||Hear my voice

Sa rencontre avec Hoykä lui avait laissé un goût amer dans la bouche. Oh non, ce n’était pas de la faute de la petite jument, mais plutôt celle de l’imbécile qui avait servi de père à sa fille. Ca, ça lui était resté coincé dans la gorge. Comment pouvait-on rejeter son enfant de la sorte, pour un acte des plus louable. De la jalousie ? De la rancoeur ? Un colère plus profonde et plus lointaine ? Il n’en savait rien. Et s’il était ici aujourd’hui c’était pour en avoir la réponse.

C’était le pas lourd qu’il était retourné sur les Orphelines. S’il faisait parti du troupeau,il n’avait que peu pris le temps de découvrir ces nouvelles terres. Il lui semblait également avoir entendu, ça et là, que le fameux Gavroche faisait parti du même troupeau. S’il n’était pas en quête de chao au coeur du troupeau, il cherchait tout de même des explications et était à se montrer désagréable auprès de l’étalon pour comprendre. Il était tout bonnement remonté contre lui.

Ses pas l’avait guidé sur ces terres, il savait où elles se trouvaient, mais ça faisait une éternité qu’il ne les avait pas foulé. D’ailleurs il n’était pas exactement où il l’aurait voulu, sûrement qu’il avait dû tourner à gauche au lieu de continuer sur la droite, mais en attendant, un spectacle perturbant s’offrait à lui. Une maison, qui semblait inhabitée depuis des décennie se découpait face à lui. L’atmosphère était pesante, et pour en rajouter une couche, le soleil se couchait pour laisser place à une pénombre inquiétante. Il ne croyait pas aux fantômes en règle générale, mais là, il fallait bien dire que tout l’environnement était propice aux croyances un peu étrange.

Il soupira, secoua la tête et pris le temps de faire le tour de la vieille bicoque. Elle semblait tomber en ruine de l'extérieur et rentre dedans ne devait sûrement pas être une bonne idée. Il n’était pas non plus amateur de sensation forte. Pourtant, une pointe de curiosité se mêla à cette ambiance sinistre. Puis, finalement, il secoua la tête pour revenir à ce pourquoi il était là, trouver Gavroche.

Il ne savait pas pourquoi, mais il savait qu’il le trouverait bientôt. Un pressentiment sûrement. Tant mieux, il n’était pas d’humeur à parcourir les étendus Horse-Wils pour trouver ce père indigne.

Au bout d'un moment, il se décida à rentrer dans la maison. Un sabot peu sûr après l’autre. Doucement. Le sol craquait à chacun de ses pas. Il avait peur de passer à travers le parquet. Un décorateur devrait vraiment s’atteler à refaire ce taudis. Zefyr savait que cette maison avait du potentiel.

S’avançant doucement au travers de la bâtisse, il passa la tête dans l’encadrement d’une porte afin de voir ce qu’il s’y trouvait. La cuisine. Bien, dommage, il n’avait pas faim et puis cette pièce était un vrai bazar. Des pots par terre, des sachets renversé, de la poussière partout. Bref, rien de mangeable ici. Il soupira et recula avec prudence pour se sortir d’ici. Rapidement et d’un coup d’oeil circulaire il prenait connaissance de ce qu’il semblait être le salon. Un escalier trônait contre un mur, mais clairement, il fallait être suicidaire pour oser y grimper. Certaines marches semblaient rongés par des termites ou d’autre chose dans le genre. Il avait peur que, de part son poids, l'escalier de s’éffondre.

Pourtant, un bruit fit pivoter ses oreilles. Un fantôme ? Un animal ? Aucune idée. Mais il fallait garder la tête froide. Et rester rationnel. De pas perdre son sang froid.
Il se planta en bas de l’escalier, tendit l’encolure et renacla doucement. Si c’était un fantome, peut-être qu’être polit aiderait ? Si c’était un animal, il espérait qu’il ne serait pas agressif.

Hum, il y a quelqu’un ici ?

Zefyr fixait l’étalon avec un regard perçant, enfin qui se voulait perçant. Il ne percerait même pas du papier en fait. Il tourna autour de l’étalon pour le le voir grâce à un petit rayon de lumière qui perçait de la façade à moitié délabrée. Il ne connaissait pas l’étalon face à lui, mais d’après son odeur, ils étaient du même troupeau. De toute façon il n’avait pas rencontré grand monde de son troupeau. Voire même personne.. Ah ! si.. Ace of Hearts, mais, il avait décidé d’oublier l’équidé et même leur rencontre.

Il fit un pas en arrière pour se remettre face à lui. L’odeur d’Hoykä ? Oui, c’était fort possible. Ils s’étaient vu très récemment et avant de la quitter il avait appris des choses qui lui avait glacé le sang, ou presque et était venu ici d’abord pour se calmer, puis pour partir à la recherche d’un père indigne. Pour régler des comptes. Jamais il ne s’était posé la question de si c’était bien ou mal. Si même c’était juste ou à lui de s’en charger. Mais il n’en avait que faire.

Puis, il eu un éclair de lucidité dans toute cette volonté de régler ses compte. Cet étalon connaissait la petite jument. Rapidement, il essayait de se souvenir du peu qu’elle lui en avait dit. Puis les connexion se faisant dans son crâne d'écureuil, il compris que c’était le Gavroche qu’il recherchait.


- Toi, tu es l’incapable que je recherche, celui qui a renié son fils, et sa compagne pour un acte louable, tu n’es rien d’autre qu’un lâche doublé d’un père indigne. Comment peux-tu encore te regarder dans un miroir.

L’étalon ne s’emportait que rarement, trop rarement, il laissa éclater sa haine certaine pour l’éclopé en face de lui, pinçant les naseaux, couchant les oreilles et frappant du sabots.

Oh, Zefyr l’avait cherché la confrontation. Il voulait régler ses comptes, se battre ? Non.. Enfin si, s’il en avait besoin. Il était prêt à tout pour obtenir réparation pour obtenir des excuses, pour voir l’autre rebrousser chemin en s’excusant platement auprès de la jument, en essayant de reconquérir la confiance de son fils, espérant un jour qu’il le regarde fièrement, droit dans les yeux, qu’un jour il se dise “ Je suis fier d’être ton fils, je suis fier que tu sois mon papa”. Oh ! non, Zefyr n’était pas du genre à souhaiter vengeance pareille, il n’était pas d’habite prompt à défendre la veuve et l’orphelin, mais Hoyka était une amie. Une amie plutôt chère et il lui voulait seulement du bien.

Sans tarder, il plaqua à son tour les oreilles contre sa nuque, pinçant les naseaux, frappant du sabots. Oh ? Il était un moustique ? C’est ce qu’il allait voir l’autre. Mais l’éclopé fut plus rapide et en un coup de croc, il lui mordit l’épaule, arrachant un couinement au pie. Le sang coulait de son épaule, mais il s’en fichait, il se leva brusquement, assénant un violent coup de sabot dans le poitrail de Gavroche. Il était près à aller plus loin à le faire plier si c’était possible. Mais ça, c’était sans compter sur l’apparition de Fifa dans la maison hantée. Surpris, il recula de son agresseur et ronfla, agacé. Il baissa le nez pour tenter de se calmer. Il respecter sa dominante, et ne voulait pas avoir de problème avec elle, alors il fit profile bas. La crème avait totalement raison.

- Je suis désolée, c’était stupide et irréfléchis.

Non pas qu’il voulait paraître faible, mais c'était juste la réalité. Le combat instigué par le pie n’était que bêtise pure et dure. Rien de plus. Et ça allait lui valoir une belle cicatrice sur l’épaule. Il espérait en plus que cela ne s’infecte pas. Il ne voulait pas être boiteux comme l’autre abruti devant ses yeux.

L’intervention de Fifa n’avait absolument pas calmé le gri, qui semblait plus énervé que jamais. En voilà une belle affaire. Fifa était pleine et ce n’était sûrement pas une bonne idée de sa part de s’interposer entre eux deux. Et avant même qu’il n’est le temps de reculer, l’étalon lui balança de toutes ses forces ses antérieurs dans le ventre. Ce qui lui a valu d’avoir le souffle coupé et d’entendre en lui un craquement sinistre suivi d’une douleur sourde qui lui signalait qu’une côté venait d’être casser. Un poussa un grondement sourd, il plaqua à nouveau les oreilles contre son crâne, prêt à lui envoyer une réponse tout aussi douloureuse, il vit un pot de fleur traverser la pièce, frôler ses naseaux et atterrir sur la tête de l’excité. Si ses côtes n’était contre lui dans cette bataille, il aurait sûrement rit, mais il poussa simplement un râle douloureux et se recula pour ne pas être plus amoché qu’il ne l’était déjà.

Il pivota ses oreilles vers Fifa qui avait repris la parole, mais cette fois ci derrière un canapé qui la protégeait de toute attaque. Ce qui semblait bien plus intelligent vu l’état de la jument.
Il savait que peut importe l’excuse que se trouverait Gavroche, il ne serait jamais de son côté, ils ne seraient jamais ami. Zefyr avait des valeurs que l’autre en face ne semblait pas partager, libre à lui. Peut-être qui s’il ne lui avait pas balafré l’épaule et cassé une cote, il lui pardonnerait un jour, mais pour le moment, Zefyr était rancunier. Et il ne reviendrait pas sur son avis. Il restait silencieux, curieux de voir comment il réagirait à ce pot de fleur et aux mots de Fifa. Lui n’avait rien d’autre à ajouter, mais il attendait le dénouement de tout ça. De plus la nuit avançait et il espérait prendre un peu de repos ici. Il ne se voyait galoper très loin avec une côte qu’il l'empêchait de respirer comme bon lui semblait.

Zefyr fronça ses sourcils. Écoutant le mâle bouillir de l'intérieur. Il trouvait ça triste de ne pas pouvoir contrôler sa colère comme ça. Il se demandait bien ce qui avait pu se passer pour que sa gestion soit aussi minime. Il soupira et pris le temps de l’écouter. S’il n’était pas non plus des plus calme, en entendant les mots de la brute il soupira et s’apaisa. S’était-il vraiment remis avec elle ? Allait-il être un père exemplaire. Il ne le savait pas. S’il ne voulait pas douter de lui, parce qu’il ne le connaissait pas assez, il se demandait si ses accès de colère ferait de lui un bon père.

Il se recula doucement, et mit un peu de temps avant de reprendre la parole. Ses côtes étaient indubitablement douloureuse et continuer le combat ne serait qu’une bêtise de plus. Il fallait vraiment être stupide pour ne pas s’en rendre compte. De plus, il n’était pas là pour une mise à mort, mais pour avoir des explications. Et ses explications, il les avait eu.

- Je pense que vous devriez vous calmer. S’énerver comme ça ne mènera à rien de bon. Je suis ravi d’entendre que vous avez pu régler vos comptes avec Hoyka. Et si ça vous fait plaisir, nous dirons que vous avez gagner.

Il posa un regard calmé sur le gris et espérait qu’il reviendrait à la raison. S’il voulait l'entraîner dehors, il ferait tout pour ne pas que ça arrive. Il ne voulait pas devenir de la chair à saucisse. Non, ça n’en valait pas la peine.

- Fifa, je suis désolé si on a saccagé l’endroit, je pourrais faire du ménage quand je pourrais me mouvoir correctement.


Il fit un pas à gauche, puis à droite. Il traînerait cette douleur sourde des mois avant que cela ne se répare correctement. L’avait-il mérité ? Seul les Dieux pouvaient juger.

Le souffle lourd et court, il regardait la brute s’éloigner. Tant mieux, il n’aurait pas à batailler encore pour des bêtises. Il n’était plus en état de toute façon. Avec prudence, il contourna la petite jument et s’approcha du canapé qui semblait l’appeler de façon distincte. Il était fatigué et avait mal partout, un peu de repos n’était pas de refus après ce qu’il venait de se passer. L’adrénaline passée, il se sentait vide de toute force.

- Merci Fifa. Je vais rester ici un petit moment le temps de me refaire… Si quelqu’un me cherche, je ne vais pas bouger beaucoup… Je viendrais aider quand je pourrais respirer sans peine.

Il lui sourit doucement et se laissa tomber doucement dans le canapé, les flancs de manière à ne pas se faire plus mal. Mais c’était bien trop compliqué et rien que ce mouvement il tira un souffle plaintif. Il allait passer plusieurs semaines affreuse ici. Au moins, des fantômes lui tiendrais peut-être compagnie.

- Merci de vous être interposé… Je suis encore désolé pour tout le bazar. Ca ne se reproduira plus.. J’espère..

Il soupira et ferma les yeux, le sommeil ne mis pas longtemps à l’emporter. Une nuit agitée l’attendait, autant vite s’y plonger.

OUT