tu t’étiras un bon coup en mettant ton menton contre ton poitrail pour ensuite faire un pas. Tu sortis rapidement de l’Usine, en prenant soin de ne pas abîmé une seule marque des hommes. Tu voulais garder cet endroit intacte. Soudain, tu mis tes oreilles en arrière en sentant une douleur fulgurante dans ton arrière train. Cette douleur était présente de ton postérieur jusque la pointe de la cuisse, depuis ton combat avec Ecalipse. Elle avait sans doute coincé un truc, enfin tu ne savais pas, tout ce que tu savais, c’est que tu avais besoin d’eau. L’eau salée te faisait toujours du bien. Alors, sans hésiter, tu pris le pas et te dirigea vers la Plage dévastée. En fait, depuis quelques temps, tu ne faisais que rester sur les Terres Secrètes, sans doute car tu t’y sentais à l’aise pour une fois, depuis des mois.
Une heure plus tard, tu arrivas derrière un bateau, ronflant à cause de la douleur. Délicatement, tu pénétras dans l’eau froide, salée, fermant les yeux tant les vagues apaisaient tes muscles, tendons et crispations. Tu marchas quelques instants sur le bord de la plage quand soudain une odeur se fit sentir et un bruit dans un bateau se fit entendre. Tu pinças les naseaux et tournas une oreille. Une jument était présente … Dorée. Elle était dorée comme Harmonie. Tu faillis prendre le trot, de joie, lorsqu’une longue crinière blanche apparut. Ce n’était pas elle. Alors, tu ne fis que t’approcher d’elle, doucement, toujours dans l’eau. Tu entendis ses paroles, mais les braises dans sa crinière attira davantage tes yeux.
« Alors comme ça on vient éteindre les braises dans le berceau de la Nature même ? » demandas-tu avec un rictus, tout en continuant de marcher vers elle.
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MessageSujet: Re: Toutes ces plaies    Toutes ces plaies  EmptyMar 5 Juin 2018 - 19:27


Le Choeur : Commedia inspire profondément et bat des cils tandis qu'une ombre s'arrache des flots. La brise s'affole bruyamment et soulève avec elle les crins de la jument, ils oscillent et vacillent, sifflent avec le vent et serpentent jusqu'à envelopper la silhouette de l'inconnu de filaments pales. Cela importe peu, elle n'a pas besoin de le voir pour l'entendre.

Commedia : Il en faut plus pour étouffer le bûché que je suis venue embraser.

Le Choeur : La carrure de l'étalon est aussi difforme qu'elle est sombre et Commedia cherche désespérément une étincelle d'intelligence dans son oeil morne. Elle n'en trouve aucune et craint de ne pas savoir attiser ce qu'il faut de sagesse pour faire bénéficier l'inconnu de son art. Il est borgne et ferme déjà les yeux sur ce monde qu'elle veut purger de ses péchés.

Commedia : Je souffle les bougies incandescentes qui animent les indécents et toi tu te noies dans des idioties. Les Terres Secrètes sont le berceau des mystères d'Horse-Wild et je ne prétends pas en être la Pythie.

Le Choeur : Les braises pétillent et frétillent dans sa crinière. (elle reste immobile.) Le sel irrite sa peau et gonfle ses naseaux de sa fragrance apaisante. Le rôle qu'elle va jouer est bien plus punitif que celui de la Pythie. Il ne s'agit pas seulement de poser les bonnes questions mais de nommer les bonnes répercussions.

Commedia : Tes ignominies sont innombrables.
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MessageSujet: Re: Toutes ces plaies    Toutes ces plaies  EmptyJeu 7 Juin 2018 - 0:45



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Elle était belle cette jument, avec sa robe dorée et ses crins blancs comme la neige. De par sa robe, elle te faisait penser à Harmonie, mais elle n’était pas elle. Aucunes juments ne seraient elle, de toute façon, c’était une évidence. En fait, quand on y pense, qu’est-ce qui t’attirait autant chez elle ? Elle n’était qu’une jument lambda pourtant. Mais elle était une jument qui n’avait pas peur de toi, et surtout qui te rejetait. C’était sans doute pour cela que tu t’accrochais autant, que tu la voyais partout, car de par sa normalité, elle sortait du lot. Si elle savait, enfin quoique peut-être le savait-elle, elle aurait peut-être changé d’avis … Ou pas. Tu ne le sauras jamais de toute façon. Tes pas te menèrent jusque la jument ronde, tandis que tu écoutais brièvement ses paroles. Puis une phrase, la dernière, sortit du lot et un sourire narquois naquit sur tes lèvres. Là, sans même demander la permission, tu vins t’arrêter à ses côté, regardant l’horizon.
« Et encore, tu ne sais pas tout, je suppose. » dis-tu toujours en souriant.
Peut-être étais-tu le Python de cette dame ? Peut-être étais-tu le Serpent qu’Apollon viendrait tuer dans son antre ? Ou tout simplement, peut-être es-tu le mal qui venait délicatement se poser au pied de l’Oracle. Tu ne la connaissais pas, mais elle, elle semblait te connaître. Sans doute car elle avait entendu parler de toi, sans doute car les chevaux discutaient beaucoup entre eux, ou sans doute car elle connaissait quelqu’un que tu avais malmené. Connaissait-elle Fifa ? Connaissait-elle Ezaël ? Connaissait-elle Ocëan ? Ou peut-être connaissait-elle les trois en même temps, ce serait assez drôle comme coïncidence quand on y pense.
« Ta langue m’a l’air bien pendue pour une jeunette, mais sais-tu au moins de quoi tu parles ? » prononças-tu avec une pointe de moquerie dans la voix.
Car oui, elle semblait jeune, beaucoup plus jeune que toi, en fait. Bien sûr, elle était adulte c’était une évidence, mais son corps portait encore les dernière trace d’une vie de pouliche. Son garrot semblait plus haut que sa croupe, comme les juments de trois ans et sa voix portait encore les dernière lueur d’une enfance oubliée. Tu te souvenais de tes trois ans, tu étais bien moche à cette époque : ta croupe montait plus haut que ton garrot, ton duvet d’adolescent disparaissait difficilement tandis que ton regard portait encore l’espérance d’une enfance perdue. Tu avais perdu tout cela à sept ans, un âge où tes os avaient terminés de se consolider. En fait, depuis ton plus jeune âge, tu avais déjà été adulte.
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MessageSujet: Re: Toutes ces plaies    Toutes ces plaies  EmptyJeu 7 Juin 2018 - 20:44


Le Choeur : La mer dégage des vapeurs pales qui se prélassent sous le soleil levant. L'horizon disparait derrière ce voile de la même manière que Commedia se dissimule derrière ses crins. Ils giflent l'air marin et tiennent tout juste à l'écart l'étalon qui ose l'approcher. Elle ne dit rien, se contente d'humer l'iode qui tente de les enivrer.

Commedia : C'est bien là la nature des secrets. Et si jamais les mystères j'en dévoilais, la gardienne j'en deviendrais.

Le Choeur : Elle ne connait pas le cheval noir mais devine aux protubérances qui déforment son corps qu'il mène une vie de débauche. S'il y a un individu qui doit être victime de sa fureur, c'est probablement lui. Sa voix monocorde se dégage à nouveau de son enveloppe corporelle dorée.

Commedia : Je m'en moque bien. Cela ne servirait à rien.

Le Choeur : Les braises rutilent dans ses crins. (elle fait un pas.) Elles se reflètent à l'horizon, fumantes contre l'écume qui cache jalousement les secrets du dieu des sept mers. Elle ne prétend pas en être digne mais son rôle lui impose de se jouer du pauvre mortel à ses côtés. (elle se tourne à demi pour lui faire face.)

Commedia : Mais toi, tu as bien besoin de t'en vanter, n'est-ce pas ? (elle pose sur l'inconnu un regard sombre.) Nomme donc tes pêchés, équidé.
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MessageSujet: Re: Toutes ces plaies    Toutes ces plaies  EmptySam 23 Juin 2018 - 1:36



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Sous sa crinière de jade, la jument palomino semblait te connaître bien plus qu’elle n’espérait. Son corps juvénile cachait une âme bien plus vieille, tu en étais convaincu. Tu ne croyais pas réellement aux entités, ni même aux dieux, mais cette jument était différente. Elle semblait réellement animée par une puissance qui n’était pas la sienne. Une puissance tout droit descendue du ciel, qui lui conférait une certaine aura. Elle ne te faisait pas peur, mais elle t’inspirait énormément. Elle t’impressionnait sans que tu ne saches réellement pourquoi. Sa voix était imprégnée d’une hargne beaucoup trop grande pour elle, tandis que son corps semblait vivre au travers des mains d’un autre. L’air salé vint frapper brusquement ton chanfrein, tandis que ton unique œil valide se ferma délicatement. Tu profitas quelques instants de ce moment. Tu voyais cette plage différemment, différemment du premier jour tout simplement. Un regard sur les carcasses décharnées derrière toi, tu secouas la tête et finalement reposas le regard sur l’horizon. Tout cela t’appartiendrait bientôt, tu en étais certain.
Soudain, la jument dorée se tourna vers toi, posa son regard dans le tien et te posa une drôle de question : si bien que cette dernière te fit rire silencieusement. Tes pêchés ? Si elle savait. Une seule journée ne suffirait pas à épancher tous tes pêchés. Non, il faudrait une vie entière pour cela. Entre le meurtre de ton frère, celui de la mère de Pearlqueen, l’attaque de l’ours, le fracassement d’Ezaël puis enfin le retournement du cerveau de Naëlle. Ouais, non, elle n’avait pas assez de temps pour cela, toi non plus. Puis, tu n’avais pas sincèrement envie de tout lui dire. Elle paraissait divine, mais pas assez pour que tu te confies à ce point à une inconnu. Alors, avec un sourire tu hochas la tête.
« Ma naissance est un pêché en elle-même, je suppose. » dis-tu tout simplement.
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MessageSujet: Re: Toutes ces plaies    Toutes ces plaies  EmptySam 23 Juin 2018 - 17:33


Le Choeur : La mer de jade est nappée d'un voile bleuté que le soleil n'a pas su enflammer. Commedia ne prétend pas pouvoir embraser l'horizon qu'elle épie du coin de l'oeil, elle non plus n'est pas parvenue à immoler les territoires convoités. Les seules cendres qu'elle a laissées derrières elle sont éternelles et elle s'en est parée pour ne pas les oublier. Le vent lui murmure mille et un secrets qui la ramènent sur le sable mouillé. Il est creusé par le poids des années et accueille à bras ouvert les carcasses qu'elle n'a pas encore explorées. Il lui faut d'abord juger l'équidé qui ose la questionner.

Commedia : Ton âme se serait déjà égarée, avant ta naissance ?

Le Choeur : Ses prunelles brunes caressent les débris de bois qui s'enfoncent dans le sable. La plage est lacérée d'épaves éparpillées. Elles y traînent et laissent des cicatrices purulentes qu'elle assimile à celui qui lui donne la réplique. Ses paroles laissent entendre qu'il reconnait qu'il s'est éloigné de la décence dont il convient de jouir pour mener sa vie à bien. (elle s'en va vers les bateaux.) Elle seule connait le chemin et son rôle, il lui incombe de veiller à ce que cet individu intègre le savoir-vivre qu'il n'a jamais connu.

Commedia : Suis-moi.

Le Choeur : Le vent se lève avec elle et se faufile entre ses jambes, emmêle ses crins et illumine sa parure ambrée. Il attire l'attention de Baba Yaga qui s'accroupit au sommet d'un mat brisé, l'éclat de sa silhouette argentée se détachant du ciel étiolé. Commedia contemple ce paysage fade, à peine tranché par les palmiers secoués par les bourrasques. Ils sont flasques, flétris par le manque de luminosité et leurs fruits emportés sans un bruit par la brise.

Commedia : Tu es la victime de tes propres actes, ils te rongent et tu en portes le blâme. Tu es à l'origine de ton châtiment, nous ne sommes là que pour nommer ta peine.

Le Choeur : Le singe se tient au-dessus d'elle, silencieux, tandis qu'elle invite l'étalon à s'aventurer dans une épave d'un mouvement de tête.
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MessageSujet: Re: Toutes ces plaies    Toutes ces plaies  EmptyJeu 12 Juil 2018 - 13:51

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Plus le temps passait, plus tu avais l’impression que cette île changeait. Elle changeait bien plus vite que tu ne l’aurais imaginé, mais surtout d’une façon que tu n’aurais même pas songé. En réalité, tu avais le sentiment que tout allait bien trop vite, que tu étais toi-même au ralenti. Bien sûr, tu voyais des changements en toi s’opérer, tu remarquais des choses sur ton physique que tu n’aurais même pas cru. La boursouflure sur ta cuisse, ton chanfrein déformé, mais surtout ces côtes qui apparaissaient au fil des saisons. Tu devenais vieux. Bien trop vieux pour ton âge sans doute. Tu n’avais que quinze ans et tu en paraissais vingt cinq. Parfois, tu réussissais à grossir, mais tout cela disparaissait bien vite. Tu étais devenu le monstre que ta grand-mère avait imaginé. Tu devais le fou que ta mère avait mise au monde. Alors, oui, quand tu voyais cette jeune jument, tu étais jaloux. Tu étais jaloux de sa beauté, de sa hargne, mais surtout de l’ambition qu’elle avait dans le regard. Elle était la jeunesse que tu n’avais jamais eu. Une question et tu eus un sourire : ton âme s’était égarée, elle avait raison, mais surtout elle n’avait sans doute jamais existé en réalité. Tu n’étais qu’une coquille vide, ou pleine de folie malsaine, à voir.
Elle fit un pas, se mit dos à toi et se mit à marcher vers les carcasse de bateaux. Un ordre, que tu concédas à suivre. Tu ne suivais que tes propres ordres normalement, mais tu avais le sentiment que celui-ci devait être suivi. Tu l’observas de loin, pour ensuite finalement poser ton regard sur les carcasses. Beaucoup auraient un sentiment de mélancolie en les voyant, ou de peur, mais toi c’était différent : toi, tu avais l’impression d’être à ta place. Ces dépouilles te ressemblaient dans le fond : elles n’étaient que le vestige d’une vie passée. Une vie passée à voyager, une vie passée à conquérir un monde, mais surtout une vie passée à rêver d’une ambition utopique. Elles étaient toi. Lorsque tu pénétras dans l’une de ces dernières, tu posas un regard vers le ciel et remarquas un petit être sur le mât. Tu tournas légèrement la tête sur le côté pour finalement ronfler. Tu t’en moquais. Tu voulais simplement savoir pourquoi cette jument/déesse voulait que tu la suives si docilement.
Victime de tes propres actes ? Elle avait raison la blonde. Sauf qu’elle ne savait pas toute la vérité : tu n’étais pas victime, mais maître. Tu savais quels actes tu faisais et surtout la raison du pourquoi. Puis, tu tiquas à la prononciation du « nous ». Alors avec un sourire, tu vins te mettre à ses côtés.
« Nous ? Aurais-je rencontré une schizophrène ? » dis-tu avec un léger rire moqueur.

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MessageSujet: Re: Toutes ces plaies    Toutes ces plaies  EmptyVen 13 Juil 2018 - 16:55


Le Choeur : Par deux fois, elle a foulé la Plage Dévastée. Commedia Dell'Arte y est attachée et embrasse le paysage d'un regard sombre. Les braises crépitent dans ses crins et lui chuchotent mille et un secrets. Le dernier, elle sera forcée de le répéter : ce territoire, elle s'y est installée. Ailleurs ? Ailleurs ses rôles perdent de leur authenticité et elle a besoin de se ressourcer pour animer le brasier qui brûle autant en elle que dans sa crinière. L'inspiration lui vient comme les secrets et tandis qu'elle s'enfonce dans la carcasse d'un navire, Baba Yaga pousse un cri.

Commedia : Tu n'es qu'un vestige de plus sur cette plage, le temps passe et tu te décrépis. Ne rêvais-tu pas d'accomplir de grandes choses ? Il ne te reste qu'un grand voyage, celui dont on ne revient point.

Le Choeur : L'ambition de cet individu suinte de ses plaies comme le pus qui remplace son sang pourri. Il empeste et elle l'emmène dans les profondeurs des débris pour qu'il réalise enfin que son temps est révolu. Il ne l'acceptera sûrement pas. Bête comme ses pieds, il se moque. Elle ne daigne même pas à le regarder et s'enfonce un peu plus dans les restes du navire. Il s'est échoué, tout comme l'étalon à ses côtés a échoué dans tout ce qu'il a entrepris. Baba Yaga s'infiltre dans la carcasse du navire et se balance d'une poutre à l'autre. Un tricorne le couronne.

Commedia : Je ne suis pas seule. Mon familier m'accompagne où que j'aille. Le monde sensible est dissipé, tout ne tient qu'à un fil. (à l'extérieur, le vent se lève.)

Le Choeur : Le bateau est secoué par les rafales et le singe laisse derrière lui des ombres dansantes. Dans la pénombre, les braises ne dessinent que la silhouette ambrée de Commedia et celle argentée de son familier. L'étalon qui les accompagne est plongé dans l'ombre à la nuit tombée. Le vent s'infiltre entre les planches et siffle, attise les flammes qui menacent de prendre dans les crins de la jument. Elle reste longtemps immobile, admire les arabesques que le primate fait naître dans la cale. Il est maître du temps et de l'espace et quand il poussera un cri, le soleil se lèvera. Malgré sa danse folle, l'étalon ne parait pas changé et Commedia craint que la nuit passée, ce qui le hante continue à le ronger. Il est condamné dans sa médiocrité, autour de lui tout semble s'effondrer.

Commedia : Ton nom est à ton image. Un jour tu tomberas et tu espères qu'on se souviendra de toi pour ça. (elle offre son profil au rougeoiement des braises qui ornent sa crinière.)
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MessageSujet: Re: Toutes ces plaies    Toutes ces plaies  EmptyDim 22 Juil 2018 - 17:43

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En réalité, tu avais beaucoup voyagé en quinze ans. Tu avais côtoyé beaucoup de peuple, beaucoup de terres, mais jamais aucuns/aucunes n’avaient réellement suscité ton intérêt. Tu n’avais jamais ressentit ce que tu vivais sur cette île, mais plus particulièrement sur cette plage. Tu avais l’impression que cette plage avait été créée, à l’insu d’une conscience, dans un but unique : t’accueillir en son sein. Tu avais le sentiment qu’à chacun de tes pas, elle souriait, elle t’accueillait à bras ouverts. Elle était la mer, la mère que tu n’as jamais eu, que tu n’as jamais aimé. Délicatement, elle s’offrait à toi comme une vierge, elle ouvrait les cuisses pour que tu puisses subtilement lui voler sa dernière chance d’invulnérabilité. Elle t’appartenait inconsciemment, mais dans quelques temps elle t’appartiendrait réellement. Tu n’avais jamais eu peur de découvrir des cadavres, des décombres, mais cette plage était bien l’unique endroit où tu semblais hésiter. Tu semblais redouter ce que tu découvrirais, mais dans le fond, tu savais que tu serais heureux de la découverte que tu ferais.
Ton regard se posa sur elle, tandis que tu la suivais. Comment pouvait-elle te connaître ainsi ? Tu ne l’avais jamais rencontré, tu t’en souviendrais pourtant. Comment peut-elle savoir tes ambitions ? Ta vision de la vie, mais surtout ton but ? Une oreille sur le côté et tu secouas la tête. Tu ne comprenais réellement pas. Mais ce qui t’agaçait le plus était sans doute le fait que tu la suivais sans même te poser de question. Elle semblait être la lumière te guidant dans le tunnel, mais aussi ce coffre rempli d’eccus que les pirates recherchent toute une vie. Alors, elle pensait que ton prochain voyage serait le dernier ? Si elle savait.
« Mon baluchon n’est pas encore prêt, alors je ne partirai pas toute de suite, je pense. » dis-tu avec un sourire mi-figue mi-raisin.
Tu voyais les doigts filandreux de la Mort, dans le noir, tous les jours, mais tu refusais de venir les renifler. Tu voyais son sourire dans le coin sombre de ton esprit mais tu ne voulais y répondre. Il était hors de question que tu viennes dans ses bras, pas toute de suite. Tu n’avais pas encore accompli ce que tu avais en tête. Tu étais parfaitement conscient que ton âge avancé, tes plaies puant la Mort, t’emmèneraient dans les profondeurs, mais heureusement tu avais encore un minimum de tête pour pouvoir affronter tout ceci. Sans doute que le jour où tu perdras réellement ta tête, tu mourras, mais ce jour n’est pas encore arrivé. Délicatement, tu relevas la tête pour observer le dit-familier. Un singe. Un ronflement des naseaux et tu baissas brutalement le regard : tu détestais les singes. C’était à cause d’eux que ton chanfrein, tes cuisses et ton corps entier étaient aussi hideux. Ils t’avaient malmené, réellement.
Une rafale se fit sentir brutalement et tu regardas à droite : la mer était calme mais les vagues assez grosses. Tu aurais aimé être le fils de Poséidon, simplement pour contrôler tout cela. Pour pouvoir faire en sorte d’inonder tes ennemis, envahir le monde à cheval sur ton trident et surtout pouvoir emmener Harmonie dans les profondeurs de ton royaume : elle ne pourrait rien y redire. Tu secouas la tête, non, il était hors de question que tu penses à elle : pas aujourd’hui ni maintenant. Une seconde phrase se fit entendre et tu eus alors un rire, sincère. On se souviendra de toi, c’était évident. Enfin, les plus fragiles surtout, mais tu aurais accompli ce que tu désirais le plus : que ton image règne dans un esprit.
« Je tomberais quand je l’aurai décidé. Personne ne me contrôle. Et on se souviendra de moi, de mes actes, car je les ai fait assez osés pour que cela arrive. » dis-tu avec hargne.

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MessageSujet: Re: Toutes ces plaies    Toutes ces plaies  EmptyMar 24 Juil 2018 - 21:55


Le Choeur : Elle est condamnée à jouer seule sur les planches. La vie qu'elle mène l'éloigne de son public et elle ne regrette pas la distance qui la sépare de son auditoire. Il est plus facile de se draper de ses rôles plutôt que de faire des concessions pour une vie sociale dont elle ne veut point. Cela ne lui manque pas, tant qu'elle peut incarner ses personnages. Elle joue et se joue des autres, fait fi des lois, ce n'est plus le temps des rois. La carcasse de bois craque et peine à s'endormir malgré la nuit tombée tandis que Baba Yaga se pend par les pieds. La poutre est assez solide pour le porter.

Commedia : Je pense donc je suis... et toi tu ne peux que te leurrer. Tu l'ignores peut-être, mais tu ne sais rien.  

Le Choeur : Elle sourit et énumère les principes philosophiques dont cet énergumène n'a pas idée bien qu'inconsciemment il les pratique. Il craint le singe qui se balance au-dessus d'eux et elle applaudit silencieusement sa présence d'esprit. Il était temps d'en faire preuve. Dehors, la nuit siffle et s'acharne sur le sable pâle. La plage est bruyante, comme toujours. Peut-être que la mer les prendra et emportera avec elle l'épave dans laquelle ils se sont réfugiés.

Commedia : Et qu'as-tu fait ? Tu es bien incapable d'énumérer tes méfaits. Ton nom, tu l'as oublié quand tu as sombré dans la vanité. Insipide trivialité, comme tu es banal.
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MessageSujet: Re: Toutes ces plaies    Toutes ces plaies  EmptyMer 25 Juil 2018 - 0:15

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FT. COMMEDIA DELL'ARTE
Elle était gonflante avec sa philosophie à deux balles celle-là. Mais tu ne dis rien. Non, tu t’étais promit de rester calme. Tu avais juré de rester calme, de t’apaiser. Tu ne savais même pas pourquoi, mais ces quelques jours d’isolement ont suffit à te changer complètement. Ils ont fait de toi quelqu’un de totalement différent, quelqu’un de mature, et surtout d’intelligent. Enfin quoique … L’intelligence est relative, n’est-ce pas ? La preuve : certains ont beaucoup de diplômes mais ils ne sont pas pour autant très intelligents. Tandis que d’autres n’ont rien, ne vivent que du moment présent et sont d’une intelligence hors pair. L’intelligence va avec les actes, c’est évident. Tu soupiras. Tu ne savais plus quoi faire … A une époque, tu l’aurais tué sur le champ. Lui tranchant la gorge et riant de son état de morte. Tu lui aurais piétiné la carcasse simplement car elle te gonflait : mais aujourd’hui, tu prenais sur toi. Tu essayais de garder tout cela pour toi, de rester maître de toi-même, mais à un moment donné tu céderas, c’est obligé.
«  Je sais beaucoup de choses. Des choses qui sont transcrits en moi comme la lignée dont je viens. » dis-tu tout simplement.
Elle pensait tout savoir, elle pensait tout connaître, mais elle ne savait absolument rien. Elle ne te connaissait pas, elle ne savait rien de toi, elle ne connaissait même pas ton nom. Savait-elle que tu avais tué ton propre frère ? Que tu avais tué la mère de ta fille ? Que tu avais craché aux sabots de l’unique jument qui voulait t’éduquer ? Que tu avais pissé sur la tombe d’un géniteur trop peu présent ? Que tu avais rit en apprenant la mort de ta génitrice ? Non, elle ne savait pas cela. Tout simplement car tu n’en avais parlé à personne. De toute façon, cela ne regardait absolument personne d’autre que toi, c’était certain. Et puis, si tu lui disais, que ferait-elle ? Elle te renierait davantage. Tu n’en voyais pas d’intérêt. Non pas que l’amitié et l’amour de cette blondinette te soit important(e), mais tu n’avais pas que ça à faire.
Soudain, plusieurs phrases. Tes oreilles se baissèrent inconsciemment. Comment osait-elle ? Comment osait-elle prononcer des mots dont elle ne connaissait même pas les conséquences ? Elle parlait de toi comme si tu n’étais qu’un pion, un jouet dans les mains d’un dieu quelconque. Elle se pensait intéressante, intelligente, mais elle n’était que futilité à tes yeux. Tu soupiras une seconde fois. Elle t’ennuyait, réellement.
« Je pourrais les énumérer, mais on y passerait la nuit. Et mon nom, je ne le citerai que lorsque tu seras au seuil de la Mort. Car je suis l’un de ses anges, tout simplement. » dis-tu, solennellement.
Elle pensait réellement pouvoir parler et se comporter comme une déesse, une prophète ou une harpie ? Elle n’était rien. Rien comparée à une mortelle face au démon de la Mort. Il était en face d’elle et elle était à deux doigts de le provoquer. Finalement, tu reculas, les oreilles dans ta crinière et ton unique œil sombre. Tu claquas des dents tout près du singe, enfin de ce que tu pouvais atteindre vu sa hauteur, simplement pour montrer que malgré ta peur, tu étais parfaitement capable de tuer.

(c) ANAPHORE
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Commedia Dell'Arte

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MessageSujet: Re: Toutes ces plaies    Toutes ces plaies  EmptyMer 25 Juil 2018 - 22:38


Le Choeur : A la lueur des braises, la nuit est calme. Le remous des vagues berce les équidés encore éveillés et le vent efface leurs traces dans le sable. Une fois le soleil levé, leur passage sera déjà oublié. La mer fait écho aux pensées de Commedia Dell'Arte, pour qui tout est limpide. Et face à elle, il se complait dans sa pauvreté. Elle retient un soupir et hoche lentement la tête. A quoi bon le punir ? Il s'est déjà jugé et se noie dans des platitudes qu'aucun châtiment ne saurait corriger. Sa peine, il l'a déjà purgée. Peut-être connait-on son nom, mais on lui accorde bien peu du prestige qu'il imagine.

Commedia : Ton silence m'en dit bien assez.

Le Choeur : Il n'a rien à vanter et elle rit tandis que ses yeux ne parviennent pas à lui trouver des ailes, une auréole ou la pureté et la beauté d'un ange. Elle tente sa chance mais il ne lui inspire aucune terreur, aucune horreur. Si sa laideur est indiscutable, sa froideur n'a rien de notable et elle rit encore. Dans les bas-fonds de la médiocrité, il y a bien peu à voir.

Commedia : Et moi je suis Alecton, furie grecque vengeresse. (son ton est sans appel.)

Le Choeur : Et contrairement à lui, elle se donne les moyens de son ambition. Pour incarner de tels rôles il lui faut oublier celle qu'elle est et s'abandonner à l'entité qu'elle souhaite jouer. Il n'est pas à la hauteur, pas même assez haut pour menacer le singe qui lui fait la grimace. Le primate pousse un cri et lève le jour. Les premiers rayons du soleil percent l'épave et font rutiler les braises qui ornent sa crinière. Commedia Dell'Arte hoche une dernière fois la tête, son jugement est tombé et elle, s'est extirpée du temple où le mortel n'a pas su expier ses péchés. Son rôle ici est terminé.

(Tombée de rideau.)
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