Renaissance [Libre]

Sujet: Renaissance [Libre] Lun 11 Mar 2019 - 13:31

Renaissance

Le printemps arrive lentement. Comme tiré d’un long sommeil duquel il ne veut pas se réveiller. Il tire parfois la couverture à lui et la température retombe. Puis il se découvre, montre un pied, mais rechigne à se lever. Dans le sillage de son caprice, il laisse une terre à mi-chemin entre hiver et printemps, tiraillée entre l’habitude et le changement. Les fleurs sortent leurs pétales, subissent les assauts des giboulées. Peu à peu, les choses se mettent en place pour un temps plus clément, mais en attendant, le froid et la chaleur se succèdent sans arrêt. Les pluies, le soleil, le vent, tout se mélange et forme cet entre-deux-saisons désagréable.

Mes yeux bleus se fixent sur le nuage de poussière ocre. J’essaie de l’observer, mais les particules se dispersent, ne laissant qu’une impression de flou derrière elle. J’avance. La terre rouge ramène des souvenirs de sang, de chair morte. Je passe sans m’en inquiéter. La vie est ainsi faite. Qui suis-je pour aller contre sa volonté ? C’est mieux de ne pas s’y plonger, regarder en arrière, pleurer. Il faut avancer.

Le Cratère est calme, majestueux. Je grimpe un versant à la pente douce et admire son creux, le vide qui l’emplit. J’imagine la météorite. Ses bords cabossés, ses crevasses. La vitesse à laquelle elle traverse les cieux, s’enflamme et s’écrase. Comme une cloque percée à la surface de la Terre. Une cicatrice immonde qui pue le vice. N’est-ce pas l’odeur des chacals ? Faut-il avoir peur de ces petits carnivores ? La question ne devrait pas se poser. Mes yeux glissent sur mon ventre, observent son arrondi naturel, la graisse qui a fondu en se libérant d’un poids mort. Maintenant, je peux courir à nouveau. Enfin !

Pas le temps de tester les limites d’un corps trop longtemps laissé au repos. Déjà le vent amène une nouvelle odeur à mes narines. Une fragrance qui n’a rien du parfum musqué des chacals et de leurs tanières. Un équidé. Je fouille le Cratère de mes yeux bleus. N’a-t-on jamais la paix sur cette île ?

Sujet: Re: Renaissance [Libre] Lun 11 Mar 2019 - 18:08

J'avais décidé de mettre fin à mon voyage. Quand j'avais croisé mon père sur la route par un de ces hasard, lorsque que j'étais en voyage et mon père aussi. Quand je l'avais croisé, il était en train de revenir par ici et cela faisait déjà plusieurs mois que je l'avais vu. Il m'avait demander quand est-ce que je reviendrai par ici et je lui avais dit que je devais être de retour un peu avant le printemps et mon anniversaire.

Bien sûr, notre anniversaire à moi et à ma jumelle Écalipse. Eh oui, on allait avoir 6 ans dans une semaine. J'avais hâte de retrouver ma soeur, elle me manque beaucoup et nous ègions assez reliés que j'avais su qu'il était arrivé quelque chose à ma mère, car Écalipse était très proche de maman et j'avais ressenti vraiment fort ses émotions même si j'étais loin d'eux. Je m'ébroue et j'avais le sourire aux lèvres, je revenais chez moi, enfin.

Avant de reprendre la route, j'avais pris le temps de me nettoyer dans un lac et m'admirer , oui j'étais beau et je le savais. J'avais hériter un peu de la finesse de ma mère et le type et la grosseur de mon père, ainsi le charme qu'avait les frisons. Je n'étais pas aussi musclé que mon père, mais j'étais encore jeune, mes muscles auraient le temps de se développer encore.

Ce que j'étais vraiment, fier, c'était ma longue et belle crinière bicolore, elle n'était pas aussi longue que lui, mais j'en étais heureux, car je ne l'avais pas dans les yeux, mais elle descendait assez bas, dans mon encolure. À l'horizon, se profilait la plaine désertique d'horse-wild, si ma mémoire était bonne et je me souvenais, du cratère qui était là, causé par une météorite. Alors, heureux je poussai un hennissement et je pris le galop.

Après, un moment je pris le temps de m'arrêter sur une dune et je me cabre, poussant un dernier son et ensuite je repris la route et je vis, les contours du cratère, j'étais presque arrivé et une odeur de jument que je ne connaissais pas, elle m'étais inconnue . Je change d'allure et je me dirigea et j'y vis la silhouette.

Sujet: Re: Renaissance [Libre] Mer 13 Mar 2019 - 12:00

Quelques oiseaux gazouillent. Un rapace décrit une courbe dans le sol et change d’altitude. Il pousse un cri strident et plane un peu plus loin. La terre rouge cache ses secrets, mais même les yeux perçants du grand volatile ne trouvent aucune proie à arracher au monde. Il s’éloigne sans avoir la moindre occasion de plonger.

Ce spectacle ramène à mes naseaux l’odeur des chacals. Ont-ils mangé tous les rongeurs qui sont assez fous ou idiots pour vivre au même endroit que leurs prédateurs ? L’hiver n’a pas été si rude, mais l’île regorge de surprises. Si le Golfe est d’une douceur bienvenue, le Cratère respire le danger. Peut-être a-t-il fait plus froid ici qu’ailleurs. Aucun arbre ne pousse sur la terre rouge, aucune herbe. Que pourrait bien manger un rongeur dans un endroit pareil ? Les chacals sont-ils au régime depuis l’été dernier ?

Mes pensées s’arrêtent sur un nouveau cri. Un hennissement lointain qui accompagne la nouvelle odeur. Sur mon promontoire, je peux observer la grosse silhouette qui avance. Un étalon taché de noir et de blanc. Allure de frison, robe de paint. Drôle de mélange. Il s’avance avec l’insouciance du nouveau venu et la confiance de celui qui sait où il va. Ou quelque chose comme ça. Un ancien fils de l’île ?

Je laisse mes yeux bleus fouiller une dernière fois le Cratère. Aucun pelage plus ou moins touffu, aucun museau plein de crocs, aucun regard étincelant dans l’ombre des grottes qui trouent la terre ocre comme un gruyère. Aucun danger pour le moment. Je décide de redescendre le long de la pente douce. Mes pas sont assurés et réduisent la distance entre moi et l’inconnu. Il est grand, gros et jeune. L’information se trouve une place de choix dans mon cerveau.

Bien le bonjour ! lancé-je à son attention, tout en ralentissant l’allure. J’avais peur de me retrouver seule dans un lieu si inhospitalier. Je m’appelle Gom Jabbar, mais tout le monde m’appelle Lady.

Sujet: Re: Renaissance [Libre] Mer 13 Mar 2019 - 15:57

J'avais vu la silhouette d'une jument, mais je ne m'étais pas encore rapprocher, j'allais le faire, mais la jument avait dû sentir ce que j'allais faire, car c'est plutôt elle qui se rapproche de moi en descendant de son promontoire. Je ne connaissais pas la jument et je ne l'avais jamais vu, sûrement comme plein d'autre, car cela faisait déjà presque 6 ans que j'avais quitté les lieux.

Quand, celle-ci se rapproche davantage de moi, je me laisse le soin de la regarder, d'un oeil plus averti. Elle était de type selle, mais je n'étais pas capable de voir de quelle race, elle était. Elle avait une robe qu'on ne voyait pas souvent.

Elle était un peu plus blanche sur le corps, avec on dirait un peu d'ocre étalé ici et là ni appaloossa et ni paint. Ce qui me frappait le plus, fut ses yeux bleus. Elle me salua et se présenta. Elle dit qu'elle s'appelle Gom Jabbar, mais que tout le monde l'appelait Lady. Je lui souris et lui répondis.

"Bonjour, ah oui? Vous aviez peur de vous retrouver toute seule ici. Effectivement , ce n'est pas une place de choix car cela peut être dangereux avec les chacals qui peuvent y rôder, parfois. Ceci dit, maintenant je suis là et il n'y a aucun danger."

Ensuite, je me présente à mon tour.

"Je suis heureux de vous rencontrer et mon nom est Fantôme, et je viens de revenir sur mes terres natales."

Sujet: Re: Renaissance [Libre] Sam 16 Mar 2019 - 8:54

L’étalon a la carrure d’un vigile de boîte de nuit, mais sa jeunesse pose des questions sur son expérience. S’est-il déjà servi de ses muscles pour autre chose que galoper jusqu’ici ? Je ne prendrai pas le risque de demander. Les jeunes ont souvent cette susceptibilité tout à eux qui les rend particulièrement dangereux. Il vaut mieux se contenter de subtilités et de sous-entendus.

Mon approche ne l’inquiète pas plus que cela. Il me regarde faire les premiers pas sans bouger. Un peu d’arrogance dans son maintien, d’assurance dans son comportement. Qu’aurait-il pu faire contre une attaque surprise ? Ne sait-il pas que le monde est fourbe et dangereux ? Je pourrais m’avancer innocemment, pleins de mauvaises pensées en tête. Ce n’est pas tout à fait loin de la vérité.

Je garde une distance sécuritaire entre nous quand je m’arrête à son niveau pour me présenter. Un sourire amical étire mes lèvres, mais mes yeux bleus détaillent son visage avec minutie. Je retiens de justesse un gloussement moqueur tandis qu’il se targue de faire fuir le danger. Bon point pour moi. Au moins ne pourra-t-il pas se plaindre de devoir gérer les prédateurs tout seul s’ils se montrent. Puisqu’il se dit capable de les gérer, je n’oserai pas le contredire…

Vous m’en voyez rassurée, dis-je avec un sourire faussement timide. Je n’ai encore vu aucun d’eux, mais je crains qu’ils ne nous observent discrètement. C’est effrayant !

Mes yeux bleus roulent un instant jusqu’au Cratère. Les bêtes sauvages ne sont pas encore sorties de leur tanière, mais dès qu’elles trouveront la bonne occasion de tuer l’un d’entre nous, je ne doute pas qu’elles se jetteront dehors à toute vitesse. Il faudra alors fuir la fourberie des petits chacals… Heureusement pour moi, mon poids est revenu à son niveau normal. Fantôme, en revanche, semble plus sensible à l’endurance qu’au sprint.

Vos terres natales ? Vraiment ? (Mes iris clairs brillent d’intérêt.) Pourquoi êtes-vous revenu ? Oh ! Si ce n’est pas trop indiscret, bien sûr !

Sujet: Re: Renaissance [Libre] Lun 18 Mar 2019 - 18:13

Je regardais la jument puis je l'écoutais me parler. Elle disait qu'elle en était rassurée, mais qu'elle ne les avaient pas vu, mais elle craignait qu'ils nous observent et que cela en était effrayant.

"Je comprends. Pour le moment, il n'y en a aucun, je ne les sens pas, ils doivent être dans leur terrier."

Ensuite, je disais l'horizon et de nouveau la jument aux yeux bleus.

"Vous avez des jolis yeux." Dis- je gentiment à la jument.

Ensuite, elle semblait étonnée que je sois de nouveau sur mes terres natales et elle avait un regard intéressé. Elle me demandait pourquoi que j'étais de retour.

"Je suis venu retrouver ma soeur jumelle et d'autres membres de ma famille. Et je m'ennuie de cet endroit. Et vous ? Êtes-vous d'ici ou d'ailleurs ?"

Sujet: Re: Renaissance [Libre] Mer 20 Mar 2019 - 11:39

« Je ne les sens pas. » L’affirmation me laisse perplexe. Je darde sur lui mes yeux bleus et cherche un sous-entendu à ses propos. Il n’y en a apparemment pas. Il semble persuadé de ce qu’il dit, n’essaie pas de me rassurer en mentant. Je hume l’air à la recherche de leur parfum. Sur la crête du Cratère, leur odeur empeste les lieux, rappelant aux imprudents qu’il n’est pas bon d’être imprudent en territoire hostile. Ici, il semble avoir raison. Je ne sens plus leur présence, seulement cette impression d’être épiée. Venir à la rencontre du mâle a dû m’éloigner de leurs tanières.

Merci, soufflé-je en réponse à son compliment.

Je bats des cils, un instant, comme interloquée par ses mots. Voilà le deuxième mâle à se montrer aimable et à apprécier le bleu de mes yeux. Toumaï s’y accrochait sans cesse et je lui offrais cette vue sans rechigner. Fantôme, lui, ne semble pas tant intéressé. Je détourne le regard pour continuer de chercher un mouvement sur la pente du Cratère. Les chacals se fondent si bien dans le décor qu’il est difficile de les remarquer.

Votre sœur ? Je n’ai rencontré aucune jument, encore. J’espère que vous la trouverez vite.

Il paraît avoir une grande famille. Je songe à la mienne. Krys est quelque part dans le monde. Ma mère est peut-être morte, pour ce que j’en sais et le peu que cela change à ma vie. Elle était pleine la dernière fois que je l’ai vue. Ai-je un frère ou une sœur ? L’information m’intéresse peu. Je pourrais le croiser que cela ne me ferait pas plus de choses. Ma famille se limite à ma propre vie, désormais.

D’ailleurs, dis-je simplement. J’ai erré un peu au hasard avant d’atterrir ici. Je compte bien y rester un certain temps, mais je ne sais pas si ce sera pour toujours. Vous êtes né ici ? Vous comptez rester ?

Sujet: Re: Renaissance [Libre] Mer 20 Mar 2019 - 15:34

Je souris à la jument puis la regarde dans les yeux avant que celle-ci le détourne. Elle me remercie pour le compliment.

"Cela me fait plaisir."

Elle avance un peu et je la suivis tranquillement puis elle me dit , qu' elle espérait que je la retrouve vite et qu'elle n'avait croisé aucune jument.

"Ah oui ? C'est un peu normal de ne pas en avoir trouvé toute de suite, le territoire est vraiment vaste. J'espère, la retrouver vite, cela fait déjà quelques années, même si nous sommes du même âge elle et moi, car elle est ma jumelle. "

Ensuite, je regarde de nouveau dans son regard bleu, en l'écoutant. Elle disait qu'elle s'était promener au hasard. Elle était sûre de rester un certain temps, mais pas pour toujours, elle ne savait pas. Elle me demandait si je comptais rester ici.

"Oui je suis né ici et oui je crois bien rester cette fois. J'ai été 5 ans à me promener ailleurs. Je viens d'entrer dans ma 6eme année, alors je crois bien rester, à moins que l'envie me reprenne de voyager."

Sujet: Re: Renaissance [Libre] Ven 22 Mar 2019 - 9:52

J’intègre l’information à l’instant où je prononce les mots. Depuis combien de temps suis-je arrivée sur l’île ? Assez pour découvrir quatre paysages différents (cinq en comptant celui-ci) et me débarrasser d’un poids quelque peu encombrant. Pourtant, aucune femelle sur ma route. Seulement des mâles, dont trois font partie du même troupeau que moi. Où sont-elles, les demoiselles ?

Si vaste que chaque terre semble totalement différente ! commenté-je avec un sourire. À croire qu’elles ont leur climat propre. C’est étonnant ! L’on ne trouve rien de tel ailleurs que sur cette île, c’est certain.

Fantôme cherche non seulement sa sœur, mais surtout sa jumelle. Les yeux fixés sur lui, j’essaie d’imaginer ce à quoi elle peut bien ressembler s’ils sont pareils. Elle ne doit pas se laisser marcher sur les pieds avec un corps pareil.

Votre jumelle, vraiment ? Est-ce vrai, ce que l’on dit sur les jumeaux ? Que vous pouvez… communiquer ? Peut-être pas communiquer, quand même ! Une histoire de sentiments partagés ou je ne sais quoi.

D’un signe de tête et un sourire, j’invite l’étalon à faire quelques pas. Maintenant que mon corps a retrouvé son arrondi naturel, je refuse de rester immobile plus longtemps. J’ai besoin de bouger, de tester les conséquences de ces quelques mois passés à marcher.

Oh ! Vous êtes si jeune ! Vous avez encore toute la vie devant vous. Vous avez tout le temps de réfléchir à votre avenir. Que ferez-vous quand vous aurez retrouvé votre sœur ?

Sujet: Re: Renaissance [Libre] Ven 22 Mar 2019 - 18:13

Alors, je regardais un peu l'horizon puis de nouveau la jument qui continuait de me jaser. Elle trouvait que c'était si vaste car chaque terre était différente. C'était très vrai, aucune ne se ressemblait. Elle trouvait que c'était à croire que chaque terre avait son climat propre. J'hoche la tête, effectivement, chaque climat était un peu différent. Elle disait qu'il y avait rien de tel ailleurs.

"Oui, il n'y a aucune terre de pareille. Effectivement, le climat peut varier un peu , à chaque endroit."

Ensuite, je sentais le regard de la jument sur moi, elle devait sûrement se demander des trucs sur ma jumelle et moi. Elle me demandait des questions sur elle et je lui répondis.

"Oui tout dépend de chacun. Bien sûr, je ne lui parle pas par télépathie, quand même, mais oui dans un certain sens. Si elle vit quelque chose de très fort, triste ou de la colère, je le sens et je le vis à travers elle. Quand, notre mère est décédée, j'ai senti sa peine, sa colère et sa vengeance, j'ai vécu la même chose, même si je n'étais pas proche d'ici."

Ensuite, elle fit un signe qu'elle voulait bouger et je la suivis au même pas. Un peu lointain et nostalgique, je lui dis.

"Quand, j'ai su cela , j'ai voulu revenir aussi vite, mais hélas, je n'avais pas pu venir l'aider et la supporter et mon père n'a pas pu non plus, il était en voyage comme moi. Je m'en suis voulu beaucoup et j'aurai aimé être là. Quand mon père est revenu, j'ai ressenti la colère, la peine qu'elle avait contre lui, quand il l'a retrouvé. Quand, elle s'est réconciliée avec, je le sentais et le vivait comme elle ."

Je continuais de marcher avec et elle me trouvait que j'étais jeune et que je pouvais changer d'idée. Elle me demandait ce que je ferai quand je l'aurais retrouvée.

"Eh bien, nous allons repartir sur des nouvelles bases car je sais qu'elle m'en veut un peu d'être parti en voyage et n'avoir pas été là pour elle et après nous verrons. "

Sujet: Re: Renaissance [Libre] Dim 24 Mar 2019 - 10:12

L’étalon parle de sa jumelle et dévoile des détails qui me laisse pensive. Quelle plaie ce doit être ! Supporter les sentiments d’un autre, n’avoir aucun contrôle sur ce genre de choses. Heureusement, je suis née unique. Je ne partage pas mes pensées, mes émotions avec un autre. Mon frère ou ma sœur n’a pas ce pouvoir sur moi. Je ne préfère pas imaginer ce que cela serait, sinon.

Je suis désolée pour votre mère.

La marche me fait du bien. J’ai l’impression de renaître, de sentir parfaitement un corps endolori, endormi pendant trop longtemps. Je me retiens tout juste d’accélérer le pas, de prendre le trot, voire de me lancer au galop. Plus tard, oui, plus tard.

Elle a pardonné à votre père, je pense qu’elle vous pardonnera aussi, l’encouragé-je gentiment. Elle ne peut pas vous en vouloir éternellement d’avoir voulu vivre votre vie ! Ce sont des choses qui arrivent, mais vous ne pouvez pas rester collé à vos parents toute leur vie sous prétexte qu’il vous faut être là à leur mort. Je doute qu’ils aient été présents à celle de vos grand-parents… Ce n’est pas très commun.

Je relève la tête et secoue l’encolure pour détendre mes muscles. Inconsciemment, je fais quelques pas de trot avant de ralentir. Parler de famille ne me plaît qu’à moitié.

Je ne doute pas que vous trouverez quoi faire ! Il y a tant de possibilités sur l’île. Vous songez à rejoindre un troupeau ?

Sujet: Re: Renaissance [Libre] Mar 26 Mar 2019 - 15:36

Je regardais l'horizon puis de nouveau la jument et elle me dit qu'elle était désolée pour ma mère, cela faisait déjà quelques années, qu'elle ne vivait plus.

"Merci beaucoup, je passerai la voir au cimetière bientôt."

Par la suite, on continue de marcher tranquillement. J'aimais le calme et c'était très bien . Elle m'encourage à propos de ma soeur car elle avait pardonné à mon père et qu'elle allait me pardonner ici. Ensuite, elle me disait que je n'avais pas à m'en faire parce que, mon père et ma mère n'avait sûrement pas été là, quand leurs propres parents sont partis.

"Oui, sans doute que vous avez raison. Je crois que je ne devrais pas trop m'en faire avec ça."

Elle prit le trot et je fis pareil. Elle me disait que je trouverai sûrement quoi faire et elle me demande si je comptais me joindre à un troupeau. Je lui répondis.

"Oui probablement. Pour le troupeau ce n'est pas dans mes projets immédiats. "

Non, je pensais plutôt à en dominer un. Je descends de Coeur Noir et je n'ai pas envie de me faire dominer, tout comme mon père avant moi. Je secouai ma longue crinière puis je lui souris .

"Si on passait au tutoiement, cela vous dit lady?"

Sujet: Re: Renaissance [Libre] Mer 27 Mar 2019 - 12:02

Ce petit passage au trot me détend et, sans y penser, je ne peux m’empêcher de continuer sur plusieurs mètres. Fantôme me rejoint dans mon accélération imprévue, aussi n’ai-je pas besoin de ralentir. Tant mieux ! Le vent glisse contre mon encolure. Mes crins sont ridiculement courts à côté de ceux de Fantôme, mais je les aime comme cela. Ce n’est pas encombrant et rarement emmêlé.

C’est bien dommage ! Nous aurions pu nous retrouver sur les Trompeuses. C’est là que j’ai décidé de vivre pour le moment. C’est très joli. Vous connaissez ?

Il ne veut pas rejoindre de troupeau, mais je m’interroge sur d’autres ambitions. Il a l’arrogance de celui qui ne veut pas rester un simple solitaire. De celui qui a besoin de plus, d’être reconnu et respecté. Peut-être que ce n’est qu’une impression.

Mais vous avez d’autres projets peut-être ?

Je lui lance un regard amusé. « Pas de projets immédiats » voilà qui a de quoi attiser la curiosité. Peu importe qu’il réponde ou non. Ce n’est pas très important.

Avec plaisir, Fantôme ! Que dirais-tu d’une petite course jusqu’au Cratère ? J’ai bien besoin d’un peu d’exercice !

Je secoue l’encolure et fais deux foulées d’un galop rassemblé pour sentir mes muscles rouler, chauffer, respirer. La liberté a du bon ! Le flanc du Cratère brille au loin de sa couleur ocre un peu malsaine. Le souvenir des chacals ne me retient pas. Au contraire, c’est justement lui qui m’attire dans cette direction.

Sujet: Re: Renaissance [Libre] Mer 27 Mar 2019 - 18:18

Je suivais la jument tranquillement. Elle semblait être déçue que je n'ai pas choisi de territoire. Elle aurait sûrement aimé que je l'accompagne sur ces terres-là. Elle avait décidé de vivre là pour le moment. Elle disait que c'était très beau et me demandait si je les connaissais. J'hoche la tête et lui dit.

"Oui je connais, c'est vrai que c'est beau , j'ai quelques souvenirs là. Oui c'est dommage, mais même si c'est dominé, si j'ai l'envie de passer te voir, je vais y aller pareil."

Ensuite, elle me demandait si j'avais d'autres projets, oui si on veut, mais pour le moment c'était surtout de redécouvrir.

"Si on veut, mais ce n'est pas le moment, là c'est surtout retourner voir toutes les terres."

Je lui souris puis continue d'avancer avec elle, elle me demandait si j'avais envie d'une course jusqu'au cratère. Elle avait besoin d'exercice .

"Oui avec joie."

Au loin, on aperçoit, la silhouette du cratère et la jument prit son élan et se dirigea vers là-bas. Je m'ébroue et je m'élance, à mon tour, la talonna de près, cela faisait du bien de sentir le vent dans mes crins et sur mon corps, en bonne compagnie.

Sujet: Re: Renaissance [Libre] Dim 31 Mar 2019 - 10:59

Fantôme n’est pas avare de remarques qui frôlent la drague. Je lui jette un regard en coin, cherche à deviner ses intentions. Jouer le jeu me semble amusant. Je hoche la tête et sourit. Qu’il vienne donc sur les Trompeuses, oui. Ça peut être intéressant. S’il venait à ne pas tomber sur ma personne en foulant les terres d’un autre. Ohoh… L’idée est alléchante. Le dieu du coin décidera-t-il de pointer le bout de son nez ou Cyrius démontrera-t-il ses capacités – ou incapacité – à dominer ?

Oh oui ! Ce serait avec plaisir, n’hésitez pas à passer.

L’étalon n’avoue rien, mais ses mots cachent quelque chose qui me met la puce à l’oreille. Voilà qui semble correspondre à l’arrogance qu’il dégage. Un dessein qu’il ne veut pas avouer à n’importe qui. Une ambition qu’il préfère garder pour lui. Veut-il s’emparer d’un territoire ? La possibilité m’effleure. Voilà qui promet un peu d’action sur l’île.

C’est un beau projet, les terres de l’île sont magnifiques. J’ai hâte d’en découvrir plus.

Je détourne le regard pour ne pas le laisser entrapercevoir une lueur contraire à mes mots. Les terres m’intéressent peu. Quoi qu’elles montrent des dangers intéressants. Des défis qu’il me tarde de relever.

Fantôme accepte la petite course. Je n’en attends pas plus pour me lancer au galop vers le Cratère. Le vent siffle à mes oreilles. J’apprécie la vitesse que j’avais presque oubliée. Il me semble courir moins vite qu’avant ma gestation. Dommage. Il me faudra un peu plus d’entraînement pour retrouver ma forme d’avant. Dans ma joie, je botte l’air. Mes sabots passent près de l’étalon sans le toucher. Je lui lance un regard désolé. Ne peut-il courir un peu plus loin ? Je n’y prête guère plus d’attention et file droit sur le Cratère.

Arrivée vers la pente, je suis obligée de ralentir pour la gravir. L’effort fait chauffer mes muscles et réveille mon corps, plus vieux que celui de Fantôme. Arrivée en haut, je m’arrête pour observer les alentours. L’on aperçoit, au loin, une montagne et des forêts. D’autres territoires d’Horse-Wild que je n’ai pas encore découverts. Désintéressée par le gagnant de la course, je souris à Fantôme.

Dis-moi, tu as déjà vu des chacals ?

Je continuais de marcher avec elle quand elle me dit que ce serait avec plaisir que je passe sur les trompeuses pour venir la voir.

"Bien."

Ensuite, elle détourne son regard et elle me dit qu'elle avait bien hâte de découvrir les autres terres. Cependant , je ne savais pas qu'elle ne me disait pas la vérité.

"C'est sûr."

Ensuite, on avait parti à courir, je la suivais content, elle lance des coups de cul dans les airs et je passais proche de recevoir ses pattes sur moi, mais elle évite de me frapper et me fit un sourire désolé. Je lui fais signe que ce n'était pas grave, alors je cours à ses côtés, m'éloignant d'elle. On se suivit puis pour monter le cratère je ralentis , puis on arrêta, peu importe le gagnant. Elle me demandait si j'en avais vu des chacals.

"J'en ai déjà vu quelques uns mais de loin et toi?"

Je m’ébroue, appréciant la chaleur que mes muscles dégagent après l’effort. Je sens la sueur poindre entre mes poils. Il commence à faire de plus en plus chaud avec l’arrivée du printemps. La course a été une bonne chose. Je retrouve ce moi qui me manquait tant, cette vitesse que j’affectionne et qu’il me faut entretenir. Il en va de ma vie. L’on dit que les terres de l’île sont dangereuses et, paradoxalement, qu’elles sont un havre de paix propice à la survie de notre race. Les chacals font partie de la première rumeur, j'imagine.

Je ne suis pas sûre, avoué-je à Fantôme.

Comme lui, j’en ai déjà vu de loin. Je ne m’approche guère des prédateurs. En groupe, l’on dit que les chacals sont plus dangereux que certains prédateurs plus gros. Qu’ils n’ont peur de rien, s’ils sont nombreux. Nombreux à quel point ? Je tourne le regard vers le pie et essaie de capter son attention.

Ont-ils de grandes oreilles ? Un long museau ? Un poil ocre et une sorte de couverture grise sur le dos ? Est-ce bien un chacal ?

Tout autour de nous, le silence. Ce genre de silence qui précède le danger. Comme si le monde se retient de respirer. Je laisse glisser mes yeux bleus sur le Cratère. La terre rouge n’a rien de jolie et l’air pue le chien et la charogne. Loin du havre de paix promis.

Je regarda la jument et l'écoutais et elle avait dit qu'elle n'était pas sûre. Je regardais la jument et lui demanda pourquoi.

"Pourquoi donc? Tu n'es pas sûre."

Ensuite, elle me parlait des chacals et elle voulait capter mon attention. Je vis de nouveau ce beau regard bleu. Elle me décrivait un peu comment elle voyait les chacals et me demandait si c'était ça . Sa description était plutôt bonne.

"Oui ta description est plutôt bonne. Cela a des oreilles rondes,cela ressemble beaucoup.à des chiens. Oui la couleur ressemble à ça, aussi, avec quelques différents tons dans leur fourrure. "

L’étalon se laisse avoir sans montrer la moindre résistance. Mes yeux bleus en sont-ils la cause ? Il ne se prive pas pour les regarder et je lui offre leur vue sans rechigner. Qu’il regarde donc ! Si cela peut le détourner du sujet qui devrait être le véritable objet de sa concentration.

J’ai cru me tromper, dis-je tout bas, comme honteuse de mon ignorance.

Fantôme approuve ma description. Il ajoute des détails. Je l’écoute. Je sais à quoi ressemble un chacal. C’est une fausse ignorance qui brille dans mon regard, une fausse peur qui me serre la gorge alors que sa description prend forme sous mes yeux bleus.

C’est bien ce que je craignais…

Ma voix n’est qu’un souffle tandis que, d’un léger coup de tête, j’invite Fantôme à regarder derrière lui. Trois ombres ondulent sur la pente ocre du Cratère. Je doute que ce soit les seuls, mais ce sont les seuls que j’arrive à voir. Leur pelage est un camouflage naturel et la puanteur de leurs tanières proches masque celle de leur corps.

Je crois qu’ils viennent par ici.

En fait, je crois que la jument ne voulait pas trop me dire grand chose d'autre quand je lui avais demandé pourquoi. Je m'ébroue puis la regardait puis l'écoutais. Elle dit qu'elle croyait s'être trompée. Je ne dis aucun commentaire. Ensuite, j'avais cru entendre du bruit. Alors, je gardais mes oreilles aux aguets et j'entendis, la jument parler dans un souffle.

"Quoi ?"

D'un signe de tête, elle me dit de regarder derrière moi. Des silhouettes, de chacals . Je sentais mes muscles se tendrent.

*Ce n'est pas vrai, il fallait qu'ils se montrent le bout du museau. *

Je regarde les silhouettes se rapprocher tranquillement.

" Partons quand il est encore temps . Je n'ai pas peur de les affronter s'ils se rapprochent davantage. Je ne les laisserai pas se servir de nous , comme repas."

Fantôme ne s’insurge pas de constater la proximité des chacals comparée au moment où je le préviens du danger. Il n’a peut-être pas compris le lien entre les deux. Tant mieux. Ils nous guettaient de loin, certainement. La course, la fatigue, notre arrêt au sommet du Cratère. Tant de raisons pour eux de sortir de leur tanière.

La proposition de l’étalon ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Je relève la tête, cherche du regard le chemin le plus sûr pour fuir le danger imminent. Les chacals ne reculent pas. Ils avancent avec le professionnalisme de ceux qui connaissent le Cratère par cœur. Je ne doute pas que ceux que l’on voit là ne sont pas les seuls à attendre notre fuite. Où sont cachés les autres ?

Il vaut peut-être mieux… que l’on se sépare ? S’ils se divisent pour nous poursuivre, nous aurons plus de chance.

Mes yeux bleus reviennent sur Fantôme. Au fond de moi couve une vilaine idée. Et si les chacals décidaient de ne choisir qu’un seul d’entre nous. Sur quels critères baseront-ils leur chasse ?

Je vais par là, dis-je en désignant une bande claire à l’horizon, la Dune du Pied. Tu devrais aller vers la forêt là-bas, ils ne te suivront pas jusqu’à elle.

En effet, le Royaume des Singes renferme un danger que les chacals ne voudront sûrement pas affronter. Mais cela, il doit le savoir, puisqu’il dit être originaire de cette île.

A trois ?

Je regardais la jument et je regarde les chacals. La jument suggère de se séparer, je me doutais que ce n'est pas une bonne idée.

"Non je crois que nous sommes mieux de rester ensemble. C'est comme les loups, c'est en meute qu'ils chassent. "

Elle me disait qu'elle avait envie d'aller vers la dune et moi le royaume des singes et de partir à 3. Je n'avais pas peur de ces bêtes, mais je ne voulais pas la laisser seule.

"Allons ensemble, vers la forêt des singes. "

Alors je me mis à compter

"1,2....3, go!"

Fantôme n’est pas d’accord. Ce simple désaccord me donne envie de le planter là, voire de le pousser pour qu’il serve de nourriture aux chacals et qu’il me laisse tranquille. Pourquoi n’est-il pas d’accord ? Mon idée n’est pas si mauvaise. Dangereuse, oui, mais la vie elle-même est dangereuse. Un peu d’action ne fera pas de mal à l’étalon !

Mais ce ne sont pas des loups, rétorqué-je comme une évidence.

Le pie ne veut pas me laisser seule. C’est bien dommage. Il est grand temps que je me débarrasse de sa présence. Un peu de solitude, ce n’est pas trop demandé. Si ? Je n’espère pas.

Non.

Ma réponse est catégorique. Je ne l’accompagnerai pas jusqu’au Royaume des Singes. La dernière visite ne s’était pas tellement bien passée. J’en garde encore le souvenir des babines écumantes, des cris terribles et des jets de banane. La dernière fois, mon ventre rond m’avait gênée, mais il n’est pas encore temps d’y retourner. Un peu de patience.

On se revoit sur les Trompeuses ! lancé-je en tournant les talons.

Sans plus attendre, je pousse fort sur mes postérieurs et me propulse dans la pente, sans me retourner. Qu’il se débrouille ! Il est si confiant, quelques chacals n’auront pas raison de lui…

Je regardais la jument qui n'était pas d'accord . Qu'elle fasse ce qu'elle veut.

"Très bien."

Je regardais les chacals se rapprocher de nous et je les vis, changer de direction, ils n'avaient pas faim, ils se dirigeaient sûrement vers leur terrier. Ensuite la jument partit de son bord et je partis du mien et les chacals ne se préoccupent pas de nous. Alors, me disant qu'elle était en sécurité, je n'en tins plus compte.

"Ok Au revoir."

Je pris mon bord et les chacals ne firent rien et je me dirigea vers les terres communes au nord horse-wild.

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