Le chant des oiseaux me tire du sommeil. Mes paupières se soulèvent difficilement et mes yeux mettent un peu de temps à s’habituer à la luminosité matinale qui perce à travers le drapé de mon lit à baldaquin. Je bats des cils, résistant à l’envie de recouvrir mes prunelles bleues de mes paupières agréablement obscures et baille. Un soupir content m’échappe tandis que je m’étire et je sens mes crins se hérisser sur mon toupet tandis que ma nuque frotte contre le traversin sur lequel j’ai posé ma tête avant de m’endormir hier soir.
La tulle fuchsia qui encadre mon lit laisse filtrer la lumière du soleil que les volets ne parviennent pas à repousser à l’extérieur et je me redresse lentement, poussant le voile du bout des naseaux. J’apprécie le calme de ma chambre, heureuse de ne plus la partager avec mes parents. Au bout d’un couloir, je suis coupée des bruits de la Maison Hantée qui s’éveille parfois aux heures les plus sombres de la nuit. Son insomnie l’amène à s’activer dans les moments les plus étranges et j’ai plus d’une fois entendu le plancher craquer sans trouver les coupables.
Je me réveille toujours, mais je m’aventure rarement au rez-de-chaussée, je tiens à mon sommeil et Mama préfère que je ne m’en mêle pas, la plupart du temps. Un matin, j’ai trouvé un panier de jouets dans la chambre d’enfant et cela m’a convaincue que je faisais bien de laisser la vie nocturne de ma demeure se faire en paix. Les visiteurs me le rendent bien. Mama ne veut pas faire des Terres Orphelines un territoire maudit, dont on chasse les intrus avec la menace qu’un malheur s’abatte sur eux s’ils s’attardent.
Non, notre troupeau se veut accueillant, un refuge pour ceux qui en ont besoin, vrais orphelins ou en quête d’une nouvelle famille, veuves et fratries sans distinction, ils sont les bienvenus.
Je bondis au sol et le parquet accueille mon poids avec aisance. Je ne suis pas encore assez lourde pour le contrarier. J’aperçois mon reflet dans le miroir de la coiffeuse, bien que je prenne un peu de hauteur, élancée, mes tâches demeurent bien placées. Je ressemble à un petit diablotin, avec mes crins en pétard mais je ne m’attache pas à ce genre de détail et lance plutôt un regard au télescope qui tient miraculeusement en équilibre sur le bord de la fenêtre. Je me suis couchée tard hier, trop occupée à contempler les étoiles à travers la lunette de ce puissant objet.
Il y avait des billes dans le panier déposé dans la chambre d’enfant, qui ont trouvé leur place dans l’aquarium du salon. Il rutile de trésors, mais le plus précieux demeure mon pétale séché. Une peluche y monte la garde, féroce malgré son apparence inoffensive. J’ai confiance en mon ours brun pour faire passer l’envie de voler, pire, briser la vitre de l’aquarium, aux visiteurs de la Maison Hantée. Forte de cette pensée, j’enjambe le tas de petites voitures, coincé dans un embouteillage au pied du lit et donne un léger coup de naseau à la toupie effondrée près de la porte.
Elle voltige un peu plus loin et emporte avec elle un tourbillon de couleurs qui me ravit par ce beau matin de printemps. Encore une trouvaille sortie du panier. Mama m’a aidée à mettre la boîte à musique sur la table de nuit et nous avons accroché les masques sur le mur près de la porte. Un peu de cartes trône sur la coiffeuse, mais j’apprends encore les règles du tarot. Ce ne sera pas pour aujourd’hui, décrété-je en descendant l’escalier pour m’aventurer dans le potager et trouver quelque chose à grignoter.
Malheur ! On a volé nos carottes ! Je regarde autour de moi, méfiante, lorsque je perçois une présence. Nous n’avons pas eu de salades de l’hiver et voilà qu’un goinfre s’en prend aux carottes, à coup sûr il va manger les fraises avant que quiconque en voit la rougeur.
« Montre toi si t’es un ch’val ! lancé-je à celui que je soupçonne être le voleur. »
La nuit fut longue pour le petit Saad, oui, il a découvert une maison qui était étrangement…. Noir ? Le poulain c'était aventuré ici en pleine nuit alors que la lune était bien haute dans le ciel. Petit pas par petit pas, il a visité le rez- de-chaussée. Le bruit de ses petits sabots sur le plancher craquer l'amusait, ça laissé un résonnement et des craquements intéressants.
Après avoir visité le bas, il décida de monter à la recherche de mystère, ou juste par curiosité. Il part dans une pièce, près des escaliers... c'était une genre de chambre. Une chose particulière l'interpella, une de panier qui contenais beaucoup de choses. Le petit tacheté posa sa croupe par terre, s'assoyant devant l'objet comme le ferais un enfant. Il se penche et découvre plusieurs objets plus intéressant les uns que les autres. Il pris en premier les billes et les emmena dans le couloir. Un côté était clair et le bout de couloir était sombre comme la nuit… ça pourrait faire peur à plus d'un, mais pas à Saad. Il déposa les billes et joua avec, essayant de faire entrechoquer les uns avec les autres. D'un coup, une bille fut éjectée dans la pénombre… puis quelque seconde après elle revient. Saad fronce les sourcils puis relance une bille dans la pénombre… puis la bille revient. Il se lève brusquement la tête reculer, la queue en panache, relever. Puis pendant bien 2 – 3h il jouaavec son ami de la pénombre.
Puis son ventre gargouille, Saad plaque les oreilles en arrière... ce n'était pas très agréable. Il descendit les escaliers et une bonne odeur de carotte l'interpellé et s'y approcha avant d'en prendre une et de la manger. Puis, celle-ci terminé il en pris une autre... il s'allongea et alors qu'il était en train de la manger, à peine commencer, il s'endort, recroqueviller sur lui-même avec la carotte entre ses antérieurs avant, comme un doudou.
Kokoï
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SEXE DU CHEVAL : Grenouille TERRITOIRE : Orphelines.
Maintenant que j’y pense, il m’a bien semblé voir des billes dans le couloir et je sais que ce n’est pas moi qui les ai égarées, parce que les miennes sont dans l’aquarium. Peut-être qu’il en restait dans le panier…
Je lance un regard suspicieux aux alentours, prête à dénoncer le squatteur (et voleur) lorsque je le repère enfin. C’est un poulain presque blanc, si ce n’est les confettis noirs qui parsèment son petit corps, comme un dalmatien.
Il sauta sur ses antérieurs, surpris par cette voix qui hurle. Il se mit soudainement à galoper droit devant lui avant de percuter violemment le tors de la personne. Le choc le fait asseoir et il fronce les sourcils avec de se frotter la tête.
- Aïïïe..
Il secoua sa tête avant de lever les yeux vers la personne.. c'était une jument. Il sourit maladroitement avant de souffler un petit pardon tout en se levant. Il évita son regard, baisse les oreilles en arrières et essaye de contourner cette montagne.
Kokoï
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Le poulain se réveille en sursaut et bondit sur ses sabots avec une agilité qui me surprend. Incapable de réagir tandis qu’il fonce droit devant, je m’effondre sous la force de l’impact et pousse un gémissement de douleur, les jambes emmêlées. Lui est assis et se frotte le chanfrein, sûrement sonné, avant de s’excuser et de se lever et fait un geste pour s’en aller. Pas si vite !
« Excuse-moi mais qu’est-ce que tu fais dans le potager ? Je suis désolée de t’avoir réveillé en sursaut mais tout cela m’a l’air bien suspicieux... »
L'enfant s'arrête et relève la tête vers la jument.
- Je suis désolé, je ne savais pas que la maison était habitée.. juste que la nuit je n'arrive pas à dormir et je suis venue ici. Il soupire avant de désigner les escaliers. Je suis monté et j'ai joué avec une personne qui était cachée dans la pénombre... elle était gentille. Puis j'ai eu faim donc je suis descendu et je n'ai pas pu résister à ce petit plat.. et je me suis endormis.
Il s'arrête enfin et gratte le plancher avec le bout de son sabot, ne sachant plus quoi dire ou quoi faire.
Kokoï
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Je me relève tant bien que mal. Le poulain a sûrement un an de moins que moi et c’est étrange de ne pas être la plus petite, pour une fois. J’ai tellement l’habitude de jouer les adultes qu’être réellement la plus âgée me met mal à l’aise, alors je recule sans tout à fait savoir quoi dire ou faire.
« Le troupeau des Terres Orphelines habite dans la Maison Hantée. »
Je suis son regard tandis qu’il désigne la direction approximative des escaliers dans la maison et fronce les sourcils que je n’ai pas. Une personne cachée à l’intérieur ? En pleine nuit ? Qui joue avec des enfants ? Ce n’est pas très rassurant tout ça… J’hésite à appeler mes parents.
« Il y avait quelqu’un ? Tu veux bien me montrer où était cette personne ? »
Le courage, ce n’est pas franchement mon truc, mais je suis courageuse et je ne me laisse pas facilement intimidée (bon par contre, je suis facilement impressionnée). Avant de partir vers la Maison Hantée cependant, je regarde autour de nous, sceptique.
« Je doute que tu aies pu manger TOUTES les carottes, il y en avait trop pour un poulain comme toi. Je trouverai ce voleur. Une autre fois. »
Il gratte le sol de son sabot et il est évident qu’il est mal à l’aise alors je m’adoucis un peu et je lui souris avant de retourner à l’intérieur, lui faisant signe de me suivre. Le soleil s’est levé et illumine les meubles poussiéreux, le parquet usé par les allers et venues des équidés.
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Dollhouse
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