Under pressure

Des années et des année que Cyrius fréquentait Horse-Wild, et pourtant, il arrivait toujours à découvrir de nouveaux endroits... Cette jungle par exemple. Il s'y était retrouvé par hasard, après une errance solitaire dans le Royaume des Singes. Le dominant avait toujours détesté le Royaume des Singes, mais il avait été en négociation active avec un groupe de primate restaurateurs, l'obligeant à venir régulièrement fréquenter leur jungle. Depuis, il y revenait de temps à autres.
En cette fin de journée, l'alezan se trouvait en terre inconnue. Plus un singe à l’horizon, seulement une jungle épaisse et plutôt hostile, malgré les nombreux arbres à fruits exotiques qui poussaient ici et là.

Ces derniers temps, Cyrius allait plutôt bien, essentiellement grâce à l'amour qu'il avait retrouvé dans sa vie. Superbia, qu'il considérait comme la jument qu'il avait toujours cherché. Désormais pleine du fruit de leur amour, et qui avait récemment accepté de devenir Trompeuses à ses côtés. Du positif sans sa vie, qui l'aidait à se sentir plus léger, plus serein aussi. Il avait pourtant quelques moment où ses démons le rattrapaient, où ses problèmes faisaient figures de montagnes infranchissables, et qu'il essayait de régler de la moins bonne façon qui soit... Sans parler du fait qu'il avait l'impression que sa santé se dégradait légèrement ses temps-ci, chose qu'il avait décidé d'ignorer.

Cet après-midi, dans cette jungle inconnue, il marche silencieusement, entre les arbres, seul le chants des oiseaux et le bruit de la forêt se faisait entendre. Il goûtait sur son passage des fruits qu'il ne connaissait pas, notant lesquels étaient les plus goûtus, afin qu'il en ramène, sur le chemin du retour, pour sa belle Superbia. Quelques vitamines ne seraient pas de trop pour la future maman.

Note:

Le Choeur : Baba Yaga se balance de liane en liane, heureux de la visite de la belle Commedia Dell’Arte. Car elle est radieuse, depuis qu’elle a laissé ses contrariétés derrière elle. Les mauvais souvenirs ont filé avec le courant tranquille de la Rivière de la Vie depuis qu’elle a refusé d’être une fois de plus insultée. Elle a délaissé les Terres Secrètes pour retourner explorer l’île qu’elle n’a pas vraiment foulée ces dernières années et rejoindre son familier après avoir assisté au second triomphe de son père adoptif lui a semblé être une bonne idée. Le singe argenté, grisonnant car vieillissant, s’est réjoui de sa visite et tous deux se sont aventurés dans les profondeurs du Royaume des Singes, sans crainte. La balade est plaisante, ponctuée des caquètements de Baba Yaga auxquels Commie répond occasionnellement.

Commie : Tu sais, je n’étais jamais allée au Golfe d’Emeraude. (elle se confie au ouistiti.)

Le Choeur : Comme si mentionner les Terres Trompeuses le faisait apparaître, la comédienne aperçoit soudain leur dominant entre les arbres et le rejoint d’un pas assuré tandis que Baba Yaga se juche sur son dos dans un portrait qui devrait rappeler des souvenirs à Cyrius.

Commie : Justement, on parlait de toi !

Note:

L'art d'entrer en scène est un talent que possède Commedia, et Cyrius la trouve soudainement face à lui tandis que Baba, fidèle à ses mauvaise habitudes, lui saute sur le dos. Le dominant ne s'en émeut pas, content, comme toujours de revoir sa fille. Sa première fille. Il est néanmoins toujours intrigué par cette corne, qu'il avait déjà remarqué lorsqu'elle était venue à sa fête.

- Oh, et qu'est-ce que vous disiez ? Demanda t-il, la saluant d'un sourire.

Il s'arrête face à elle, et lui donne un petit coup de naseaux affectueux. Ca avait toujours été comme ça entre eux, des marques d'affections, malgré les disputes qu'ils pouvaient avoir. Il n'avait jamais eu ce genre de rapport avec Hall' qui était moins... tactile.

- Comment cette corne tient-elle sur ton front ?

Le Choeur : Cyrius aussi est radieux et elle le contemple brièvement avant d’incliner la tête pour le saluer. Sa corne attrape un rayon de soleil dans le mouvement et scintille de mille éclats d’ivoire comme ses yeux bruns, que la vue de l’alezan a réchauffés.

Commie : Nous parlions des splendides paysages de ton territoire, je me rends compte que je ne l’ai jamais vraiment visité.

Le Choeur : Elle a foulé les Terres Secrètes et parcouru l’île de long en large mais la comédienne n’a jamais pris le temps de vraiment s’arrêter chez son père adoptif. Même les Terres Orphelines lui ont en partie échappé, elle ne se souvient pas avoir exploré la Maison Hantée.

Commie : Un peu de résine et beaucoup de contorsions. (elle fait la confidence dans un rire).

Le Choeur : Les gestes affectueux de Cyrius sont toujours très précieux, car elle n’a pas connu son père biologique et n’a jamais noué de relation particulière avec les habitants de l’île si ce n’est le dominant et dans une moindre mesure, Ezaël et Camporeal.

Commie : Comment vas-tu ?

Le Choeur : Les autres individus qu’elle a brièvement fréquentés ne valent pas la peine d’être mentionnés et elle-même n’a jamais cherché à rester proche de Final Act ou de ses autres poulains. Mais Commedia Dell’Arte ne leur accorde pas la moindre pensée tandis qu’elle fait face à la jungle. Il est temps de l’explorer, pense-t-elle en attendant que Cyrius fasse le premier pas.

Commedia avoue sa méconnaissance des Terres Trompeuses malgré la beauté de leur paysage. Cyrius sourit simplement à ce constat. Si Commedia voulait découvrir les Trompeuses, il n'était pas trop tard, il lui avait toujours dit qu'elle pourrait aller et venir à sa guise sur son territoire.

- Des lacunes que tu comblera certainement un de ces jours, commenta t-il avant de rire à sa confidence sur sa corne. La palomino avait toujours beaucoup d'imagination, et même si son explication avait l'allure d'une blague, il la cru sans problème.

- Je vais bien, confia Cyrius sans plus s'attarder sur lui-même. Comme tu vois, je visite un nouvel endroit. Tu es déja venue par ici ?

Cyrius reprend le pas, et regard autour de lui. Une jungle, comme il y en avait beaucoup sur Horse-Wild. Celle-ci avait-elle quelque chose de particulier ?

- Et toi, ma puce, quoi de neuf ?

Vaste question

Le Choeur : Elle sourit. Son exploration de l’île n’est en effet pas terminée malgré les années qu’elle y a passées et elle sait que son père adoptif l’accueillera volontiers sur les Terres Trompeuses si elle décide de les visiter. Elle le fera prochainement, se promet-elle. A moins que cette rencontre les fasse tous les deux changer d’avis…

Commie : Non, c’est la première fois que je m’aventure aussi loin dans le Royaume des Singes.

Le Choeur : Elle regarde autour d’elle, cherche les subtiles différences entre la lisière de la Jungle et les profondeurs qu’ils parcourent à présent. Cyrius se porte bien mais ne s’étend pas sur sa situation. Peut-être parce que la comédienne la connaît déjà, ou peut-être parce qu’il a quelque chose à cacher. A moins qu’autre chose le trouble.

Commie : Je… papa…

Le Choeur : Un sanglot lui échappe. Tant de choses l’ont troublée, Commedia Dell’Arte a décidé de les oublier pour endosser un rôle de plus. Celui que les habitants de l’île lui ont attribué lui déplaît. La jument palomino ne sait pas si elle peut se confier et lance un regard plein de détresse à Cyrius, qui a repris le pas.

Commie : J’ai allaité ce petit qui n’est pas le mien, ni le tien. Il était égaré au Golfe d’Émeraude, je suis tellement désolée…

Le Choeur : Et elle l’est. Désolée que son père adoptif se soit fait manipuler, Désolée que le remède que Hyuna’ lui a confié n’ait pas fonctionné et désolée du funeste destin auquel cela a condamné Polichinelle. Désolée que personne ne l’ait jamais écoutée elle, lorsqu’elle a voulu attirer l’attention par ses bêtises. Désolée de sa maladresse envers Hélium qui a toujours cru en elle.

Commie : Il ressemblait à Polichinelle. (sa voix se brise.)

Cyrius continuait d'avancer sereinement aux côté de sa fille lorsqu'elle se mit à sangloter et à le regarder avec une détresse qu'il n'avait pas vu chez elle depuis des années. L'étalon s'arrêta et la fixa, incrédule, tâchant de comprendre ce qu'elle racontait.
Elle dit avoir allaité un poulain perdu sur le Golfe d'Emeraude, rien que cette phrase soulève une dizaine d'interrogations pressantes dans l'esprit de l'étalon. Mais elle poursuit, explique que le poulain ressemblait à un certain "Polichinelle". Cyrius n'y comprend rien, il ne se demande même pas si Commedia joue la comédie, son chagrin à l'air trop sincère. Soudain, il se rappel de sa rencontre au Cimetière avec Aurore Opéra, qui avait dit avoir perdu un poulain qu'il aurait eu avec Commedia. Cyrius avait fini par se dire que tout cela était faux, sans compté qu'il était dans un état second ce jour là, mais en voyant Commedia devant lui et dans cet état, il se demanda si finalement, il n'y avait pas un peu de vérité.

Cyrius, un peu désemparé, sèche les larmes de sa fille d'un doux revers de naseaux puis la regarde avec sérieux :

- Commedia, explique moi, je ne comprend rien à ce que tu raconte.

Sa voix est douce, il ne veut pas la brusquer, mais sa fille à l'air catastrophé et il a peur de ce qu'il va entendre.

Le Chœur : Elle ne joue pas sa détresse. Elle est trop vraie pour n’être qu’un masque et quand bien-même Commedia Dell’Arte aimerait ne pas l’incarner, elle est incapable de tout à fait l’oublier. Alors elle sanglote. Avec la dignité d’une comédienne et l’aide de son père adoptif, la jument palomino parvient à ne pas ruiner son beau visage. Elle a cependant semé la confusion dans l’esprit de Cyrius, qu’elle regarde tristement.

Commie : Je… La fille d’Aurore Opéra… Ezekiel l’a tuée.

Le Chœur : L’aveu tombe, lourdement, comme ses larmes, dans le silence de la Jungle. Commedia ne se demande pas pourquoi les singes ne s’y aventurent pas et se contente de rassembler tant bien que mal ses émotions, qu’elle ne peut pas cacher à l’alezan, pour tenter de lui confier son malheur.

Commie : J’aurais dû la garder. J’ai… je ne pensais pas… Papa j’ai arrêté. J’étais prudente, cette fois, je ne devais pas... Mais elle est née et je ne savais pas quoi faire, j’ai paniqué, je l’ai poussée et…

Le Chœur : Elle est incapable de terminer sa phrase, de répéter l’horrible vérité. Son ami d’enfance, qui l’a insultée et rabaissée, qui l’a malmenée sans parvenir à l’humilier, lui a enlevé sa fille. Pour la première fois, Commedia Dell’Arte réalise qu’elle ne veut pas se débarrasser de ses poulains, pas comme ça. Ils ne méritent pas ça. Elle a tenté d’épargner un tel avenir à Polichinelle mais la petite a toujours été condamnée.
Par le poison qu’elle a ingéré et par l’étalon.

Commie : Plus tard, j’ai rencontré Camporeal et je l’ai allaité. Il était abandonné… Il lui ressemblait.

Cyrius est sans voix.
Il faut dire que ces derniers temps, les situations de ce genre semblaient s'enchainer à une fréquence inconcevable. Il était venu dans cette jungle oublier une liste de problèmes et de mauvaises nouvelles longue comme sa... non je ne dirait pas comme quoi... Il s'était même mit à la méditation et à la sophrologie pour essayer de se focaliser sur les belles choses de la vie. Mais Commedia venait de ruiner tous ses efforts en cinq minutes. Après le désastre de sa fête, venait un nouveau désastre qu'il avait pourtant vu poindre à l'horizon. Voila que la tempête éclatait d'un seul coup.

L'étalon ferma la yeux. Pas qu'il voulait supprimer la vision de Commedia de son esprit, non, il tâchait plutôt d'appliquer un principe méditatif afin de garder son calme. Heureusement il était cette fois-ci parfaitement sobre et cette tâche fut largement plus réalisable.

Il fit le tri dans les informations que Commedia lui donnait entre deux sanglots.

Aurore Opera avait dit vrai. Il avait eu un poulain avec Commedia. Une fille, probablement nommée Polichinelle. Commedia avait abandonnée la pouliche, ou l'avait poussé, l'étalon ne comprenait pas trop. Quoi qu'il en soit, Ezekiel (cet étalon que Cyrius avait drogué lorsqu'il était poulain) était passé par là et avait tué la pouliche. Elle regrettait mais c'était trop tard, forcément... Au moins, contrairement à son autre fille, Commedia semblait être capable de faire preuve de sensibilité de temps en temps... Elle conclu en déclarant avoir allaité Camporeal, un poulain abandonné. Probablement une façon pour elle de se rattraper. Cela faisait une belle jambe à Cyrius...

Il rouvre les yeux, et fixe sa fille dont les larmes ont déformé le visage. Il essaye d'éprouver de la compassion pour elle, mais n'y parvient pas. Combien avait-elle abandonné de poulains ? Plusieurs d'après les rumeurs qu'il avait entendu. Il avait déjà rattrapé ses bêtises en adoptant Final Act, et voila que, loin d'apprendre de ses erreurs, elle en faisait de pires. Cyrius avait une petite-fille morte, c'est tout ce qu'il retenait de cette histoire.

- Merveilleux. Lâcha t-il froidement. Il se sentait vide, mort de l'intérieur, il n'avait plus envie de rien. Rien à part Superbia et quelques feuilles de thé.

Le Chœur : Les yeux clos de Cyrius l’empêchent de voir Commedia Dell’Arte redresser la tête. Le silence est glaçant et elle sent son cœur se figer dans son poitrail tandis qu’elle réalise qu’une fois de plus, on ne lui apportera aucun soutien. Elle rit alors, aussi froidement que son père adoptif qui ne lui donne aucun mot de réconfort.

Commie : Mais tu t’en fiches, hein ? Tu te dis sûrement que c’est la honte. Elle abandonne ses poulains… mais toi, qu’as-tu fais pendant que ta compagne parcourait l’île la queue en panache et que ta fille se rendait détestable ? Tu n’es pas resté avec elles plus longtemps que moi, tu les as abandonnées aussi. Te l’a-t-on vraiment reproché ? J’ai entendu dire que le dominant des Terres Orphelines a fait exactement pareil, mais personne ne dit du mal de lui. (elle hausse le ton.) Pourquoi serait-ce seulement les mères, qui doivent rester avec un seul étalon et leurs progénitures ? Pourquoi pas les pères aussi ? Oklaan non plus, n’a pas cherché à élever Final Act ! Aucun d’entre eux, n’était intéressé par les poulains, je ne vois pas pourquoi il n’y a qu’à moi qu’on le reproche.

Cyrius est un peu abasourdi. Sa petite Commedia, la pouliche qu'il avait adopté, cette petite palomino malicieuse qu'il aimait comme sa propre fille avait bien changée. Elle était devenue une jument, qui faisait ses erreurs et ses propres choix. Visiblement déçu de la réaction de son père, elle argumenta, déclarant que lui non plus n'était pas blanc comme neige. Elle avait raison. Que faire alors ? Accepter que sa fille n'était pas la créature parfaite et innocente qu'il avait gravé dans son coeur ? Ignorer ses frasques, faire comme si ce rien n'était ? Une solution facile mais qui baserait leur relation sur des non-dits. L'étalon ne voulait pas détériorer sa relation avec Commedia, il l'aimait et ne voulait pas la perdre, la vie était beaucoup trop courte, il en avait cruellement conscience.

- Tu dois absolument te montrer plus prudente, et plus raisonnable Chérie. Ce poulain aurait du vivre...

La voix de Cyrius se brise imperceptiblement. La mort de ce poulain qu'il ne connait pas le touche plus qu'il ne l'aurait cru. La mort le terrifie, il n'a plus envie de hurler, ni de réprimander, il regarde sa fille avec une profonde tristesse dans le regard, tant de choses se mélangent dans sa tête.
Il s'est repris, voudrait sentir sa fille blottie contre lui comme lorsqu'elle était pouliche, mais reste immobile.

- Est-ce qu'il y a d'autres choses de genre que tu ne m'a pas dites ? Il sourit, rit presque, quoi faire d'autres ? Il n'a pas envie de hurler, ni de lui en vouloir. Là je suis prêt à entendre n'importe quoi, tu ne risque que rien plaisante t-il en faisant bonne figure.

Le Chœur : Elle se fige, craint que sa rage fasse naître de la haine chez Cyrius. Abasourdie, la jument fixe son père adoptif et regrette ses mots tandis que l’alezan lui prouve une fois de plus le contraire. Il a toujours excédé ses attentes, dès le premier jour et elle lui en est reconnaissante tandis qu’elle sanglote à nouveau. Elle a essayé et essayera encore de se corriger, car tout comme lui, Commedia Dell’Arte pense qu’elle a fauté, cette fois plus que les autres. (elle secoue négativement la tête à sa question et se jette contre son poitrail pour se blottir contre lui.)

Commie : Elle s’appelait Polichinelle… Elle aurait eu le même âge que Camporeal. Lui non plus ne mérite pas ce qu’il lui est arrivé… Toi non plus Papa, tu ne mérites pas tout le mal que l’ont te fait. Mais c’est fini maintenant, je suis sûre que Superbia sera à la hauteur.

Commedia vient se blottir contre lui avec une spontanéité qu'il lui connait. La sentir si proche, lui apporte un réconfort incroyable. Aucune drogue n'est capable de remplacer ce genre de sensation. L'alezan pose ses naseaux dans la crinière de sa fille. Il l'aime, profondément, et malgré tout leurs désaccords il se sait capable de tout pour elle.

Polichinelle, raconte t-elle. Même âge que Camporeal, que Cyrius connait... Commedia se sent mal et coupable de ce qui est arrivé. Ses dernière paroles concernant Superbia le touche au plus profond. Cyrius à toujours fait ses choix seul, et rare sont ceux qui les ont approuvés. Le fait que sa fille approuve aujourd'hui sa relation avec Superbia le comble. Il continu de passer doucement ses naseaux sur les crins de Commedia, un geste tendre, il a tant d'amour pour elle.

- J'ai rencontré Camporeal, confit Cyrius. Il m'a fait de la peine. C'est bien que tu te sois occupé de lui.

Le Chœur : L’étreinte lui redonne vie. L’inspiration lui revient, elle qui l’a délaissée depuis quelques temps et pour la première fois depuis longtemps, Commedia Dell’Arte sourit vraiment. Elle se réjouit des gestes tendres de son père adoptif à son intention et elle hoche doucement la tête lorsqu’il approuve de ses actes. Ils restent longtemps ainsi et lorsqu’elle se détache finalement, Commie a la sensation d’à nouveau être la pouliche qu’elle était lorsqu’elle a rencontré l’alezan.

Commie : Je me demande ce qu’il se cache par ici, je ne me suis jamais aventurée aussi loin dans la Jungle, il faut dire que les singes du Royaume ne sont pas très accueillants, à part Baba Yaga. Il est beaucoup de choses mais pas guide touristique ni diplomate. Désolée, mon ami, mais il faut dire les choses telles qu’elles sont. (elle tourne la tête vers son familier et sourit, penaude.)

Cyrius se sent heureux. Le sourire de Commedia est magnifique, il illumine, irradie tout autour d'eux... L'alezan sourit aussi. Des années qu'il n'avait plus ressenti ce lien si étroit qui s'était tissé entre eux il y a des années... Il avait une totale confiance en elle... et à ce moment précis, il avait même envie de se confier. De lui révéler les angoisses qui le rongeait depuis quelques temps... Il avait tout ce dont il avait toujours rêver, mais il avait si peur actuellement... et si tout s'arrêtait brusquement pour lui bientôt ?

Mais Commedia embraya joyeusement sur la découverte de ce lieu inconnu, et le dominant plongea avec elle, oubliant le reste. Juste profiter du moment présent. Il prit le pas avec elle, et observa cette jungle, prenant garde où il mettait les pieds... Des jungles, il en avait vu beaucoup sur Horse-Wild. Qu'avait celle-ci de particulier ?

- J'ai l'impression que peu de chevaux se sont aventurés par ici, commenta Cyrius en remarquant l'absence relative d'empruntes sur le sol. Baba Yaga les accompagnait, silencieusement. Peu de singes également... Nous allons surement faire des découvertes interessantes...

Le Chœur : Elle sent, brièvement, l’angoisse de son père adoptif. Mais le sombre sentiment disparaît aussi vite qu’il est apparu et Commedia Dell’Arte décide d’offrir une distraction à Cyrius plutôt que de le replonger la tête la première dans ses nombreux soucis. Les arbres tropicaux les coupent du reste du monde et le temps semble comme s’arrêter tandis que le silence qui règne dans la jungle est brisé par les sons qu’ils produisent eux seuls et uniquement eux.

Commie : C’est trop calme…

Le Chœur : Il n’y a aucune emprunte sur le sol, pas la moindre trace d’un passage quelconque et Baba Yaga se redresse sur son dos, aussi curieux et mal à l’aise qu’elle. La comédienne enfile son costume d’exploratrice tandis qu’elle regarde où elle met les sabots, prudente. Quelque chose lui dit qu’un pas de travers et ce calme inquiétant tournera au chaos sans nom. Les arbres défilent autour d’eux et se ressemblent tous.

Commie : Par là !

Le Chœur : Parfois, Commedia Dell’Arte aperçoit un éclat gris-vert entre les feuilles. Mais à chaque fois qu’elle tente de se diriger par-là à travers le feuillage, la Jungle semble reculer et eux, faire du sur-place. Finalement, elle jaillit entre les plantes sauvages et tombe devant la vue impressionnante d’un temple Inca niché au creux d’un ravin. Elle se tourne vers son père adoptif pour lui faire part de sa découverte.

(un sifflement lui vrille soudain les oreilles et une première fléchette soulève ses crins.)

Commie : A TERRE !

C'est trop calme... Une réflexion qui pouvait paraître exagérée lorsque l'on visitait un endroit parfaitement inconnu. Cependant, alors qu'il progressait silencieusement dans la jungle, Cyrius du s'avouer qu'elle avait raison. Dans une jungle aussi dense, ils aurait du entendre le vacarme des oiseaux, les sont émis par la faune dissimulée. Mais rien, ou presque. La forêt semblait s'être tue...

- Hum... Commenta simplement Cyrius, tandis qu'il suivait Commedia.

Ils arrivèrent finalement devant une construction monumentale que jamais l'étalon n'aurait cru voir de sa vie. Une sorte de temple de pierre, immense, niché au creux d'un ravin. Les yeux du mâle parcourait cette superbe découverte lorsque quelque chose lui siffla aux oreilles. Il fit un bond en arrière, et tourna la tête vers sa fille qui avait failli se faire piquée par une étrange fléchette. Elle hurle de se mettre à terre, mais son père la bouscule volontairement pour lui ordonner de faire tout le contraire.

- Mais non, COURS !!!

Il s'apprête à détaler, son instinct lui fait comprendre qu'ils sont les proies et que les prédateurs ne les lâcheront pas.

Le Chœur : Cyrius la bouscule et lui ordonne, avec un ton qu’elle n’a pas entendu depuis quelques temps, de se mettre à courir. C’est donc tout naturellement que Commedia Dell’Arte détale à sa suite et galope droit devant, loin de la découverte qu’ils viennent de faire.

Commie : C’est formidable (son commentaire souffre un peu de sa respiration saccadée.) les humains ne sont pas là mais leurs constructions sont tout de même agressives. C’est une espèce dangereuse en tout point.

Le Chœur : Elle gobe un fruit du dragon au passage d’un arbre fruitier qu’elle a frôlé d’un peu trop près et mâche rapidement sa cueillette tandis qu’ils prennent un virage serré. Le feuillage se dégage sur le passage et la Jungle s’éclaircit à nouveau.

Commie : On peut peut-être arrêter de courir… (elle est trempée de sueur.)

Lorsqu'il jugea en effet qu'ils s'étaient suffisamment éloignés, Cyrius ralentit l'allure jusqu'à s'arrêter. Le temple était loin, et la menace ne semblait pas les avoir poursuivit. Le dominant remarqua que cette course avait donné chaud à Commedia. Cela le rassura, car lui même était exagérément épuisé, il peinait à reprendre son souffle et transpirait plus que de raison. Il tâcha néanmoins de ne pas trop le laisser paraitre.

- Mais c'était quoi ce truc qui est passé juste à côté de ta tête ??? Demanda-il entre deux inspirations

Commedia avait évoqué les humains. De plus en plus de monde les évoquaient ces derniers temps. Et il fallait se rendre à l'évidence, des humains se trouvaient sur Horse-Wild, ils avaient même laissé des traces sur ses Trompeuses...

Le dominant fit quelques pas pour essayer de se refroidir un peu, l'atmosphère de cette jungle était particulièrement étouffante.

- Je pense qu'il va falloir qu'on se montre plus prudents que d'habitude...

Le Chœur : Elle lance un regard calculateur à son père adoptif, qui semble épuisé bien qu’il ne le montre pas. La jument palomino a repris son souffle et en profite pour répondre à la question de Cyrius avec une expression un peu trop sérieuse à son propre goût. Commedia Dell’Arte ne veut pas que sa représentation soit dérangée par des imprévus.

Commie : Des fléchettes, je crois. On a dû déclencher un piège en approchant.

Le Chœur : Elle pourrait reconnaître que les humains sont ingénieux, leur statut de bipède leur permettant de mettre en place des mécanismes qui restent dangereux des années durant si elle en croit l’âge du temple dont ils ont été forcés de s’éloigner. Commedia Dell’Arte acquiesce aux paroles de son père adoptif et vient marcher à ses côtés.

Commie : Je suis d’accord. Ça va ? Tu as l’air mal en point…

Le Choeur : L’inquiétude l’envahit soudain. Et s’il était touché ? Les fléchettes auraient pu être empoisonnées songe-t-elle. La comédienne fait précipitamment le tour de l’alezan pour vérifier qu’aucune arme ne l’a blessé et cherche frénétiquement une preuve que ce n’est qu’une vieillesse discrète qui l’a essoufflé à ce point.

Des flechettes, un piège... Toutes ces rumeurs à propos des humains se vérifiaient... Si vraiment des humains avaient pénétré leur île, la vrai question serait de savoir leur nombre... Quelques humains ne représentaient pas une grande menace aux yeux de Cyrius (bien qu'il connaissait mal cette espèce) mais sa crainte était qu'ils se révèlent nombreux.

Cyrius s'arrête, et il se rend compte que Commedia le regarde avec inquiétude. Elle lui tourne autour et l'inspecte, lui demande si ça va. L'étalon fait de son mieux pour masquer sa gêne, il a maintenant presque repris son souffle.

- Ca va, la rassure t-il avec un sourire, je suis juste un peu fatigué ces derniers temps..

Il ne rentre pas dans les détails.

- On va où maintenant ? Lui demande t-il pour changer de sujet

Sujet: Re: Under pressure Lun 2 Sep 2019 - 12:14

Le Chœur : Commedia Dell’Arte remarque bien la gêne de Cyrius. Il a repris son souffle, mais cela ne la rassure pas totalement. Elle respecte cependant son choix de ne pas s’épancher sur le sujet et lui adresse un dernier regard insistant, pour qu’il sache qu’elle est à son écoute. Finalement, elle se tourne vers la sortie approximative de la jungle.

Commie : Je pense qu’il est temps d’explorer de nouveaux horizons. Je te raccompagne à la frontière. (elle sourit courageusement.) Ça me fait plaisir de te voir et du passer du temps avec toi, comme avant.

Sujet: Re: Under pressure Mer 18 Sep 2019 - 14:45

Cyrius voit le regard de Commedia, lucide et attentif. Ce qu'il voit chez elle le bouleverse un instant. Elle avait remarqué, ce quelque chose qui clochait chez lui, mais se gardait bien de le questionner, le prenant au mot lorsqu'il disait que tout allait bien. Elle commença à lui emboiter le pas vers la frontière, mais Cyrius ne bougea pas. Il ressentit soudain le besoin de se confier, de lâcher ce qu'il avait sur le coeur et qui pesait de plus en plu lourd. Se confier à Commedia ? Elle était probablement la bonne personne. Il avait confiance en elle, il avait toujours eu confiance en elle. Il pensa à Superbia, mais n'osait aborder avec elle un sujet aussi lourd alors qu'ils venaient de devenir parents...

- Commedia attends...

Il attrapa son regard, il était mal à l'aise, la peur qu'il ressentait depuis des mois n'était plus dissimulée, il avait besoin de partager son secret.

- J'aimerai te parler de quelque chose...

Sujet: Re: Under pressure Ven 27 Sep 2019 - 3:14

Le Chœur : Elle s’arrête dès que Cyrius prononce son nom. Son cœur se serre, car si elle est touchée qu’il décide finalement de se confier, Commedia Dell’Arte est aussi inquiète pour son père adoptif. Elle tente de traiter le sujet avec légèreté pour masquer son angoisse. Ses lèvres portent difficilement un sourire fragile.

Commie : Laisse moi deviner, tu as contracté une maladie sexuellement transmissible lors de tes activités illicites avec des mineurs ?

Le Chœur : Mais déjà, son sourire tombe et le masque s’effrite. Ses yeux s’emplissent de larmes lorsqu’elle se rapproche du dominant des Terres Trompeuses. Elle craint que ce titre, qui ne vaut finalement rien si ce n’est la fierté de Cyrius, l’ait rendu malade. C’est un prix bien trop lourd à payer, mais qui est-elle pour juger de ses ambitions ?

Commie : Papa… (ce n’est qu’un murmure.)

Sujet: Re: Under pressure Lun 30 Sep 2019 - 15:05

Commedia a déja tout compris, il le voit dans ses yeux tandis que ceux-ci s'emplissent de larmes. Elle est intelligente et compatissante, il n'a jamais eu besoin de beaucoup de mots pour se faire comprendre d'elle, leur relation était bien plus fusionnelle que ne l'avait été celle qu'il avait avec sa fille biologique.

Elle se rapproche et Cyrius tâche de masquer son émotion. Ce n'est pas facile car c'est la première fois qu'il parle sérieusement à qui que ce soit de son problème. Les larmes ne sont pas loin mais il ne veut pas craquer devant elle, hors de question. Il lui sourit, voulant la rassurer.

- Je suis malade

Cette simple phrase lui coûte énormément. Il voit l'inquiétude dans les yeux de sa fille mais ne s'arrête pas là. Il lui explique. Sortir ce qu'il avait gardé pour lui depuis tant de temps le libère, même s'il s'en veut faire de la peine à Commedia.

- Je ne sais pas ce que j'ai, ni à quoi c'est dû (en réalité il avait bien une petite idée) mais ça ne va pas en s'arrangeant et je ne sais pas jusqu'à quand je vais pouvoir le cacher. J'ai des crises de plus en plus fréquentes, des douleurs dans le ventre, je dors mal, je mange peu... Je ne sais pas comment ça va...évoluer.

Devant ce constat extrêmement pessimiste, il repense à Hyuna et Galaad. Peut être que le désespoir lui ferait voir leurs compétences de moins utopiques.

Cyrius alla enfouir ses naseaux dans les crins de sa fille, comme lorsqu'elle était petite. Il lui parla doucement, tâchant de la rassurer, et de se rassurer aussi.

- Je vais arrêter complètement les feuilles de thé et voir si je ne peux pas trouver de l'aide auprès d'un guérisseur. Et je vais prêter une attention particuliere à Superbia, Nagan et Aelann, toi aussi bien sûr, mais j'ai peur pour les Trompeuses si la nouvelle se répandait que le dominant est en état de faiblesse. Il y a beaucoup de menaces actuellement et mes fils sont trop jeunes encore pour prendre la relève, il me faut gagner du temps tu comprends?