Fat Bottomed Girls

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Cyrius (la blonde) venait traîner son gros cul (pas si gros d'ailleurs) au coin des tourterelles. Un endroit qu'il avait fréquenté récemment et qui lui évoquait des souvenirs indécents. Ah... Superbia. Sa Superbia, sa belle jument dorée...
Le dominant approcha d'un petit point d'eau qui se trouvait là et regarda son reflet... Les années avait passées. Il n'était plus un jeunot, oh non. Il avait passé la barre des 16 ans et s'approchait tranquillement des 17... La première fois qu'il avait débarqué sur Horse-Wild, il avait 3 ans... il s'en était passé des choses depuis. Des tas de choses, il avait tellement changé... il n'était plus le même. Aimait-il ce qu'il était devenu ? Cyrius s'observa un moment dans le point d'eau. Physiquement, il n'était pas si mal pour un étalon sur la pente descendante... plutôt pas mal même, il avait encore un paquet d'années à vivre, il en était certain. Il avait sécurisé sa situation. Dominant, chef de famille, compagnon aimant, peu, voire pas d'ennemis... Qu'est ce qui pourrait bien l'atteindre à ce stade ? Une faible mais désormais continuelle douleur au creux de tripes vint perturber la réponse optimiste qu'il s'apprêtait à donner à cette question.

Cyrius fila un coup de pied dans une pierre qui atterrit dans l'eau et dissipa son reflet. Tout n'était pas tout rose, évidement, il avait sa part d'ombre à gérer quotidiennement, des questions familiales épineuse à élucider régulièrement (d'ailleurs, il n'avait toujours pas parlé avec Commedia) mais les bonnes nouvelles de ses dernières semaines le rendait plutôt confiant, et serein. Il n'avait pas touché à une feuille de thé depuis deux jours et n'en ressentait pas encore encore le besoin, il avait l'impression de maitriser la situation, cela ne lui était pas arrivé depuis un moment.

Le dominant poussa un profond soupire, se délesta d'un crottin, et s'en éloigna tranquillement en regardant autour de lui... Il n'était passé par ici que pour trouver un peu de paix, mais il eut soudain l'impression d'être observé.

Le printemps s’annonçait beau, avec un temps doux et pleins de petits oiseaux qui gazouillaient partout. Rien ne pouvait altérer la beauté et la légèreté de l’air dans un endroit pareil. Rien, sauf peut-être les remarques du mini-shetland qui traversait le Coin des Tourterelles à la recherche d’une bonne petite victime à croquer à pleines dents.

Non, Hélium ne cherchait certainement pas un compagne, un coup d’un soir, une bonne amie à mettre dans son lit, trop bourré pour constater qu’elle n’en valait pas le coup et se réveiller le lendemain avec la peur de sa vie en prenant conscience du monstre couché à ses côtés. Vision d’horreur ! Le petit shetland se secoua pour se libérer d’une image pareille. Heureusement, lui n’avait jamais l’esprit encombré par une addiction quelconque. Il savait ce qu’il faisait et le faisait bien. Même remarquablement bien.

En passant comme un flèche près d’un couple un peu échauffé par la chaleur du printemps, Hélium songea à sa jolie dame et se morfondit en cette belle matinée. Plongé dans une mauvaise humeur passagère qu’il n’appréciait pas, le shetland claqua des dents très fort et surprit les tourtereaux. Le microbe, ce sera pour une autre fois !

Cortex (ça le calmait de se faire appeler ainsi) fila tout droit jusqu’à un point d’eau. Il remarqua bien vite une montagne marron malodorante et plissa le nez, dérangé par celui qui avait cru bon d’avoir une meilleure idée que lui pour pourrir la vie du monde entier. Puis l’humeur du poney remonta en flèche quand il crut reconnaître l’odeur de sa blonde préférée dans les parages. Le mini-shetland tourna la tête de tous côtés et chercha des yeux le gros popotin de Minus.

Oh ! que vois-je ! s’écria-t-il soudain. La rondeur d’un ballon ne saurait égaler cette lune qui se balance, hypnotique, d’un bout à l’autre de ces échasses efféminées ! Même la plus belle des pêches ne saurait être fière de son sillon inter-fessier devant la perfection de celui-ci ! Et que dire de…

Hélium se coupa lui-même en pleine phrase. Il plissa les yeux et approcha d’un trot rapide. Tiens donc ! Quelque chose n’allait pas chez sa belle blonde. Il passa près de la cuisse rousse, loucha sans honte entre les jambes du dominant et s’arrêta devant lui pour un magnifique retourné qui, dans le mouvement gracieux de ses crins blancs (si si), donna le plus bel effet.

Dis donc, chaton, commenta-t-il sur le ton de la confession. La guirlande a été malmenée pendant l’hiver, me semble-t-il. Nomme ce fourbe qu’il endure ma colère !

L'impression d'être observé fut de courte durée, et interrompue par une voix forte et gouailleuse reconnaissable immédiatement. En moins de temps qu'il ne fallait pour y penser, Cortex se matérialisa devant lui, non sans avoir réciter un poème à la gloire de son arrière train.
Cyrius arbora un sourire ravis en constatant que son Cortex n'avait pas changé (toujours aussi petit et poilu), cela faisait un moment qu'il ne s'étaient pas revu, d'ailleurs la dernière fois, le poney lui avait promis de lui trouver un esclave et aussi qu'il aurait de grandes nouvelles à lui annoncer.
Cyrius se fit appelé "chaton" ce qui ne lui déplut pas complètement, et préféra de pas s'attarder sur la métaphore de la guirlande.

- Cortex, mon ange, quel joie de te revoir ! Cyrius jeta rapidement un regard sur les environs, se demandant ce que le poney fichait ici, mais il n'y avait qu'eux et son crottin qui gisait un peu plus loin.

Il reporta son attention sur le poney, et au moment il s'y attendait le plus, se précipita sur lui pour lui renifler la crinière (juste pour l'emmerder, et aussi vérifier quelque chose) puis repris sa place quelques pas en arrière.

- Dis donc, je ne sens sur toi que les effluves viriles de l'étalon que tu es, je pensais que tu revenait d'un rendez-vous galant mon gros, les juments sont en chaleurs t'es au courant au moins ??

Cyrius arbora un sourire débile..

- Parce que moi par contre... j'ai...

Si Hélium traversait un endroit pareil, ce n’était certainement pas dans l’espoir dingue de trouver un joli petit derrière à tâter de ses sabots parfaits. Il n’avait connu, de toute sa vie de star, qu’une seule, unique, dame à sa hauteur. La belle lui avait donné toute une flopée de marmots qu’il avait élevée avec la fermeté d’un roi et l’amour d’un papa poule un peu trop possessif. Jamais, de toute sa vie passée et future (il le savait d’avance), il ne trouverait la moindre femelle pour rivaliser avec celle qui était la sienne. La perfection ne se croise qu’une seule fois, même dans une vie aussi fabuleuse que celle de Cortex. De toute façon, le mini-shetland était un amant fidèle et le resterait jusqu’à son dernier jour.

L’attaque de Minus fusa sur Hélium comme la foudre sur un arbre solitaire. Il n’eut ni le temps ni l’envie de l’éviter et laissa donc la grande blonde profiter de sa fragrance masculine. Le pauvre avait bien le droit à cette faveur. Avec des jambes aussi fines et un bec légèrement crochu, il était plus féminin que la belle Tornado, disparue quelque part sur les Orphelines. Cure de testostérone terminée, Cyrius se recula et darda ses yeux de biche sur Cortex qui lui rendit un regard dur, hautain, méprisant. Bref, un regard de mini-shetland persuadé d’être la huitième merveille du monde.

Allons bon, ma blonde ! Tu m’as bien regardé ? Quel rendez-vous galant sur une terre pareille serait à ma hauteur, dis-moi ? À ma hauteur et à ma hauteur.

Il lança à Minus un regard appuyé. Sa blonde semblait avoir les idées assez claires pour comprendre ses sous-entendus. Ce fut du moins ce qu’il pensait avant d’observer le sourire béat de son ami. Cortex laissa échapper une grimace dégoûtée devant tant d’idiotie et de mièvreries. Ce n’était tout de même pas la première fois que Minus trempait son biscuit… Qu’est-ce qui pouvait le rendre si heureux, cette fois-ci ? Hélium frissonna à l’idée d’un mini-Minus qui court partout. Le dernier mini-lui n’avait pas fait fureur dans le coin. Le poney serait-il, cette fois, invité à cette fête ? Ou devrait-il s’inviter lui-même pour mettre un peu d’ambiance ?

Tiens, tiens, on dirait un ado qui vient d’apprendre les joies de la vie… Que nous vaut ce sourire idiot, mon cher ? T’as passé l’age de t’extasier autant pour une chose pareille ! Regarde donc les quelques rides sur tes grosses fesses, tu te fais vieux. Dis tout à Cortex ! La biquette a-t-elle changé de tête depuis la dernière fois ? Me semble pas qu’il faille autant te réjouir d’être grimpé sur un squelette, mais plutôt de pas l’avoir cassé ! Toujours aussi anorexique ? Et aimable ? La dernière fois que je l’ai vue, elle m’a foutu son nez sous la figure, je te signale. Aah, non, je ne veux pas y repenser ! Cette jument est folle, je croyais que tu t’en débarrasserais vite.

Non, Hélium n’était toujours pas au courant des histoires d’amour autour du dominant. Aux dernières nouvelles, Cyrius avait une fille adoptive (devenue une meurtrière de poney) et une fille biologique d’une pimbêche assez cinglée pour avoir cru bon de cracher sur Cortex ! Il ne savait rien à propos des tromperies, des couples brisés et autres rumeurs à l’eau de rose qui traînaient dans le coin.

Cortex ne proféra ni insultes, ni menaces, ni hurlement face à l'attaque de Cyrius, qui en fut presque un peu déçu (presque). Cependant, le mini-poney ne manqua pas de le fixer avec un regard foudroyant (effrayant même), et affirma qu'il n'y avait pas sur cette Terre la moindre créature féminine qui serait à sa hauteur. A la hauteur de son standing certainement, mais aussi à la hauteur de son physique... Cyrius ne put s'empêcher de poser un regard plein de désolation sur ce corps si minuscule... pas facile de trouver une jument à sa taille... Finalement, sa corpulence se rapprochait plus de celle d'un gros lièvre que de celle d'un cheval... Mais Cortex n'avait probablement pas l'intention de s'accoupler avec un lièvre. D'ailleurs, n'appelle t-on pas la femelle du lièvre "levrette"? Ou bien est-ce celle du Lévrier ? Le dominant se promit de demander à Sinistros, expert en la matière.
Note : (Expert en matière de biologie, et non de levrette bien évidement)

- Mieux vaut être seul que mal accompagné ! S'exclama Cyrius pour rassurer le poney sur sa triste condition.

Le sourire stupide de Cyrius se transforma peu à peu en perplexitude (ce mot n'existe peut-etre pas) lorsqu'il entendit la suite du discours de Cortex. A force d'essayer de s'entre-tuer ou de se faire des vacheries à chacune de leurs rencontres, ils en oubliait de se raconter les épisodes de leurs vies respectives et ce pauvre poney avait trois métros de retard.

- Dis donc mon chou, t'as passé deux ans dans une grotte souterraine pour être autant à la masse ou quoi ? (il rit de lui-même à cette blague de mauvais goût extrêmement drôle). Nazz'ariah c'est de l'histoire ancienne, je l'ai répudier pour...crime de lèse-majesté. (Cyrius préféra ne pas évoquer à nouveau les humiliations subies). Mais depuis j'ai rencontré Superbia, l'amour de ma vie, l'élue de mon coeur, et nous allons bientôt avoir un poulain tous les deux !

Cyrius piaffa d'excitation, tant d'amour dans sa vie lui faisait pousser des ailes. Il fixait le poney avec enthousime.

- Tu connais Superbia ? Demanda Cyrius

Hélium était bien d’accord avec l’affirmation de son Minus préféré. Il préférait largement être seul que mal accompagné. En ce qui concernait les dames de sa vie, en tout cas. Quand il s’agissait de rappeler au monde quel être suprême il était, le poney préférait de loin être mal accompagné. Il avait alors le champ libre pour exprimer sa rage, proférer toutes sortes d’insultes et rabaisser un monde qui pensait pouvoir en faire autant de son côté. Non, bien sûr que non, l’on ne rabaissait pas Cortex impunément. Il était déjà si proche de la terre, de toute façon, qu’aucune insulte à son encontre ne pourrait l’écraser plus. Quelques idiots essayaient pourtant. Ils regrettaient vite.

Une attaque, néanmoins, faisait mouche plus facilement qu’aucune autre pour le mini-shetland. Minus trouva intelligent de lui rappeler son voyage au centre de la terre. Hélium se renfrogna, perdit son sourire et sa bonne humeur, et faillit bien abandonner la perche ici, juste comme ça, pour lui faire regretter sa blague toute pourrie. Néanmoins, il préféra rester bien campé sur ses petites jambes pour écouter la suite de l’histoire. Quelque chose lui disait qu’il avait loupé des éléments et que les nouvelles risquaient de fuser à vive allure.

Le mini-shetland ne fut pas peu fier d’apprendre que sa blonde s’était débarrassée de la pimbêche anorexique. Hélium ne l’avait jamais appréciée et c’était réciproque. Il préférait tirer un trait sur leur passé commun et oublier une bonne fois pour toute la vision d’horreur qu’elle lui avait foutu sous le nez. Était-ce un comportement adéquat, de montrer son boule au premier venu ? Non. Et ce n’était sûrement pas un comportement qui devait aller avec Cyrius. Si Minus ne s’était pas débarrassée d’elle… qui savait… Peut-être que Cortex aurait trouvé un moyen de la dégager.

Crime de lèse-majesté ? se moqua Hélium, en ricanant. Bah tiens ! C’est pas la modestie qui t’étouffe, mon beau Minus.

Superbia. Hélium ne se rappelait d’aucune Superbia. Il était peut-être temps d’avouer à son ami qu’il ne se rappelait guère des noms et que c’était, en partie une des raisons pour lesquelles il donnait des surnoms à tout le monde. C’était beaucoup plus simple pour lui de s’arrêter à un détail physique que de retenir les patronymes bizarres de toutes les bourriques du coin. Certains avaient même des prénoms composés ! Le poney préféra garder le silence. Il ne voulait pas décevoir son petit Minus chéri.

Superbia ? Jamais entendu parler. C’est une marque de parfum ? ironisa-t-il, légèrement jaloux. Celle-là aussi, c’est la femme de ta vie ? Bah dis donc ! mon gros, une vraie girouette dans une tempête ! T’as prévu de tester toutes les femelles du coin ou c’est bon, cette fois, t’es vraiment fixé ?

Hélium avait une certaine aversion pour la polygamie. Allez savoir d’où il tenait ça. Depuis le premier jour où il avait dit à sa femme qu’il l’aimait, le petit poney avait juré de n’avoir qu’elle dans sa vie et s’y était tenu. Même s’il n’aimait pas Nazz’ariah, ce côté-là de Cortex répugnait à apprécier la bonne nouvelle. Combien d’autres juments allait-il voir défiler autour de sa belle blonde ? Il ne voulait pas savoir que son petit cœur souffrirait de toutes ces ruptures. Après tout, Minus n’avait pas sa résistance légendaire…

Je suis invité, cette fois ? demanda-t-il, boudeur. Ta Superbia là, elle va pas me montrer les fesses et me cracher dessus ?

Cyrius ne fit aucun cas de la remarque de Cortex sur sa modestie, car il n'en avait jamais eu. Il attendit avec impatience la réaction de son poney, espérant qu'il approuvera sa nouvelle union, sachant qu'il n'avait pas vraiment eu "d'affinité" avec la dernière. Malheureusement, ou plutôt, heureusement, le nano-Shetland ne connaissait aucune Superbia. Une occasion de pouvoir parfaite démarrer sur de bonnes basse une relation saine et cordiale !

- Tu exagères ! Je suis loin d'être une girouette Chéri, t'es jaloux ou quoi ? Non Nazz'ariah n'était pas la bonne, mais Superbia est... tu verra, tu va l'adorer !

L'alezan essayait de communiquer son enthousiasme à son ami. Superbia était vraiment différente de Nazz'ariah, pas de doute la dessus ! Comment ne pourrait-on pas l’apprécier ? Cyrius n'avait aucune envie de perdre encore une fois l'amitié de Cortex, il espérait donc que leur rencontre se passe convenablement.

- Évidement que tu es invité ! Je vais organiser une grande fête sur les Trompeuses pour fêter son arrivée dans ma vie et à la dominance des Trompeuses. Et pour fêter le potentiel agrandissement de la famille aussi ! Ce sera la plus grande fête qu'Horse-Wild ait jamais connu. Il y aura un paquet d'invité, tout un tas de choses à manger, à boire et à mastiquer, la fêtes durera plusieurs jours et personne ne pourra jamais l'oublier ! Il y aura des spectacles acrobatiques, des démonstrations de Shoot-lapin, des musiciens, des feuilles de thé à volonté et un buffet gastronomique concocté par un singe. Çà va être démentiel !!

Cyrius sautillait sur place, la perspective de cette fêtes lui avait ôté de sa tête toute interférence négative. Il n'avait qu'une hâte, présenter Superbia à la terre entière et s'éclater comme jamais.

- Tu es sur la liste des invité VIP, et la seule personne qui te montrera ses fesses sera une micro-ponette sexy que j'aurai embauché juste pour toi bébé !

Hélium était-il jaloux ? Bien évidemment ! Le poney aimait avoir l’exclusivité de l’amitié et de l’amour de ses proches. Il n’aimait guère partager avec des inconnus. L’idée de devoir donner son Minus à quelqu’un d’autre ne lui plaisait pas du tout. La dernière fois, cela les avait menés droit dans un mur ! Ils avaient bien failli ne plus se parler du tout. Comment conquerraient-ils le monde s’ils ne se parlaient plus ? Cortex ne voulait pas y penser.

Il fallait aussi avouer que le mini-shetland avait très peu d’amis. Les quelques connaissances qu’il croisait par-ci par-là faisaient bien souvent le choix de ne plus le rencontrer, quoi qu’il leur en coûterait. Son humour n’était pas des plus appréciés sur l’île et son amitié envahissante non plus. Peut-être même que certains d’entre eux avaient eu vent d’une tendance, un penchant malsain, pour l’assassinat ou, au moins, tentative d’assassinat sur ses amis. Maintenant, plus personne ne voulait devenir son poto et ça… C’était injuste ! Que ferait-il si la nouvelle madame Minus ne voulait pas d’Hélium à côté de sa blonde ? Il ne voulait pas recommencer toute sa vie à zéro…

Bien sûr que je suis jaloux ! Et inquiet. Je te rappelle que ta dernière copine a bien failli te monter la tête contre moi ! Qui peut me jurer que la nouvelle ne fera pas pareil ? Toi ? T’es amoureux, voyons. Ne jure pas. De toute façon, je te croirai pas sur parole, mon bon Minus. J’ai besoin de vérifier les choses moi-même, tu le sais bien.

La perspective d’une grande fête laissa Hélium pensif. D’un côté, il ne rechignait jamais à s’amuser, souvent au détriment de son entourage, mais l’affluence qu’il risquait d’y avoir à cette fête ne lui plaisait qu’à moitié. Et si un idiot, trop concentré ailleurs, lui marchait sur le bout du nez ? Cortex ne voulut pas l’imaginer ! Il secoua sa petite tête et marmonna dans sa barbe. Il méritait plus de respect !

Et donc… ta Superbia-là, elle est d’accord avec tout ça ? Non parce que ça ressemble plus à un enterrement de vie de garçon qu’à un mariage !

Hélium apprécia le terme VIP. Il aurait aimé être le sujet de cette fête, évidemment. Mais il se contenterait de VIP. Dans la limite où il était le seul à obtenir ce titre ! Il ne voulait pas partager les égards de sa belle blonde avec un autre géant qu’il ne connaîtrait sûrement pas. Après tout, Hélium ne connaissait pas un seul Trompeur à part le dominant… Y avait-il seulement un ou deux membres dans son troupeau ? Le mini-shetland eut comme un doute. Peut-être bien que Minus divaguait complètement à cause de sa consommation abusive de feuilles de thé !

Je me passerai volontiers d’une pétasse en string, merci ! ronchonna-t-il, vexé par une attention qui ne correspondait pas du tout à son caractère. Mais bébé… Y’aura du monde à ta petite fête d’anniversaire ? Tu comptes inviter toute ta famille aussi ? Non parce qu’aux dernières nouvelles, c’est un peu le bordel là-dedans !

Le poney n’avait pas eu vent des écarts de conduite de la belle Commedia, mais il se rappelait parfaitement le fiasco de la naissance de l’autre fille au bec crochu. Il doutait que son Minus, tel qu’il le connaissait, ait réussi à calmer la situation. Les deux nanas devaient encore se crêper le chignon aujourd’hui !
Remarquez… le dominant avait peut-être prévu un combat dans la boue pour départager ses deux folles ?

Il était jaloux. Et Inquiet. Cyrius se retint d'aller sniffer une nouvelle fois les phéromones euphorisantes de la crinière du poney. Mais il se refréna, parce que de temps en temps, il savait faire preuve d'un peu self-control. La tirade du poney arracha néanmoins un sourire presque attendri à l'alezan. Malgré une relation assez houleuse, il considérait Cortex comme un ami, et même comme son ami le plus proche. De toute façon, le dominant des terres Trompeuses avait peu d'amis. Il pouvait compter Sinistros, pour qui il avait toujours eu beaucoup d'estime, et le mini-poney. Cependant, si Cyrius avait des choses à confier, c'est étrangement vers Cortex qu'il irait plus instinctivement. Malheureusement, son ami avec tout de même un défaut majeur, il n'était pas un Trompeur, un véritable regret pour Cyrius.

- Tu verra par toi même, tu la rencontrera, assura Cyrius au poney. Tu ne peux pas la comparer avec Nazz'ariah, elle est différente.

A l'évocation de la fête, Hélium parut un peu méfiant, ce qui n'échappa pas à Cyrius. Cependant il évoquait un point important. Le dominant avait toujours rêvé d'organiser la fête de tous les excès, mais était-ce vraiment approprié pour l'évènement "présentation de la nouvelle dominante des Trompeuses". Cyrius tiqua légèrement. Pas vraiment. Néanmoins il espérait parvenir à faire en sorte que sa fête plaise à la principale intéressée, un challenge... Cyrius voyait déjà arriver la catastrophe d'une fête qui déplairait tellement à Superbia qu'elle s'en irait en courant. Mais grâce à son optimisme légendaire, il eut la conviction qu'il arriverai à relever le défi et que l'évènement serait parfait et bien vécu par tout le monde (et pas seulement par lui).

- Elle est d'accord, évidement..., assura Cyrius tout en continuant à réfléchir à l'éventualité d'un nouveau fiasco.

Le poney souleva le sujet épineux de la liste des invités. Cyrius retrouva son aplomb, fier de la décision inconsciente qu'il avait prise.

- Il y aura du monde, j'ai décidé que pour ne froisser personne, tous les chevaux vivant sur l'île seraient invités. Parce que tu vois, je suis obligé d'inviter ma famille, alors je me suis dit que plus il y aurait de monde autour, plus ça "diluerait" le risque que les gens s'entre tuent. Malin hein ?! (Cyrius, expert en sociologie).

Hélium n’était pas à cent pour cent convaincu par les propos de Minus. Il sentait que sa blonde n’était pas elle-même sûre d’elle. Cette fameuse Superbia était-elle seulement au courant de la fête à venir ? Était-elle vraiment différente de Nazz’ariah la redoutée et redoutable ? Le mini-shetland ne pourrait pas se faire une idée de la vérité avant d’avoir pu rencontrer la dame en question. Néanmoins, il doutait que cette entrevue soit pour bientôt. Il n’avait pas prévu de mettre les pieds sur les Terres Trompeuses pour l’instant. Il avait d’autres chats à fouetter sur les Terres Orphelines, quelques affaires à régler et une petite puce dont on lui demandait un peu trop souvent de s’occuper. Le poney frissonna rien qu’à imaginer le familier que la luciole était allée chercher dans les Verts Vallons…

La suite des paroles de Cyrius ne plut guère à Hélium qui grimaça. Inviter tout le monde n’était clairement pas la meilleure idée de sa vie… Avait-il seulement conscience des enjeux ? De la guerre qu’il s’apprêtait à ouvrir et à laquelle il offrait, innocemment, un magnifique champ de bataille ? Le poney soupira et détourna les yeux de sa blonde. Tout ceci ne lui plaisait pas. Il voyait bien la catastrophe qui allait arriver. Connaissant la meurtrière comme il la connaissait et ayant eu un aperçu du caractère de cochon de la jument qui avait élevé son autre fille, Cortex restait persuadé que la foule ne réglerait pas le problème. Au contraire, c’était peut-être l’occasion pour elles deux de se trouver des alliés et de diviser complètement l’île.

Lui, en tout cas, ne prendrait parti pour personne.

T’as conscience que tu cours droit à la catastrophe ? demanda-t-il, l’œil suspicieux. J’suis sûr que tu crois dur comme fer à ce que tu viens de dire, mon pauvre Minus… Bah ! Si ça pète à ta fête, tu pourras pas dire que personne t’avait prévenu !

Cortex piétina une touffe d’herbe sous son sabot et réfléchit à quelques petites choses qui le chiffonnaient. Cette fête ne lui disait rien qui vaille et bien qu’il aimait beaucoup sa blonde, certaines choses pesaient encore au fond de son cœur. Il avait besoin de calme et de réfléchir longuement à ce qu’il ferait de sa vie. Tout semblait inutile, par ici. Ses mots, ses actions, ses propositions. Les gens passaient devant lui sans le voir, comme un caillou sans importance dans lequel ils auraient bien shooté s’ils n’avaient pas peur qu’il morde. Ils avaient bien raison ! Hélium ne se laisserait pas marcher sur les pieds ! Mais ses défenses étaient brisés et il ne savait plus comment faire pour les remettre d’aplomb.

Tu sais quoi, ma belle ? Juste pour toi, je viendrai à cette petite fête. Mais si ça pète, compte pas sur moi pour rester dans les parages ! J’veux pas me prendre un coup moi, j’ai rien demandé !

Le mini-shetland fit quelques pas en avant et zieuta sa blonde. Certaines choses le dérangeaient et il avait besoin de se poser dans son coin pour comprendre les enjeux. Maintenant, c’était le bon moment.

Bien, Minus. Il faut que j’aille me préparer pour cette magnifique fête alors ! Un petit régime bien gras pour de belles formes et un poil soyeux, oui, oui, voilà ce qu’il me faut ! Tu devrais en faire autant… ces belles fesses se sont un peu amincies en plus de prendre des rides. C’est pas comme ça que ta belle dame va rester avec toi, crois-moi ! Allez l’affreuse ! On se revoit à ta guerre !

Puis il tourna les talons.

Bien que le pessimisme faisait partie de la nature du poney, Cyrius fut un peu déçu du manque d'enthousiasme flagrant qu'il démontrait. Avec les années, le dominant avait petit à petit appris à connaitre Hélium, bien que leurs relations ne soit basées sur des fondations glissantes. L'alezan essayait donc de faire taire la petite voix intérieur qui lui soufflait que le poney avait raison, et que l'évènement à venir risquait de mal se finir. Cyrius avait confiance, cette fois ci, tout ce passerait bien, calmement, sobrement. Sobrement...

- Tous se passera bien mon Cortex, je m'occuperai bien de toi, et si ça tourne mal, tu n'aura qu'à partir, pas de pression.

Cyrius était sincère, il organisait cette fête pour que tout le monde passe un bon moment, et même si Cortex n'avait pas envie de venir, Cyrius ne le forcerait pas.

Le dominant sentait que le poney était en pleine cogitation, il semblait perturbé et agité. D'ailleurs, même s'il se montra plus joyeux, il mit fin à l'entrevu en prétextant devoir se préparer pour la fête.

- D'accord, à bientôt alors...

Conclut Cyrius un peu mollement alors que Cortex avait déjà tourné les talons. Le poney s'éloignait, laissant l'alezan seul et un peu dépité. Il aurait bien aimé profiter un peu plus de la compagnie de son ami aujourd'hui, mais celui ci ne semblait pas disposé. L'étalon se retrouva donc seul, incapable de décider ce qu'il allait faire maintenant.